L’éditeur belgo-américain de logiciels Oqton recueille 40 millions de dollars
L’entreprise belgo-américaine Oqton, dont le siège se trouve à Gand, récolte plus de 40 millions de dollars. Son co-fondateur Ben Schrauwen assumera dorénavant la direction de l’entreprise spécialisée dans les logiciels AI pour l’industrie manufacturière.
La phase de financement était placée sous l’égide de Fortino Capital, un investisseur en logiciels B2B dirigé par l’ex-directeur de Telenet, Duco Sickinghe. Fortino investit entre autres aussi dans Bloomon, Teamleader et MobileXpense et dispose avec Zentrick, Piesync et TrendMiner aussi de quelques prouesses à son palmarès. Faisaient aussi partie de cette phase: le fonds d’investissement flamand PMV, le groupe d’ingénierie Sandvik, les fondateurs Ben Schrauwen et Samir Hanna (ex-Autodesk). Carl Bass, l’ex-CEO du spécialiste 3D CAD/CAM Autodesk, ainsi que les Belges bien connus Dries Buytaert (Drupal et Acquia) et Peter Mercelis (Layerwise) y ont pris part également.
Une phase de financement de série A d’un montant de 40 millions de dollars, c’est déjà pas mal du tout. “La raison de ce montant, c’est que nous ne ciblons par un produit vertical spécifique, mais que nous voulons en commercialiser cinq en même temps. Ces trois dernières années, nous avons démontré, sans capital-risque, que notre vision pouvait se réaliser vraiment”, explique Ben Schrauwen à Data News. Cet argent devra nous servir à développer plus avant la plate-forme, mais à coup sûr aussi à étoffer les activités vente et marketing dans différents domaines comme l’additive manufacturing (impression 3D), le soudage robotique et les machines CNC-machines.
De San Francisco à Gand
“Il n’y a pas encore si longtemps, nous étions encore une entreprise américaine occupant 15 ingénieurs, sans vente et sans marketing. Aujourd’hui, nous sommes 30 ingénieurs et avons déplacé notre siège central en Belgique, plus précisément à Gand”, déclare Ben Schrauwen. “Pour la poursuite de notre croissance, nous ne ciblons initialement pas les Etats-Unis, mais l’Europe. C’est peut-être atypique, mais il y a une très bonne raison à cela. Le marché européen moyen adoptera plus rapidement notre technologie, surtout au Benelux. Pourquoi? Parce que ces entreprises ont entre-temps déjà bien compris qu’investir maintenant dans la technologie, c’est nécessaire pour s’assurer que la production restera en Europe.”
Usine sur pilotage automatique
Cette technologie d’Oqton se compose d’une plate-forme logicielle bout-à-bout combinant plusieurs silos: de la production à la logistique. Par-dessus, Oqton applique une solide couche d’intelligence artificielle, de sorte que la production dans un environnement industriel soit autant que possible optimalisée et automatisée. “C’est une solution dans le nuage avec, certes, un élément périphérique pour les environnements de production. Cet élément assure une connectivité bidirectionnelle, mais garantit par exemple aussi que la chaîne de fabrication ne s’arrête pas, au cas où le nuage ne serait malencontreusement plus disponible”, ajoute Schrauwen. “Ce qui est essentiel, c’est que nous inversons tout le flux de travail avec notre logiciel. Nous débutons avec la réalité de la production et remontons ensuite le long du processus, ce qui est fondamentalement différent de ce que font nos concurrents.” Sur ce dernier point, Schrauwen considère surtout Siemens comme le principal rival.
De CTO en CEO
Schrauwen était jusqu’à présent CTO, mais assumera désormais la fonction de CEO chez Oqton. Le co-fondateur et CEO sortant Samir Hanna en devient, lui, le président exécutif. Tous deux partagent un passé chez Autodesk. Schrauwen fut précédemment déjà impliqué dans pas mal de startups et fut notamment co-fondateur de Mollom (Acquia) et de Circuits.io. Cette dernière fut revendue à Autodesk, après quoi il opta pour une carrière chez Autodesk aux Etats-Unis. Avant cela, il fut pendant plus de 5 ans professeur d’apprentissage machine et de robotique à l’université de Gand.
L’entreprise Oqton créée en 2017 occupe dans le monde 70 personnes, dont une quarantaine en Belgique. Elle dispose de filiales à San Francisco et à Shanghai notamment. L’entreprise ne communique provisoirement pas son chiffre d’affaires.
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