Les PME belges négligent leur présence en ligne
Les PME belges n’accordent guère d’importance à leur présence en ligne. Voilà ce que confirme une fois encore une étude réalisée par pagesdor.be. “Mais les petites entreprises qui ratent le train numérique, peuvent tout aussi bien s’arrêter”, prévient André Duval.
Les PME belges n’accordent guère d’importance à leur présence en ligne. Voilà ce que confirme une fois encore une étude réalisée par pagesdor.be. “Mais les petites entreprises qui ratent le train numérique, peuvent tout aussi bien s’arrêter”, prévient André Duval.
D’un sondage effectué auprès de 700 PME belges à la demande de pagesdor.be, il ressort que nos petites entreprises ne sont encore et toujours pas convaincues de l’utilité d’une stratégie numérique bien pensée. Et ce, alors que l’on prévoit que l’économie numérique croîtra cette année de 8 pour cent dans les pays du G20.
Trois raisons se dégagent comme explication: les entreprises ne s’y connaissent guère en online et en marketing numérique, les budgets à investir sont si limités qu’il faut faire des choix, et le retour sur investissement est à peine mesuré (dans 17 pour cent des cas).
L’adoption numérique dans notre pays s’effectue aussi à plusieurs vitesses, en fonction de la région. En Flandre par exemple, 90 pour cent des PME disposent d’un site web. En Wallonie, elles ne sont que 55 pour cent, alors que Bruxelles navigue entre les deux avec 79 pour cent. Or les sites web sont la manière de loin la plus populaire de se mettre numériquement en évidence.
Les réseaux sociaux tels Facebook doivent se contenter de nettement moins d’attention. Seuls quatre PME belges sur dix sont présentes sur la plate-forme de Zuckerberg. Ce nombre recule même encore, lorsque l’on prend en considération Twitter et d’autres réseaux tels Instagram, LinkedIn ou Pinterest.
Dans pareil contexte, faut-il donc s’étonner que les opportunités offertes par le mobile soient elles aussi sous-estimées? De l’étude, il apparaît en effet que seuls 13 pour cent des sites web belges sont adaptés aux plates-formes mobiles et ce, alors que 33 pour cent des Belges possèdent quand même déjà un smartphone, une proportion qui atteindra à coup sûr les 50 pour cent d’ici la fin de l’année.
Enfin, seule 1 entreprise belge sur 8 dispose actuellement d’un site d’e-commerce et ce, alors que nos compatriotes ont dépensé l’année dernière 2,6 milliards d’euros dans les boutiques en ligne.
“60 pour cent de ces dépenses ont été réalisées dans des entreprises étrangères”, affirme Laurent Lejeune, CMO de pagesdor.be.
“Aussi longtemps que nos PME n’accueilleront pas à bras ouverts les opportunités numériques qui se présentent à elles, elles hypothéqueront leur propre succès et la reprise économique belge.”
Respect Selon André Duval du fonds de capital-risque Duval Union, cette négligence de l’online dans notre pays témoigne d’un manque de respect vis-à-vis du consommateur:
“Le monde de la publicité a changé. Les médias numériques ont veillé non seulement à ce que les consommateurs fassent entendre leur avis (positif tout autant que négatif), mais aussi à ce que les entreprises puissent dialoguer avec leurs clients. Toute entreprise qui ne le fait pas, s’exclut d’elle-même du monde qui l’entoure et ferait tout aussi bien de s’arrêter.”
Jo Caudron de l’agence de consultance numérique DearMedia ne tient pas des propos aussi radicaux, tout en allant cependant dans la même direction: “Le numérique transforme chaque secteur, y compris la vente au détail. La façon dont les clients recherchent l’information aujourd’hui, diffère complètement de celle d’avant.”
“Les entreprises belges doivent comprendre que cette évolution se poursuit à présent inlassablement et que le décalage entre le consommateur et nos entreprises locales ne fera que s’agrandir. Il en résultera que les clients aboutiront toujours plus souvent dans des écosystèmes internationaux et que les entreprises belges connaîtront un sérieux manque à gagner.”
Caudron: “Le gouvernement a ici assurément un rôle à jouer. Non seulement en soutenant mieux les écosystèmes locaux, mais plus encore par des actions de sensibilisation. La classe politique doit persuader les PME de l’importance de la numérisation. La méfiance à l’égard des nouvelles technologies doit disparaître.”
“Nos entreprises belges ne sont pas habituées à faire des concessions, et je comprends leur motivation”, conclut Duval. “‘Ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux’, tel est encore souvent leur raisonnement. Avant, c’était peut-être un solide slogan, mais aujourd’hui, c’est synonyme d’un suicide économique.”
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