L’appli Momala remporte le premier mHealth Hackathon
Le premier ‘hackathon’ en matière de santé mobile a eu lieu ce week-end à Bruxelles. Dimanche soir, 12 équipes ont remis autant de jolies applis destinées à agrémenter la vie tant du personnel soignant que des patients.
Lors de l’hackathon mHealth, des équipes de programmeurs, designers, médecins,… ont conçu l’espace d’un week-end des prototypes d’applications de santé. Dimanche soir, les participants ont présente les 12 applis à un jury regroupant notamment Ri De Ridder (INAMI), Xavier Brenez (LOZ), Catherine Rutten (Pharma.be), Frank Ponsaert (cabinet De Block) et d’autres. Ils ont élu Momala l’application gagnante.
Dragonfly, burn-out
Problème: un burn-out (extrême surmenage) est désastreux pour le patient, son environnement et la société. Le coût d’un patient souffrant d’un burn-out est évalué à quelque 7.500 euros par cas. Il existe certes des applis, mais qui ne mesurent que le stress aigu. Cette appli mesure le niveau de stress chronique, intègre un algorithme permettant de déterminer le risque de burn-out et veillant à un accompagnement personnel et à une formation.
Mode de fonctionnement: il y a d’une part une auto-évaluation avec dix questions de base et une analyse textuelle de ce que vous entrez. Et d’autre part, il y a cinq paramètres biométriques – existants -, parmi lesquels le pouls, le sommeil, le niveau d’exercice,…, qui convertissent toutes les données en un ‘mesureur de stress’. C’est sur cette base qu’est établi un programme d’entraînement personnel.
Pour qui? L’appli est initialement conçue pour les travailleurs de la santé qui sont très sensibles au burn-out. Mais aussi pour leurs partenaires et leur environnement. Une ‘communauté’ est créée via l’appli.
Fiore, support lors de la ménopause
Problème: la production d’hormones réduite lors du retour d’âge peut générer pas mal de désagréments à de nombreuses femmes. Leur qualité de vie diminue, et elles mettent comme qui dirait leur existence en mode ‘pause’.
Mode de fonctionnement: Fiore est une appli qui soutient les femmes durant la ménopause. L’utilisatrice crée un profil et indique les désagréments qu’elle endure: par exemple des emportements, des problèmes de sommeil, la sécheresse vaginale, de l’irritabilité, etc. L’appli entend ainsi accroître la prise de conscience des plaintes typiques allant de pair avec la ménopause. Les données saisies constituent le point de départ pour des conseils personnels et des recommandations sur mesure destinées à réduire ces plaintes.
Pour qui? Pour les femmes arrivées à la ménopause, en moyenne à l’âge de 52 ans.
DMG(+) adoption, meilleurs soins préventifs
Problème: à peine la moitié des Belges ont un dossier médical global (DMG). Les médecins de famille sont souvent surchargés. Le DMG, tel qu’il existe à présent, n’est pas utilisé pro-activement pour faire évoluer les soins curatifs vers des relations de soins collaboratives. Cela constitue un obstacle pour les réductions de coût en première et deuxième lignes.
Mode de fonctionnement: grâce à une appli, les patients peuvent eux-mêmes répondre à un certain nombre de questions de manière générique et structurée dans leur propre langue via des protocoles d’interaction docteur-patient en /hors ligne. Cela est combiné via des questionnaires scientifiquement validés au DMG+ et à quelques questions complémentaires. Il est prouvé que quiconque obtient un score élevé au goodwill, est aussi respectueux de la thérapie. L’appli peut être intégrée aux progiciels labellisés et à la plate-forme eHealth, en ce compris les ‘cellules de premières ligne’ VitaLink, RSW et Abrumet.
Pour qui? Les pouvoirs publics, le médecin (de famille) et le patient autonome en sortent tous gagnants. Ce dernier dispose de meilleurs résultats, les pouvoirs publics de frais de soins réduits et le médecin d’une meilleure vision de son patient. Cela lui permet de prester de meilleurs soins encore, sans augmentation des tracasseries administratives.
