Le crowdfunder MyFirstCompany jette l’éponge
Un peu plus d’un an après sa création, MyFirstCompany, l’une des premières plates-formes de crowdfunding (financement participatif) en Belgique, arrête déjà ses activités.
Un peu plus d’un an après sa création, MyFirstCompany, l’une des premières plates-formes de crowdfunding (financement participatif) en Belgique, arrête déjà ses activités. Le projet serait interrompu, parce que MyFirstCompany ne peut, à l’entendre, se faire payer pour sa collecte de fonds, ce qui est contesté par le régulateur. Peut-on déjà parler de crise dans le domaine du crowdfunding? A première vue, l’on pourrait penser que oui. Un an après sa fondation, MyFirstCompany remet en effet déjà son tablier. Les activités sont interrompues “parce que le règlement ne permet pas d’accepter encore de nouveau projets”, peut-on lire sur son site web. En l’espace d’un an, MyFirstCompany a reçu quasiment 500 propositions de projet.
Le co-fondateur Xavier Scheuer a expliqué au journal L’Echo que l’Autorité des Services et Marchés Financiers (FSMA) interdit à MyFirstCompany de se faire payer sur base de la collecte de fonds, mais le contrôleur le conteste et suggère que le problème est assurément lié au statut de la petite entreprise.
Le même son de cloche émane d’ailleurs de Luc Colebunders, le CEO du crowdfunder CroFun. “Le trafic des paiements chez MyFirstCompany est réglé par la Bank van Breda. L’on peut donc considérer que tout s’est passé correctement et dans les règles. En outre, l’on peut se livrer sans problème à du crowdfunding et se faire payer si l’on ne veut pas récolter plus de 100.000 euros. Ce n’est qu’ensuite que l’on tombe sous le coup de la loi du prospectus et qu’il faut mettre au point un dossier étoffé.”
Colebunders estime que le modèle commercial de MyFirstCompany était intenable. “En un an, la startup a pu financer 4 entreprises au moyen du crowdfinding. Chaque fois à hauteur de quelques dizaines de milliers d’euros. Si vous prenez quelques pour cents sur ces montants, vous en arrivez à quelque chose comme 10.000 euros, ce qui n’est tout simplement pas viable.”
Légal Au niveau du cadre réglementaire du crowdfunding en Belgique, c’est simple: il n’y en a pas encore. Mais au risque de se répéter, il est possible sans trop de problèmes de collecter 100.000 euros. Ce n’est que pour un montant supérieur que le projet est considéré comme une institution financière qui fait appel à de l’épargne publique. C’est uniquement dans ce cas qu’un prospectus doit être élaboré et que le contrôleur financier doit accorder une autorisation.
“En fait, tout le monde fait un peu du freewheeling”, ajoute encore Colebunders, “il n’y a quasiment pas de points d’ancrage. C’est à coup sûr l’une des raisons pour lesquelles il règne encore un si grand scepticisme sur ce thème. Une nouvelle proposition de loi de Peter Van Rompuy (CD&V) devrait permettre d’aller jusqu’à 1 millions d’euros sans autorisation.”
“C’est là une piste intéressante car le taux d’intérêt sur les livrets d’épargne est historiquement bas, alors que les Belges y ont pourtant déposé 225 milliards d’euros.”
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