Starter de la semaine: Mozzeno facilite les prêts avec l’open banking

Co-fondateur Frederic Dujeux. © Mozzeno

Quiconque a besoin d’argent rapidement, ne doit pas forcément passer par une agence bancaire. Chez Mozzeno, il est par exemple possible d’obtenir ce qu’on appelle un prêt collaboratif. En utilisant un algorithme d’IA, cette start-up du Brabant Wallon vérifie d’abord votre solvabilité.

Vous avez dit prêt collaboratif? C’est en effet ainsi que s’appelle la formule que la jeune pousse Mozzeno propose depuis quelques années déjà. Il est ici question d’un prêt financé par d’autres particuliers. Avec l’aide d’une plate-forme financière, tout est mis en corrélation et vérifié. Et le tour est joué, sans l’intervention d’une banque. Pour les investisseurs particuliers, c’est tout bénéfice, puisque le pourcentage offert par Mozzeno est supérieur à celui d’un livret d’épargne.

De plus, la start-up dispose également du projet Fintensy – ex-Mozzeno Services – qui offre des services numériques au secteur financier. ‘Nous y avons développé plusieurs produits ou services’, déclare le co-fondateur Frédéric Dujeux. ‘Tel est le cas d’Easylending, une plate-forme numérique de prêts qui peut être intégrée par le biais de White-label API-widgets créés entièrement sur mesure pour nos clients. Nous fournissons aussi le Lending-as-a-Service. Dans ce cas, les clients utilisent notre plate-forme de prêts que nous cogérons, pour nous positionner comme octroyeur de crédits, afin qu’ils ne doivent pas trop développer de choses par eux-mêmes. Nous faisons aussi de la vente numérique à tempérament. Au moyen de cette technologie, les magasins, voire les vendeurs peuvent proposer via e-mail des solutions de paiement à différents termes.’

Directive européenne PSD2

‘Open banking’: telle est l’appellation du cadre dans lequel Fintensy déploie ses activités. ‘C’est là que s’inscrivent les outils avec lesquels les transactions sont classifiées, que la connexion est établie avec le compte en banque du client, et que les budgets sont calculés’, précise Dujeux. ‘C’est possible grâce à la directive européenne PSD2 (Payment Services Directive) qui permet à des tiers de visionner les données de paiement d’un consommateur. Ce faisant, nous pouvons évaluer de manière très complète la solvabilité de quelqu’un.’

Et nous en arrivons ainsi à MyTrusty, un troisième projet de Fintensy: un outil qui cible spécifiquement la solvabilité. ‘Grâce à un algorithme d’IA développé en interne, nous pouvons passer en revue les données de paiement d’un client et déduire des descriptifs bancaires cryptiques s’il s’agit de salaire, de location, de paris, de coûts d’encaissement,… Cela nous permet d’effectuer des analyses budgétaires, où nous additionnons divers revenus. Nous pouvons ainsi indiquer si quelqu’un peut acquérir une nouvelle voiture ou louer une habitation plus coûteuse.’

Uniquement sur accord

Cela ne vous fait-il pas un tant soit peu penser à Black Mirror, tous ces algorithmes qui nous attribuent un score et déterminent ce que nous pouvons acheter ou pas? Dujeux ne le voit pas ainsi: ‘Primo, c’est l’utilisateur qui a accès au solde de son compte en banque. Cela se fait donc uniquement sur accord. En fait, le but est précisément de résoudre les problèmes de confidentialité: devoir présenter une fiche de salaire ou toute autre information à un futur bailleur, s’avère plus intrusif que MyTrusty qui signale simplement si quelqu’un pourra payer un montant déterminé. Dans ce cas, celui qui contrôle les données, ne voit apparaître rien de plus qu’un rapport avec un score et quelques indicateurs, sans aucune information personnelle. Il va de soi que vous pouvez toujours faire appel ou mettre plus de renseignements à disposition, comme un second salaire, si vous avez le sentiment que notre évaluation n’est pas correcte.’

Fintensy fonctionne dans un modèle B2B2C, où les rentrées sont tirées d’abonnements mensuels et d’un prix unitaire par transaction. ‘Nous ne proposons que MyTrusty directement aux consommateurs’, déclare Dujeux. ‘Aujourd’hui, des plates-formes de prêts telles que Invest BW et Record-Credits (une composante d’ING, ndlr) travaillent déjà avec Lending-as-a-Service et Easylending.’

Niveau pan-européen

La croissance, c’est à présent l’affaire des ventes directes, mais aussi des collaborations avec des sites immobiliers ou d’autres services axés sur les propriétés, selon Dujeux: ‘Nous examinons surtout des manières de conclure des partenariats. Actuellement, notre activité se situe principalement en Belgique, mais nous voulons proposer nos solutions d’open banking au niveau pan-européen.’

Durant ses huit années d’existence, Mozzeno/Fintensy a déjà connu trois phases de financement, qui lui ont rapporté quelque 4,5 millions d’euros. ‘Cet argent provenait surtout de business angels du secteur FinTech, mis aussi du fonds wallon W.IN.G. En outre, Fédérale Assurance a en 2020 aussi investi dans notre capital’, ajoute encore le cofondateur qui conclut par ces mots: ‘Nous sommes rentables depuis 2022. Nous n’avons donc provisoirement aucun projet d’attirer davantage de fonds. Nous générons suffisamment de bénéfice pour permettre à notre entreprise de croître.’

Fintensy

Siège social: Wavre

Nombre d’associés: 2

Finances: Pas de projet pour l’instant.

Site web: Fintensy.com

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