Starter de la semaine: Rankshift analyse vos résultats dans les moteurs de recherche pilotés par l’IA

Avec l’arrivée de l’IA, le secteur des recherches sur le net a changé, et celui de la SEO (Search Engine Optimization) a suivi le mouvement. La jeune pousse Rankshift de Flandre Occidentale a ainsi mis au point un outil qui analyse les scores obtenus par les entreprises dans ChatGPT, Gemini, Mistral et dans d’autres outils d’IA.

‘La question a été soulevée par des clients’, explique le fondateur de Rankshift, Pieter Verschueren, lorsque nous lui demandons comment lui est venue l’idée. Conjointement avec Mathias Noyez, il exploite la Depends SEO Agency depuis des années déjà et en connaît donc un bout sur les résultats de recherche mesurables. Et sur les entreprises qui veulent y être plus performantes. ‘Au fil du temps, on nous a toujours plus souvent demandé si nous pouvions déterminer comment elles se comportaient sur ChatGPT (d’OpenAI, ndlr) ou sur Gemini de Google. Et nous avons donc procédé à un échantillonnage pour certaines invites, sans pousser plus loin. Mais finalement, nous avons décidé de développer quelque chose en vue d’effectuer des analyses de manière plus structurée.’

Le duo engagea alors Denis Debacker en tant que développeur et de troisième fondateur et pendant leur temps libre, ils planchèrent sur Rankshift. ‘Car un échantillon, c’est quelque chose d’unique’, déclare Debacker. ‘Alors qu’un tel classement peut évoluer fortement en fonction des sources trouvées.’

Large Language Models

‘Il nous fallait donc mettre au point un système capable de mesurer cela automatiquement, quelque chose qui ressemble à un ‘SEO-ranktracker’ classique qui contrôle les positions sur la base de mots-clés. Nous avons cependant surtout examiné la visibilité. Si vous êtes cité septante fois sur cent invites, vous obtenez par exemple une visibilité de septante pour cent. Ce résultat peut ensuite être activement optimisé par certaines interventions, et la hausse peut alors être à nouveau mesurée. Nous conseillons aussi directement nos clients sur la manière de s’y prendre.’

Du point de vue technique, cela peut paraître simple, mais tel n’est pas le cas. ‘Nous dialoguons avec les différents Large Language Models, que ce soit ChatGPT ou Mistral, et leur posons des questions comme le ferait un utilisateur. Des réponses obtenues, nous pouvons ensuite dresser notre classement. Le défi réside dans l’élaboration des invites et dans la manière d’y arriver automatiquement. A cette fin, nous recourons à plusieurs types d’utilisateurs dans la mesure où un étudiant pose d’autres questions qu’un retraité. Notre système tente de prévoir le mode de réflexion des différents utilisateurs.’

Les types d’utilisateur reposent sur les typologies que le département marketing du client lui-même possède souvent déjà. ‘Avec l’IA, nous essayons sur cette base de trouver des invites que les divers utilisateurs pourraient élaborer sur un même thème’, affirme Verschueren. ‘Prenez par exemple les abonnements internet. Un joueur posera d’autres questions qu’un père divorcé aspirant à l’abonnement le moins cher. Ses résultats de recherche se baseront par conséquent sur d’autres sources que celles du joueur. Avec ces résultats, un client pourra voir où il devra consentir plus d’efforts.’

Modèle SaaS flexible

Rankshift exploite un modèle SaaS flexible prévoyant un paiement en fonction du nombre de questions à poser et de la fréquence des analyses voulues. ‘En l’occurrence, vous achetez un pack de crédits que vous utiliserez en fonction de vos besoins’, explique Verschueren. ‘Cela peut aller vite, si vous effectuez une analyse plusieurs fois par jour, mais il peut également arriver que vous vouliez analyser un thème tous les deux mois seulement. Il existe des packs à partir de 49 euros, mais de grandes entreprises paieront plutôt trois ou quatre cents euros par mois. Nous proposons aussi des abonnements annuels avec une ristourne à la clé.’

La semaine dernière, la start-up s’est lancée sur le marché. ‘Nous avons développé notre plateforme et toutes les fonctionnalités en collaboration avec une première série de clients’, ajoute Debacker. ‘Trouver ces clients ne représenta pas vraiment un problème’, enchérit Verschueren. ‘Nous avions une liste d’attente de quelque deux cents entreprises, dont cent-trente disposaient déjà d’un compte d’essai et qui travaillent à présent activement avec notre plateforme.’

Avec des connaissances SEO propres, il ne peut être compliqué d’être repéré organiquement, selon les fondateurs, mais ils veulent également utiliser d’autres canaux pour progresser. ‘LinkedIn est un canal important sur ce plan’, apprend-on. ‘Et dans une prochaine phase, nous pourrons éventuellement faire de la publicité. En tout cas, nous voulons aussi travailler sur la prise de conscience, par exemple par le biais de webinars et lors d’événements. A ce niveau, nous voulons déployer un modèle SaaS flexible.’

Evoluer

‘La Belgique représente un bon départ, mais pourquoi ne pas aller voir ailleurs?’, déclare tout de go Debacker. Verschueren, lui, y va de son explication: ‘Nous avons dès à présent planifié des démonstrations pour des candidats à Dubaï et en Australie. Car toute entreprise qui a de l’ambition et veut croître en matière d’instructions de recherche en IA, peut utiliser nos outils.’

Mais pour cela, Rankshift doit évidemment elle-même progresser. Elle en est certes encore au stade de l’amorçage, mais le trio regarde déjà plus loin. ‘Nous possédons un excellent produit, et il y a de l’intérêt sur le marché. Le prochain pas consistera donc à évoluer’, poursuit Verschueren. ‘Dans cette optique, nous aurons besoin de mains supplémentaires, surtout pour le marketing ou, par exemple, pour être présents à des événements. Nous sommes donc à coup sûr ouverts à des investisseurs, car avec 250.000 à 500.000 euros, nous pourrons déjà accomplir de sérieux pas en avant.’