Capgemini estime que les règles européennes en matière d’IA vont trop loin 

© LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Pieterjan Van Leemputten

A l’occasion du sommet français sur l’IA, Alman Ezzat, CEO de Capgemini, trouve que la réglementation européenne sur l’IA va trop loin. 

‘En Europe, nous sommes allés trop loin et trop vite avec la réglementation de l’IA’, déclare-t-il dans une interview accordée à l’agence Reuters. Parallèlement, il qualifie de cauchemar le manque de normes en matière d’IA: ‘C’est complexe, parce qu’il faut examiner la réglementation de chaque pays séparément, ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire et quelle est notre responsabilité.’ 

Ezzat se montre également enthousiaste, mais critique envers les nouveaux acteurs tels que DeepSeek. Il salue l’arrivée de ce nouveau venu qui partage des modèles qu’il estime plus ajustables. Mais il convient également de noter qu’il ne s’agit pas d’une technologie open source et qu’il n’y a pas d’accès à la base de données sur laquelle elle a été formée. 

Les déclarations d’Ezzat interviennent à l’occasion du sommet de l’IA qui se déroule en France ces lundi et mardi. Dans le même temps, elles se manifestent, après que le président américain Trump a annulé les règles précédentes sur l’IA, élaborées par Biden en 2023. Mais tout le monde ne partage pas cet avis. Alors que certaines entreprises souhaiteraient moins de règles, des experts plaident pour davantage de réglementation et de contrôle humain. 

Le CEO de Capgemini espère que les entreprises et les régulateurs trouveront un terrain d’entente lors de la conférence pour mieux aligner la politique sur la réalité. La nouvelle réglementation est déjà en place, mais sa mise en œuvre complète prendra plusieurs années. 

109 milliards d’euros 

Lors du coup d’envoi du sommet français sur l’IA, le président Emmanuel Macron a annoncé que différents acteurs investiront 109 milliards d’euros dans l’IA en France au cours des prochaines années. Sans critiquer ouvertement la loi européenne sur l’IA, il l’a quand même abordée indirectement: ‘Si nous réglementons avant d’innover, nous n’aurons pas d’innovation’, a déclaré Macron. 

Sur ces 109 milliards d’euros, on avait appris la semaine dernière que les Emirats Arabes Unis souhaitaient eux-mêmes investir 30 à 50 milliards d’euros. Pour sa part, l’investisseur canadien Brookfield veut investir 20 milliards d’euros dans l’infrastructure technologique du pays. 

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