The Harbour prédit un ‘mix financier sain’ pour les jeunes entreprises en quête de capital
Le secteur du financement est une forêt impénétrable. Il convient donc de se faire aider par un bon guide. L’entreprise gantoise The Harbour entend précisément être celui-là: accompagner les startups et autres jeunes entreprises à la recherche de capital de croissance.
Tout a commencé avec WinWinner, une plate-forme qui aide les jeunes entreprises, pas encore prêtes à se tourner vers les banques, à accéder à leur premier financement, selon Aelbrecht Van Damme, le fondateur de The Harbour. ‘Très vite, nous avons constaté que ces entreprises revenaient frapper à notre porte six mois plus tard. Elles avaient investi l’argent obtenu et attiré des clients assez importants. Et désormais, elles avaient de nouveau besoin d’un financement, même supérieur à ce qu’elles pouvaient recueillir via une nouvelle campagne WinWinner. Nous avons alors eu l’idée de regarder plus loin.’
On entend souvent dire: ‘il nous faudrait entre deux cents et cinq cents mille euros’; un fameuse marge donc!
The Harbour cible les startups, ‘scale-ups’ et PME recherchant du capital de croissance et qui ne savent elles-mêmes pas bien comment s’y prendre et quels canaux utiliser. ‘Nous passons au crible leur business plan et leur planning financier, leur potentiel de croissance, mais aussi la capacité de leur équipe. Si nous y distinguons suffisamment de chances de réussite, nos experts peaufinent le dossier de financement en l’harmonisant par exemple aussi parfaitement aux canaux visés. Les banques, pouvoirs publics et investisseurs ont en effet chacun leurs propres exigences et attendent un autre son de cloche: pour l’un, la capacité de remboursement est d’une importance capitale, alors que pour l’autre, c’est le retour sur investissement potentiel. Une composante importante de l’exercice, c’est de déterminer le besoin de financement effectif. On entend souvent dire: ‘il nous faudrait entre deux cents et cinq cent milles euros’; une fameuse marge donc! Nous voulons précisément savoir combien il faudra pour les deux années qui suivent et sur cette base, nous décidons quels canaux utiliser.’
Du prêt chez des amis jusqu’au capital intelligent
Les options sont nombreuses. ‘Cela peut être WinWinner, par laquelle nous tentons de récolter de l’argent via, disons, le réseau de l’entreprise, la famille, les amis et les fans. C’est la solution idéale pour les petits montants. En moyenne, les gens y investissent cinq mille euros. On en arrive donc assez vite à cent, voire cent cinquante mille euros que vous pouvez ensuite utiliser comme levier pour solliciter un prêt auprès d’une banque ou de PMV (ParticipatieMaatschappij Vlaanderen). Et si cela semble ne pas suffire et si l’entrepreneur est d’accord, nous nous tournons alors vers notre réseau d’investisseurs de capital intelligent. Ce dernier se compose d’une centaine d’entrepreneurs ou d’ex-entrepreneurs et de top-managers qui marquent non seulement de l’intérêt à investir dans ce genre d’entreprise, mais qui sont aussi prêts à mettre à disposition leur expertise et leur réseau.’
‘Nous regardons par delà la frontière linguistique en direction de Liège et de Mons, car le paysage du financement y est encore à ses débuts’
‘C’est tout ce mix que nous tentons de constituer à la fois. Nous avons déterminé les besoins financiers, l’échéance, et nous pouvons alors décider de cibler une première injection de crowdlending (crédit participatif), tandis que notre équipe de spécialistes bancaires se met à élaborer un plan en vue d’approcher les banques et PMV. Moi-même je prends contact avec nos investisseurs pour voir qui est intéressé. Le gain de temps généré par cette efficience est en effet la plus-value que nous offrons, tout comme une chance de réussite nettement accrue du fait que nous veillons à ce que le dossier soit aussi bien étayé que possible.’
De 20 à 100 millions d’euros
Deux ans et demi après sa fondation, The Harbour a déjà financé quelque cent nonante entreprises pour un montant total de vingt millions d’euros. ‘Notre ambition est de progresser encore fortement’, affirme Van Damme. ‘Nous disposons à présent de filiales à Gand et à Anvers, et notre objectif est d’être présent dans tous les centres urbains et dans chaque écosystème. Voilà pourquoi nous regardons par delà la frontière linguistique en direction de Liège et Mons, car cela bouge pas mal aussi là-bas et que le paysage du financement y est encore à ses débuts. L’ambition est de recueillir le plus rapidement possible cent millions d’investissement pour nos clients, pour pouvoir démontrer qu’un mix de financement sain constitue la meilleure solution. En Belgique, il n’est pas possible de récolter un million via un seul canal. Il faut fragmenter ce montant et trouver pour chaque portion l’acteur ad hoc, afin que l’entrepreneur que vous êtes, garde encore et toujours les rênes en main au bout du processus, ce qui est crucial.’
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