Le gestionnaire de mandats Doccle démarre le 15 octobre
Nombre d’entreprises ne seront pas prêtes pour la nouvelle domiciliation européenne, prévoit Bram Lerouge, directeur générale de Doccle. Sa startup bruxelloise entend offrir une solution.
Nombre d’entreprises ne seront pas prêtes pour la nouvelle domiciliation européenne, prévoit Bram Lerouge, directeur générale de Doccle. Sa startup bruxelloise entend offrir une solution. Quant au service de paiements électroniques Zoomit, il espère profiter du chaos attendu. A partir du 1er février 2014, ce sont les fournisseurs gérant les mandats de domiciliation qui les fourniront à leurs clients. Jusqu’à présent, c’était l’affaire des banques. Ce changement est une conséquence des nouvelles règles appliquées dans la zone de paiements européenne unifiée. Les domiciliations ‘belges’ seront supprimées.
Les clients qui veulent utiliser la domiciliation, devront d’ici février remettre à chacun de leurs fournisseurs un mandat autorisant le retrait d’argent de leur compte bancaire. C’est un problème dans la mesure où alors qu’avant, vous aviez tous vos mandats de domiciliation dans le ‘PC-banking’ de votre banque, ils seront bientôt répartis parmi vos fournisseurs.
Fâcheux, estime Lerouge qui est à la base d’une initiative en vue de gérer ces mandats et d’autres documents importants en un point central unique: Doccle. “Les consommateurs n’ont aujourd’hui déjà que peu confiance dans la domiciliation, parce qu’ils y exercent un contrôle moindre.
D’ici février, ils devront se rendre sur les différents sites de leurs fournisseurs, s’ils veulent créer, modifier ou supprimer une domiciliation. Ils devront ouvrir des comptes séparés et tenir à jour les logins. La confiance diminuera encore. Nous commettons la même erreur qu’avec l’échange de documents numériques: tout le monde n’en fait qu’à sa tête, et il n’y a plus de vision globale. Il en résulte que nombreux sont ceux qui rejettent le numérique.”
Les initiateurs de Doccle s’appellent Telenet, les Mutualités Chrétiennes et le groupe de services en ressources humaines Acerta. Depuis lors, KBC y a adhéré, ainsi que trois autres acteurs non encore connus. “Ce faisant, nous disposons déjà de 7 millions de mandats actifs, ce qui représente quand même une proportion non négligeable des 30 millions de mandats actifs en Belgique”, ajoute Lerouge.
Le service tourne sur trois composantes: des systèmes d’archivage et de paiement développés par Atos Worldline, ainsi que le Bpost SEPA Service Center pour la gestion des mandats. L’interface utilisateur est l’oeuvre de l’éditeur malinois de software Ixor.
Libre adhésion Telenet, CM et Acerta possèdent chacune un tiers des actions dans le capital d’1,9 million d’euros de la S.A. Doccle.up, qui exploite les systèmes pour le compte de la coopérative. La coopérative proprement dite est ouverte à toute entreprise souhaitant utiliser le service, selon Lerouge.
“L’objectif est de travailler à un prix coûtant aussi bas que possible. Actuellement, il y a un net écart entre le prix coûtant et le prix du marché pour les factures numériques.” La rémunération est fonction de la consommation. Le bénéfice est distribué à la fin de l’année sous la forme d’une ristourne. Pour le consommateur, Doccle est gratuit.
Lerouge: “C’est là une alternative à l’armoire d’archivage pleine de papier, qui offre une grande facilité au consommateur. Tous vos documents y aboutissent. Si un paiement ou une signature est nécessaire, pas de problème.” L’utilisateur se verra attribuer par son fournisseur un lien à suivre vers Doccle pour y créer son compte et activer le mandat d’un clic de souris. Il y trouvera directement d’autres fournisseurs encore qu’il pourra cocher pour payer par domiciliation.
Concurrence pour Zoomit? Doccle serait ainsi complémentaire de l’application Zoomit du groupe bancaire Isabel, qui affiche les factures électroniques et permet leur règlement par PC-banking. “Treize banques utilisent déjà Zoomit”, déclare Christian Luyten, porte-parole d’Isabel.
Argenta est la seule exception notable. A partir de Zoomit, les clients ne pourront évidemment pas gérer leurs mandats de domiciliation européens, confirme Luyten. Mais il table néanmoins sur des revenus supplémentaires pour Zoomit, parce que la complexité de la domiciliation européenne orientera les utilisateurs vers la facture électronique.
“La gestion des mandats constitue effectivement un défi”, affirme-t-il. Et de réfuter l’argument, selon lequel Zoomit serait trop cher: “Un timbre-poste coûte 67 cents. Nous sommes nettement en dessous.” Selon Lerouge, les prix du marché oscillent à présent entre “6-7 cents et 20 cents en fonction du volume”.
KBC travaille avec Zoomit, mais aussi avec Doccle à partir de l’année prochaine. “Dans un premier temps pas pour les paiements, mais comme archive électronique pour nos clients. Ils pourront par exemple conserver leur police d’assurance numériquement sur Doccle”, explique la porte-parole Ilse De Muyer.
Pour Lerouge, Doccle garantira une conservation des documents pendant sept années ou, si c’est plus long, durant la période permise par la loi (dans Zoomit, les utilisateurs doivent paramétrer eux-mêmes la durée de conservation, jusqu’à un maximum de 5 ans, alors que les fournisseurs n’ont aucune obligation de continuer à mettre les factures électroniques gratuitement à disposition de leurs clients.
UnifiedPost dans l’expectative
C’est précisément la solide position occupée par Isabel/Zoomit qui explique pourquoi l’UnifiedPost belge, une valeur confirmée dans le domaine de l’échange de documents électroniques, ne se lance momentanément pas dans la gestion des mandats de domiciliation européens.
“Notre entreprise soeur PowertoPay aux Pays-Bas le fait. Elle a une relation directe avec les grandes banques néerlandaises. Aussi longtemps que l’on ne peut pas proposer ce genre de connectivité avec les banques, l’on n’est pas compétitif”, prétend Hans Leybaert, administrateur délégué d’UnifiedPost.
Doccle cible un effet de réseau comme Facebook ou LinkedIn. “Le prix du marché relativement élevé fait que les expéditeurs n’optent pas vraiment pour le numérique. Le marché reste divisé. L’on observe 5 à 10 pour cent des consommateurs choisir spontanément le numérique.
Avec des actions ciblées, comme une ristourne sur les factures, l’on pourrait en arriver à 30 pour cent. Mais au bout de six mois, il y aura de nouveau un fléchissement, parce que les clients continueront d’effectuer leurs paiements par PC-banking et ne verront plus leur avantage. Nous voulons briser cela en rendant le numérique extrêmement simple et pertinent, sans compromis”, conclut Lerouge.
A partir du 15 octobre, Doccle lancera un projet-pilote avec toutes les personnes intéressées s’inscrivant sur son site web.
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