La société mère Aylo affirme que la réglementation sur le contrôle de l’âge menace la confidentialité des visiteurs de ses sites pornographiques. En bloquant des vidéos pornographiques, l’entreprise espère faire connaître ses préoccupations au public français, selon Ethical Capital Partners, propriétaire d’Aylo, lors d’une visioconférence avec des journalistes.
Le gouvernement français a progressivement renforcé les exigences en matière de contrôle de l’âge sur les sites pornographiques. Les utilisateurs des plateformes doivent confirmer leur âge à l’aide de cartes de crédit ou de pièces d’identité. Pour des raisons de confidentialité, un organisme externe doit vérifier les documents selon un système dit ‘en double aveugle’. Ce faisant, le site pornographique ne doit rien savoir sur les utilisateurs, et l’organisme de contrôle ne doit pas savoir quel site une personne souhaite visiter.
Aylo juge ce système trop complexe et risqué, car les données personnelles peuvent tomber entre les mains de hackers et de personnes malveillantes. L’entreprise se dit certes favorable à un contrôle rigoureux de l’âge, mais il serait trop dangereux d’obliger les utilisateurs à partager leurs données personnelles pour chaque site pornographique séparément.
Règles
L’entreprise préconise davantage des règles permettant aux utilisateurs de faire contrôler leur âge par smartphone, PC ou tablette. Les grandes entreprises technologiques comme Microsoft, Google et Apple offrent déjà cette possibilité avec leurs systèmes d’exploitation, selon Aylo.
La Secrétaire d’Etat française chargée des technologies numériques, Clara Chappaz, n’est pas impressionnée par l’action entreprise par Aylo. ‘Les adultes sont libres de regarder du porno, mais pas au détriment de la protection de nos enfants’, écrit-elle sur X. ‘Si Aylo préfère quitter la France plutôt que se conformer à notre loi, c’est son affaire.’
La Commission européenne a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête sur plusieurs sites pornographiques, dont Pornhub, car ils n’en feraient pas assez pour protéger les enfants des contenus réservés aux adultes. Il pourrait s’agir d’une violation de la législation européenne sur les services numériques.