HelpMate, demander et offrir de l’aide
Problème: les malades voient leur autonomie sérieusement sapée, par exemple par les effets secondaires des médicaments, effets qui ne leur permettent plus d’exercer des activités journalières. Le patient éprouve parfois de grandes difficultés à continuer à demander de l’aide. Cette appli a pour but de réduire le seuil de demande d’aide et de créer en même temps une communauté mobile d’aidants.
Mode de fonctionnement: Vous vous proposez soit en tant que ‘je cherche de l’aide’, soit en tant que ‘je veux aider’. Vous entrez ensuite toute une série de données. Il existe huit catégories, allant des cuisiniers, en passant par le transport en voiture, jusqu’à faire les courses – où vous pouvez demander ou offrir de l’aide. Deux des catégories sont réservées aux travailleurs de la santé. Avez-vous besoin d’aide pour l’une ou l’autre des catégories? Cliquez dans ce cas sur la petite icône et donnez un peu d’informations. Les aidants dans cette catégorie reçoivent alors un signal via leur smartphone et peuvent se rendre compte si la demande d’aide répond à leur offre. Ensuite, il est possible de donner une appréciation que les autres utilisateurs de l’appli peuvent lire.
Pour qui? Initialement, l’appli sera proposée par les oncologistes et associations dans le domaine du cancer aux patients souffrant d’une telle maladie. Des aidants sont recherchés par exemple via la communauté de grandes entreprises telles Disneyland Paris.
iMoveUp, réhabilitation du genou sur mesure
Problème: entre 2005 et 2030, le nombre d’opérations du genou va augmenter de plus de 600 pour cent, selon les auteurs de cette appli. Le processus de réhabilitation dans sa forme actuelle peut être amélioré: moins douloureux et moins long.
Mode de fonctionnement: iMoveUp utilise une tablette et un bracelet intelligent. Ce dernier enregistre l’activité physique du patient. Sur la tablette, ce dernier doit indiquer comment il se sent lors de la réhabilitation, à savoir la douleur qu’il ressent ou non. Ensuite, le patient se voit proposer un exercice. L’intensité et la fréquence de cet exercice sont adaptées en fonction des informations que le patient a indiquées précédemment dans l’appli. Celle-ci permet aussi d’entrer en contact avec le physiothérapeute. D’après un test effectué avec 24 patients à l’UZ Gent, les réactions seraient prometteuses. Il y a des projets pour un essai clinique.
Pour qui? Les patients qui se remettent d’une opération au genou.
MediMate, accompagnement lors d’une prise de médicament
Problème: De nombreux patients ne prennent pas leurs médicaments ou le font mal. Le respect de la thérapie laisse souvent à désirer. Les gens oublient leurs pilules et ont parfois de bonnes raisons d’agir ainsi. En tout cas, une meilleure interaction entre le patient d’une part et le pharmacien et le médecin d’a utre part ne peut que profiter aux trois.
Mode de fonctionnement: l’appli rappelle au patient à des moments programmés par un bip qu’il doit prendre son médicament. Si pour des raisons d’effets secondaires, il ne prend pas bien son médicament ou s’il néglige les rappels, le pharmacien et/ou le médecin en sont informés par un signal. Cela permet au pharmacien par exemple de prévoir un moment dans son agenda pour appeler le patient à ce sujet.
Pour qui? Pour tous les patients, dont le respect de la thérapie laisse à désirer.
MediZen, moins de stress
Problème: les anesthésistes qui doivent accompagner de longues opérations, subissent souvent beaucoup de stress, s’ils doivent par exemple quitter la salle d’op pour aller à la toilette ou manger un bout. A ce moment, ils ne peuvent pas suivre attentivement leur patient. Ce serait entre autres la raison pour laquelle il y a tant de suicides dans ce type de profession. Cette appli veille à ce que tous les paramètres du patient dans la salle d’op soient disponibles pour le médecin via le smartphone.
