Starter de la semaine: Go Smart Digital aide les entreprises à calculer l’empreinte carbone de leur IT
A l’aide de modèles de calcul et de notions propres, la jeune pousse anversoise Go Smart Digital aide les entreprises à cartographier les émissions de leur propre IT ou de ce qu’elle achètent.
Le Green Deal de l’UE ne sera pas sans conséquences. C’est ainsi qu’à partir de 2025, les 50.000 plus importantes entreprises devront faire rapport de l’impact de leurs activités sur l’homme et sur l’environnement, conformément à la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) européenne. ‘Cela ira en fait de pair avec une nouvelle comptabilité’, déclare le fondateur de Go Smart Digital, Tim Sterckx, ‘laquelle passera entre autres en revue les émissions de carbone’.
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Sterckx a troqué un précédent emploi contre un nouveau. Il s’est associé avec Sarah Parent de l’accélérateur en reboisement Go Forest, ce qui n’était que logique après tout. ‘Nous nous étions déjà rencontrés dans les couloirs d’entreprises qu’elle tentait de convaincre de planter des arbres pour compenser leurs émissions. C’est ainsi qu’a germé l’idée d’agir de manière plus préventive et d’aider les entreprises à maintenir leurs émissions de carbone d’abord et surtout au niveau le plus bas possible. Et l’important dans ce but, c’est donc de cartographier ces émissions, plus précisément celles de la partie informatique. ‘Beaucoup d’entreprises sont en effet déjà actives sur ce qu’on appelle dans les cercles de durabilité Scope 1 – à savoir les émissions qu’elles génèrent directement avec leur parc automobile par exemple – ou sur Scope 2 – ce qu’elles émettent avec l’énergie ou la chaleur qu’elle achètent -, mais pas encore sur Scope 3 – les émissions dont sont responsables les fournisseurs de produits que les entreprises utilisent ou traitent. Dont dépend aussi leur parc ICT.’
‘Pour ce mapping, nous avons élaboré plusieurs modèles de calcul avec lesquels vous pouvez déterminer l’empreinte du matériel tel les serveurs, mais aussi des logiciels comme les plates-formes cloud’, explique Sterckx. ‘Nous les appliquons sur l’infrastructure ICT du client, en rapatriant aussi des données publiques d’autres plates-formes comme base des calculs. Nous tenons ainsi compte par exemple du cycle de vie moyen d’un serveur, mais aussi des réglages. Nous pouvons ainsi constater qu’un appareil ne doit pas tourner à sa capacité maximale pour une tâche spécifique, et que les réglages peuvent dès lors être ajustés pour générer moins d’émissions.’
Il convient ici aussi – et c’est important – de conscientiser les collaborateurs individuels, selon le fondateur: ‘Il faut en effet savoir que chaque entretien Zoom que vous effectuez, chaque pièce jointe que vous envoyez, chaque photo que vous conservez dans le nuage, nécessite le recours à un serveur, qui génère quelque part des émissions de CO2. Quand on sait alors que la caméra représente 96 pour cent des émissions d’une réunion Zoom, on en conclut qu’il n’est peut-être pas nécessaire de l’activer chez des collègues que l’on connaît. Il en va de même pour les pièces jointes ou pour reply all: chaque mail que vous envoyez, chaque octet de pièce jointe a un impact. Il est donc bon d’y réfléchir avant coup pour savoir s’il n’est pas préférable par exemple de partager un document sur un serveur central plutôt que de l’envoyer à tout un chacun.’
Les consultants de Go Smart Digital – ils sont trois aujourd’hui – ne sont actifs que depuis quelques semaines sur le marché et doivent donc surtout encore tâter le terrain. Dans son précédent emploi, Sterckx avait déjà pu s’associer avec Konica-Minolta et avec plusieurs entreprises du Visma Group. ‘Pour croître à présent vraiment au niveau commercial, nous voulons recruter quelques junior consultants et nous visons aussi des partenariats avec d’autres. C’est ainsi que Go Forest a pris une participation dans Go Smart Digital. Conjointement, sous la bannière ‘Go Family’, nous souhaitons créer un écosystème de services d’impact qui soient complémentaires. Des liens ont également été établis avec CO2Logic et South Pole, ce qui fait que nous pouvons offrir aux firmes un point de contact unique dans le but d’entreprendre plus durablement.’
La création de Go Smart Digital a été précédée d’une étude de marché approfondie qui a coûté quelque 90.000 euros à Sterckx. ‘Dans ce but, j’ai heureusement reçu le soutien de VLAIO notamment’, précise-t-il. ‘A présent, je recherche un partenariat stratégique avec un acteur en vue. Nous l’annoncerons bientôt. Je crois en effet fermement que la collaboration représente une nouvelle forme de compétition. Il y a une vaste connaissance sur le marché. Il convient donc d’unir ses forces. On pourrait établir la comparaison avec Volvo, qui inventa la ceinture de sécurité, mais refusa de la faire breveter et partagea l’idée avec l’ensemble de l’industrie. De la même manière, nous voulons partager nos idées avec le plus de personnes possible, afin de créer un impact maximal.’
Go Smart Digital
Siège social: Kapellen
Nombre d’associés: 2
Finances: aucun plan
Site web: GoSmartDigital.be
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