Postbuzz regroupe votre voisinage
Ultra-localement: telle est l’échelle à laquelle Postbuzz, une nouvelle jeune entreprise gantoise, entend se manifester. En regroupant les habitants, commerçants, associations et pouvoirs publics à l’échelle du quartier, la communication devrait se faire nettement mieux. Et cela devrait aussi diminuer la volumineuse paperasserie. Et rapporter de l’argent également. Au terme de projets-pilotes réalisés à Gand et à Puurs, le projet ultime a été déployé ce mercredi dans toute la Flandre.
L’on voit toujours davantage apparaître sur les boîtes aux lettres le sticker “publicité, non merci!”. Et c’est compréhensible. Bon an mal an, ce sont en effet un bon 6 milliards de dépliants publicitaires qui engorgent les boîtes aux lettres et ce, rien qu’en Flandre. Une énorme montagne de papier qui non seulement coûte beaucoup d’argent, mais qui représente aussi un marché de quelque 350 millions d’euros. Postbuzz entend à présent intervenir pour pousser ce marché dans la direction du numérique.
“Vous pouvez nous considérer comme une plate-forme d’inspiration”, comme le résume le CEO Nick Decrock. “Une sorte de Pinterest de voisinage.” Et c’est bien comme cela que se présente Postbuzz.com: vous y entrez votre quartier et vous obtenez un aperçu des ‘posts’ des commerçants proches (“Aujourd’hui, la chipolata en promo”), des habitants (“A qui appartient le chat roux qui se trouve chez moi?”), de la commune (“la semaine prochaine travaux dans la rue de l’Eglise”), des associations (“Grand barbecue organisé ce samedi par les scouts!”) et de grandes chaînes (“Chez Carrefour: trois achetés, un gratuit!”). Ou plutôt comment la plate-forme devrait se présenter à l’avenir car mis à part quelques projets-pilotes, elle n’a été lancée que ce mercredi après-midi.
C’est vous-même qui décidez de ce que voulez faire de Postbuzz. Vous n’avez que faire des nouvelles du club de seniors? Vous le supprimez d’un clic. Vous vous intéressez aux scouts dont fait partie votre fils? Vous les placez parmi vos favoris. Et la jeune entreprise regarde déjà plus loin: en collaboration avec le département informatique de la VUB, un algorithme sera développé ces prochaines années, qui sera capable d’évaluer quelle information sera pertinente pour vous. Comme le font Facebook et Google.
Le lancement a reçu le soutien des administrations communales de Gand, Anvers et Hasselt, qui se sont enregistrées les premières sur la plate-forme. “Toutes sont des pouvoirs publics qui s’intéressent de très près au numérique et ont compris que cela pourrait leur permettre de réaliser des économies à terme car elles ne devront plus faire imprimer toute forme de communication et en assurer la distribution physique”, explique Decrock. En échange, les villes versent une indemnité par membre Postbuzz habitant sur leur territoire. C’est ainsi qu’Anvers paie 35.000 euros environ. “C’est négligeable par rapport à l’ensemble du budget communications, qui se trouvera donc nettement allégé à terme”, résume Decrock. “Pour une administration communale moyenne, une participation à Postbuzz reviendrait à quelque 3.000 à 4.000 euros.”
Voilà à quoi ressemble le modèle commercial de Postbuzz: les communes s’inscrivent pour un prix relativement faible et touchent ainsi rapidement les citoyens. L’avantage de la plate-forme, c’est sa petite échelle. Sur base de votre adresse, elle ne propose que l’information qui concerne l’endroit voulu et à l’inverse, il est possible via postbuzz.com de se livrer aisément à du ‘géo targeting’ et de s’adresser uniquement aux personnes vivant dans un environnement déterminé, ce qui s’avère pratique pour les pouvoirs publics, mais aussi pour les commerçants locaux. Ceux-ci peuvent en effet placer des ‘posts’ gratuits chez quiconque habite dans un rayon de deux kilomètres de leur magasin. S’ils veulent aller au-delà, ils versent un mini-montant façon Facebook de 10/15 euros. Voilà qui convient évidemment parfaitement pour un nouveau restaurant qui souhaite annoncer son ouverture dans la ville, ou pour une association qui veut faire connaître l’événement qu’elle organise à toute la cité.
Postbuzz recherche cependant aussi des détaillants en vue comme partenaires. Dès à présent, vous recevez sous forme de ‘posts’ les dépliants nationaux des supermarchés, chaînes de bricolage et autres et à l’avenir, il se pourrait que ces chaînes ciblent d’une autre manière des quartiers spécifiques caractérisés par de hauts revenus par exemple. Decrock: “Certains détaillants ont déjà marqué leur intérêt, mais ils ne veulent y adhérer que si notre plate-forme dispose de suffisamment d’utilisateurs. C’est ainsi que la chaîne de jouets Fun envisage de remplacer deux de ses huit dépliants par des expériences sur Postbuzz.”
Postbuzz doit à présent surtout croître. A Gand, Hasselt et Anvers, la plate-forme reçoit donc déjà le soutien communal, alors qu’ailleurs, les utilisateurs doivent eux-mêmes faire vivre leur quartier sur Postbuzz. “Nous croyons dur comme fer en une approche ‘bottom-up'”, affirme Decrock, qui se tourne déjà vers l’étranger. Lors du prochain trimestre, des premiers pas seront accomplis aux Pays-Bas, alors qu’une version en français du site suivra rapidement, puis une autre en anglais. “La plate-forme peut être utilisée partout dans le monde. Donc, qui sait, l’on verra peut-être bientôt des quartiers Postbuzz à Reykjavik ou à Miami. Nous devons nous y préparer”, ajoute encore le CEO.
Qui dit international, dit besoin de capital supplémentaire. Il n’en va pas autrement pour Postbuzz, où l’investissement initial de 700.000 euros – provenant des fonds personnels des quatre associés, des amis, de la famille et de quelques business angels – doit à présent être augmenté. “Nous visons un million et demi à deux millions lors d’une nouvelle phase de capitalisation que nous lancerons bientôt”, apprend-on. “L’argent peut provenir de capital-risqueurs, mais tout aussi bien de partenaires qui voient en nous un prolongement pratique de leurs activités. Nous avons ainsi déjà noué des entretiens approfondis avec Mediahuis et De Persgroep qui tirent aussi des revenus de la publicité régionale.”
Vous avez déjà entendu cela quelque part? C’est exact. A l’étranger, il existe déjà des jeunes entreprises du genre telles Streetlife ou Next Door, et en Belgique, trente communes collaborent avec BetterStreet. Postbuzz n’est-il dès lors pas arrivé trop tard? “Bof”, répond en souriant le CEO. “Vous rappelez-vous encore autrefois qu’il y avait le choix entre Friendster et Twitter et que chaque star branchée se trouvait à l’époque sur la première plate-forme? L’on sait comment cela s’est terminé. Donc, il ne faut pas être forcément le premier arrivé pour être le meilleur. Nous regroupons tous les acteurs dans un voisinage et nous englobons donc l’ensemble. Postbuzz est une plate-forme globale à sa manière et elle est aussi très facile d’utilisation, puisque vous pouvez y consulter directement votre voisinage sans devoir vous connecter.”
Passeport
Appellation: Postbuzz
Siège social: Gand
Effectifs: autre associés
Capital: à la recherche d’investisseurs. En quête d’1,5 à 2 millions d’euros d’investissements complémentaires pour un déploiement international dans une prochaine phase de capitalisation.
Site web: www.postbuzz.com
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici