Espagne: Booking condamné à 413 millions d’euros d’amende pour abus de position dominante

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Le gendarme de la concurrence espagnol a annoncé mardi avoir infligé une amende de 413 millions d’euros à la plateforme néerlandaise de réservations d’hôtels Booking.com, pour ‘abus de position dominante’ au détriment du secteur hôtelier en Espagne.

Il s’agit de l’amende la plus importante jamais infligée par la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC), a précisé à l’AFP une porte-parole de l’institution.

Booking “a abusé de sa position dominante” en “imposant un certain nombre de conditions commerciales déloyales aux hôtels” espagnols, a justifié dans un communiqué le CNMC. Ce faisant, la plateforme a empêché “la concurrence des autres agences de voyage en ligne” en tant qu’intermédiaires “pour la réservation d’hôtels dans le pays”, ce qui constitue une infraction vis-à-vis du droit européen, a-t-elle ajouté.

Cela a conduit l’organisation à infliger deux amendes de 206,6 millions d’euros chacune, l’une pour les conditions déloyales imposées aux hôtels, et l’autre pour les restrictions sur les autres agences de voyages.

Loi sur les marchés numériques

“La sanction totale s’élève à 413,2 millions d’euros”, souligne dans son communiqué la CNMC, qui précise avoir accompagné cette amende d’un “certain nombre d’obligations” pour garantir que ces pratiques “ne se poursuivent” pas “à l’avenir”. La plateforme néerlandaise de réservations d’hôtels avait elle-même annoncé l’ouverture de cette enquête en février, à deux semaines de l’entrée en vigueur de la loi européenne sur les marchés numériques (DMA).

“Nous sommes en profond désaccord avec la conclusion de l’enquête du CNMC et comptons faire appel de cette décision sans précédent,” écrit Booking.com au rédaction. “Nous avons précédemment déclaré que nous sommes convaincus que le Digital Market Act de l’Union Européenne représente le cadre pertinent pour discuter et adresser les principales préoccupations exprimées par le CNMC, constituant une opportunité de convenir de solutions applicables à toute l’Europe plutôt que pays par pays.”

La DMA, entrée en vigueur le 7 mars, cherche à accroître la concurrence par une série de mesures auxquelles les entreprises numériques doivent se conformer. Les plateformes qui relèvent de la loi sont celles qui fournissent un service à plus de 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans l’UE et à plus de 10.000 utilisateurs professionnels actifs annuels établis dans l’Union.

Les entreprises numériques dont le chiffre d’affaires annuel dans l’UE est d’au moins 7,5 milliards d’euros ou dont la valeur marchande est supérieure à 75 milliards d’euros sont également soumises à ces nouvelles restrictions.

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