Les développeurs fuient la Grèce
Des milliers de professionnels grecs de l’informatique quittent leur pays pour tenter leur chance ailleurs.
ZDNet fait état d’une véritable fuite des cerveaux en Grèce. Le site américain se base entre autres sur un rapport d’Endeavor Greece, une organisation sans but lucratif au service d’entrepreneurs grecs en difficultés.
Entre 2010 et 2013, 200 000 jeunes Grecs talentueux ont quitté le pays. Les secteurs des TIC, des services financiers et des soins médicaux sont les plus touchés. Et l’exode se poursuit.
ZDNet s’est entretenu avec plusieurs informaticiens grecs qui ont cherché leur salut à l’étranger. Des journées de travail de plus de 12 heures, ainsi que des week-ends passés à travailler pour au final ne recevoir aucun salaire pendant six mois sont autant de raisons qui les poussent à partir pour la Suisse. Pour un spécialiste C++ ou Java expérimenté, le salaire est souvent trois fois plus élevé en dehors de la Grèce.
Les perspectives pour ceux qui restent ne s’améliorent pas avec la situation financière du pays qui continue de se dégrader. “Il n’y a aucune perspective de carrière. Les travailleurs partent parce qu’ils ne gagnent pas assez”, explique un développeur grec qui a choisi de s’installer dans notre pays.
D’après une enquête qu’ICAP Group a menée auprès de 1 300 Grecs qui travaillent à l’étranger, le choix est définitif pour un tiers d’entre eux. D’après ce rapport, les Grecs talentueux quittent leur pays principalement à cause de la corruption et du manque d’attention pour ceux qui travaillent dur (méritocratie).
Pas moins de 37 pour cent évoquent ces causes comme raison principale de leur départ. Pour 35 pour cent des jeunes interrogés, le manque d’emplois appropriés figure à la seconde place. En troisième position se trouvent la crise économique et la possibilité de s’épanouir davantage ailleurs.
Pour la Grèce, cet exode des cerveaux est particulièrement regrettable, explique Nikitas Konstantellos, CEO d’ICAP Group, au site grec Protagon.gr. Près de trois quarts des personnes interrogées disposaient d’un master et de compétences solides. “L’arrêt de cette fuite des talents doit devenir une priorité nationale, mais il faut aussi faire revenir les meilleurs.”
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