LeWeb 2014: healthcare is the next big thing
2015 sera l’année des applications en matière de santé et de bien-être. Tel est du moins le consensus qui prévaut lors de l’événement internet LeWeb à Paris. “Si je ne pouvais investir que dans un seul domaine l’an prochain, ce serait dans les soins de santé”, a ainsi déclaré le capital-risqueur Fred Wilson d’Union Square Ventures.
Quiconque jette un regard sur le programme de LeWeb 2014, ne peut passer à côté: la santé et le bien-être sont des thèmes brûlants au pays d’internet. Des dizaines de starters européens et américains spécialisés dans le ‘healthcare’, viennent présenter leurs applications à Paris. La plupart (dont aussi quelques Belges) misent sur le self-monitoring et la prévention.
A présent que les smartphones, ‘wearables’ et d’autres petits appareils sont toujours plus équipés de capteurs assez précis, des applis enregistrent et analysent sans cesse davantage les précieuses données des utilisateurs (pouls, stress, nombre de pas accomplis, cycles d’ovulation, données sur le sommeil, etc.), ce qui fait qu’elles représentent un outil pratique lors de la pose d’un diagnostic et peuvent prévoir des soins médicaux personnalisés à moindre coût.
“En 2015, nous allons voir émerger les premiers Uber et Airbnb dans le secteur des soins de santé”, a expliqué le capital-risqueur bien connu Fred Wilson d’Union Square Ventures durant LeWeb. “De petites entreprises qui vont révolutionner le secteur. Quelques-uns de ces acteurs existent déjà, mais je ne vais pas dévoiler leurs noms car je dois protéger mes investissements (rire).”
“Pourquoi les applications de santé et de bien-être vont-elles connaître un boom? Parce que pratiquement tout le monde est soucieux de sa santé et parce que les malades veulent guérir rapidement. Si les internautes peuvent exercer un plus grand contrôle sur leur santé, cela représentera une révolution de premier ordre. Les soins de santé deviendront le principal marché pour les startups technologiques tant aux Etats-Unis qu’en Europe.”
Un exemple singulier d’une petite entreprise intéressante, c’est la startup suédoise Natural Cycles, qui concourt pour le grand prix dans la compétition des starters à Paris. Natural Cycles prétend que l’on peut faire de la prévention en matière de naissance d’une manière naturelle, donc sans intervention de moyens chimiques ou physiques et ce, grâce à un puissant algorithme qui tient à jour et analyse la température de la femme. Sur base de ces données, l’on peut déterminer si une femme est fertile ou non. Les jours ‘verts’, l’on peut avoir sans problème des rapports sexuels (avec un degré de certitude de 99,9 pour cent), alors que les jours ‘rouges’, il convient de s’abstenir. L’intérêt pour Natural Cycles est grand, et le marché potentiel gigantesque.
‘Crowd economies’
LeWeb se focalise aussi de manière importante sur la ‘sharing economy’ (aussi appelée ‘économie collaborative’ ou ‘économie de partage’). “2015 will be the year of the crowd”, a annoncé le stratège internet américain Jeremiah Owyang. Dans l’économie de partage, les gens empruntent ou louent ce dont ils ont besoin de leurs pairs ou des personnes de leur entourage. Pensons aux services en matière de mobilité (Uber) et de séjour (Airbnb), mais aussi de réseaux wifi (Fon), de logistique (Instacart), d’enseignement (Khan), de finances (Lending Club, Bitcoin, Peercoin,…), de mise à disposition d’espaces de bureaux, etc., etc.
Owyang, qui estime que chaque secteur aura à faire avec des acteurs déstabilisant le marché issus de l’économie de partage, a même élaboré une charte en nid d’abeille pour une présentation visuelle des 12 secteurs qui, selon lui, vont subir une véritable révolution du fait de citoyens ordinaires qui vont éliminer les intermédiaires et commencer à se lancer dans le poste à poste (peer to peer).
Owyang s’est enfin hasardé à quelques prévisions pour 2015:
– Vous verrez se manifester des centaines de starters dans chacun des 12 secteurs de la charte en nid d’abeille, où le funding et l’execution détermineront les gagnants.
– Les plates-formes ‘plus matures’ intégreront des API en vue de faire croître tout le secteur, et l’on verra émerger de nombreuses suites logicielles en analytique et en économie collaborative.
– Il y aura un débat mondial sur la sécurité des utilisateurs, le respect de la vie privée en ligne et le partage des données.
– Le public s’attendra à ce que les starters partagent une partie des données qu’ils collectent, ce qui engendrera de nouveaux logiciels et applications open source.
– Les pouvoirs publics et les grandes multinationales vont prendre conscience que l’économie de partage est une amère réalité, et qu’ils feraient bien d’accueillir ce phénomène à bras ouverts plutôt que de l’ignorer.
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