Les ‘business angels’ font montre de plus de prudence
Il y a toujours plus de ‘business angels’ en Flandre, mais ils injectent moins vite leur argent. C’est ainsi qu’au cours des cinq dernières années, ils ont investi un tiers en moins dans de jeunes entreprises.
Il y a toujours plus de ‘business angels’ en Flandre, mais ils injectent moins vite leur argent. C’est ainsi qu’au cours des cinq dernières années, ils ont investi un tiers en moins dans de jeunes entreprises.
Le ‘Business Angels Netwerk Vlaanderen’ (BAN Vlaanderen) a atteint l’année dernière le cap des 200 membres, contre même pas 150 en 2008. Cette forte croissance ne s’est cependant pas traduite par un montant d’investissement supérieur, au contraire même. En 2008, les membres du BAN avaient encore injecté plus de 6 millions d’euros dans des starters et des jeunes entreprises, contre 4 millions seulement en 2012. Ces données figurent dans le tout récent rapport annuel de BAN Vlaanderen.
“Ce recul du montant des investissements est dû en partie à la crise”, explique Reginald Vossen, directeur de BAN Vlaanderen. “Les sommes investies régressent dans l’ensemble de l’Europe occidentale. Une autre cause réside dans l’augmentation du professionnalisme des business angels. Ils n’investissent plus le montant nécessaire en une seule fois, mais limitent le risque en procédant par tranches. La tranche suivante n’est versée que si le jeune starter atteint certains objectifs.”
“Il peut s’agir de buts mesurables, comme un certain chiffre d’affaires, ou de jalons qualitatifs, comme le lancement d’un produit sur le marché. L’époque où le business angel ne se laissait tenter que par sympathie pour un dossier, est passée.”
L’année dernière, un peu moins de 600 starters et jeunes entreprises se sont adressés à BAN Vlaanderen. La médiane des montants d’investissement sollicités a été de 300.000 euros. Voilà qui contraste avec la somme de 112.500 euros représentant la médiane des investissements réellement consentis par les business angels. Pour combler la différence, BAN Vlaanderen s’est tournée vers d’autres sources financières.
“Cela peut être un prêt BA+ du Fonds de participation fédéral”, déclare Vossen. “Il s’agit là de prêts subordonnés à taux d’intérêt avantageux. Nous nous tournons aussi vers les banques ou d’autres financiers.”
Peu de dossiers atteignent ce stade. BAN Vlaanderen recourt à des critères de sélection stricts. Alors qu’en 2012, 600 dossiers avaient été introduits, seuls 114 d’entre eux ont été soumis aux business angels. Le nombre de ‘deals’ ou d’investissements effectifs a été de 14.
“Nous ne refusons jamais un candidat sans explication”, prétend Vossen. “Nous tentons toujours de l’orienter vers d’autres instances, comme le Fonds de participation ou l’Agentschap Ondernemen.”
La majorité, soit 64 pour cent des accords, concerne des investissements dans des starters, la partie la plus hasardeuse du marché du capital-risque. Et combien d’accords échouent-ils par la suite?
“Je ne peux pas le dire comme cela”, répond Vossen. “Les business angels n’ont pas l’obligation de nous faire rapport. L’Ark Angel Fund, le premier fonds de capital-risque de BAN Vlaanderen, a enregistré 3 échecs sur un total de 16 investissements. Vu le taux de risque élevé, c’est encore très acceptable.”
Et qu’en est-il du rendement des investissements? “C’est difficile à mesurer”, réagit Vossen. “Nous n’en sommes pas informés par les business angels. De plus, aucun dividende n’est généralement versé. Des études française et finlandaise évoquent des rendements de 10 à 16 pour cent. Vu l’augmentation de leur professionnalisme, je vois bien nos business angels atteindre le haut de cette fourchette.”
“J’en attends de même de notre deuxième fonds de capital-risque, l’Ark Angel Activator Fund, qui vient de consentir ses premiers investissements. Le fonds dispose de 14,8 millions d’euros collectés par la banque ING, le Fonds Archimède du gouvernement flamand et 57 business angels.” (JV)
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