La toute jeune start-up gantoise PolySense veut utiliser l’intelligence artificielle pour calculer les émissions des entreprises, puis les limiter. Des investisseurs bien connus tels que Peter Hinssen et Alexander Dewulf y voient déjà des perspectives.
La durabilité devient progressivement un important élément d’attention pour les entreprises. La réglementation européenne stipule que ces dernières passent en revue leurs émissions sur trois plans. Le premier concerne les émissions qu’une firme génère avec ses bâtiments, ses véhicules et son parc machines. Le deuxième porte sur les émissions liées à l’énergie ou à la chaleur achetées. Et enfin le troisième qui détermine la quantité de CO2 que les fournisseurs de produits ou de matériaux laissent échapper lors de la fabrication ou de l’extraction de ceux-ci.
Il s’agit là d’une sacrée comptabilité, selon le frais émoulu ingénieur civil Yarne De Munck. Après un passage réussi en qualité de ‘team captain’ à l’UGent Racing, il a fondé conjointement avec Tim Van Hauwermeiren et Jarne Bogaert la start-up PolySense. Avec comme but d’aider les entreprises à calculer leurs émissions et, avec l’aide de l’IA, de voir comment les limiter désormais.
Contrôle de qualité
C’est du sur mesure, selon De Munck, et sa jeune pousse travaille donc projet par projet. ‘Même si l’objectif est bel et bien de pouvoir développer d’ici quelques années un produit sur base de l’expérience acquise’, explique-t-il. ‘Mais actuellement, nous sommes deux consultants qui examinent par client ce qu’il convient de faire pour exécuter les bons mesurages et interventions. Nous prenons du reste aussi en compte les émissions de l’apprentissage machine et d’autres technologies que nous utilisons à cette fin.’
Depuis août dernier, PolySense examine le marché, qui semble prêt à utiliser les services de l’entreprise. L’entreprise de dragage DEME et le géant pharmaceutique GSK notamment font déjà appel à la start-up pour automatiser leurs processus, alors que le fabricant de frites de Flandre Occidentale Agristo s’y est également associé. ‘Pour cette entreprise, nous examinons à la loupe l’automatisation du contrôle de qualité’, ajoute De Munck. ‘Nous voulons ainsi nous assurer que les frites arrivent au bon endroit et qu’il y ait moins de déchets.’
Intérêt de l’étranger
Même si l’entreprise en est encore à un stade précoce, il y a déjà de l’intérêt de l’étranger. ‘Nous travaillons en fin de compte déjà avec des clients actifs dans plusieurs pays’, précise le CEO de PolySense. ‘La marche à franchir n’est donc pas si haute pour les suivre au-delà des frontières. C’est même logique. Quoi qu’il en soit, nous voulons à présent d’abord et surtout croître. D’ici l’été, nous entendons renforcer l’équipe pour la porter à huit personnes, afin de pouvoir opérer plus activement au niveau de la vente.’
Pour croître, De Munck a déjà trouvé des sponsors: ‘Chez UGent Racing, j’entretenais déjà des contacts avec Peter Hinssen. Lorsque je lui fis part de mon projet, il fut aussitôt enthousiaste’. Hinssen amena ensuite Alexander Dewulf. Ensemble, ils investirent 150.000 euros. ‘De quoi démarrer, mais pour juillet ou août, nous prévoyons déjà une nouvelle phase de capitalisation.’
PolySense
Siège social: Gand
Nombre d’associés: 5
Finances: une nouvelle phase de capitalisation prévue cet été
Site web: PolySense.ai