Mode de fonctionnement: le système devait être mobile, facile à mettre en oeuvre et convivial. Le médecin doit simplement disposer d’un smartphone. Le logiciel coûte quelque 49 euros par mois et veille à ce que le médecin soit en liaison constante avec ce qui est contrôlé dans la salle d’op.
Pour qui? En première instance, le système sera testé chez les anesthésistes. Ultérieurement, l’objectif est de permettre à tout médecin aux prises avec le stress, parce qu’il ne peut contrôler en permanence son patient, d’utiliser cette appli. Ses auteurs pensent ici aux cardiologues.
Momala, laboratoire de malaria mobile
Problème: selon les estimations les plus récentes de l’OMS, l’on a découvert l’année dernière 214 millions nouveaux cas de malaria. Au niveau mondial, la malaria se manifeste le plus souvent en Afrique (88%). Un diagnostic précoce par un examen au microscope assure les meilleures chances de survie. Le hic, c’est que cet équipement n’est pas toujours disponible dans les régions touchées, en général pauvres. Et s’il est présent, il manque souvent les moyens (l’électricité) et l’expertise pour l’utiliser.
Mode de fonctionnement: Momola (‘mobile malaria labs’) est une appli qui permet de diagnostiquer la malaria à un stade précoce. Le smartphone sert ici de microscope. Sur le smartphone, l’on fixe une pince, dans laquelle on place une fine couche de l’échantillon sanguin prélevé. Le smartphone y applique ensuite un algorithme intelligent capable de détecter la malaria.
Pour qui? ‘Les travailleurs de la santé’ dans les pays où sévit la malaria, peuvent utiliser l’appli pour diagnostiquer la maladie.
myHealth Box, échange de données de santé
Problème: potentiellement, chaque citoyen ‘dispose’ de pas mal de données de santé qui peuvent se révéler très importantes pour l’industrie de la santé. Souvent, ces données ne sont cependant pas disponibles, et c’est une véritable ‘jungle’ que d’obtenir une interaction entre les citoyens et l’industrie/le monde académique.
Mode de fonctionnement: une plate-forme en ligne connecte en temps réel d’une manière correctement sécurisée l’industrie avec le donneur – le citoyen donc – des données de santé. Le citoyen conserve le contrôle de l’information. Il détermine ce qu’il veut partager ou non (mydatamychoice). Dans une première phase, le citoyen élabore de manière simple son profil de santé de base et choisit ce qu’il veut partager. Comme l’industrie/les universités sont prêtes à payer en contrepartie, cela engendre une situation où les deux parties sont gagnantes. Il en résulte aussi une plus grande autonomie du citoyen.
Pour qui? Tous les citoyens qui veulent collaborer aux essais cliniques, qui sont prêts à partager des données de santé générales ou participer à des projets spécifiques et à des services complémentaires tels le contrôle du respect de la thérapie, etc.
PillPlan, priorité au respect de la thérapie
Problème: le manque de respect de la thérapie entraîne chaque année 194.000 décès, ont calculé les auteurs de l’appli. Le coût social est énorme et – toujours d’après les auteurs -, le gros problème, c’est que les patients oublient de prendre leurs pilules. Il existe bien des applis, mais qui sont trop limitées.
Mode de fonctionnement: la place centrale est réservée au pharmacien. La médication telle qu’elle se trouve dans son ordinateur, est automatiquement transférée vers l’appli du patient. Ce dernier reçoit non seulement un signal l’invitant à prendre sa pilule (via un système d’alerte), mais aussi un avertissement si sa boîte à pilules par exemple est pratiquement vide. Il est en outre possible d’ajouter des informations supplémentaires à propos des médicaments (comme la posologie). L’appli peut être connectée à un ‘medical ID’ dans le smartphone, ce qui fait qu’en cas d’incident, les services d’assistance peuvent avoir un accès direct à la médication du patient.
Pour qui? Pour tout citoyen. A l’avenir, d’autres appareils pourront être associés à l’appli, et les données pourront également être utilisées à des fins de ‘big data’ et, donc, à de la recherche (scientifique).
Willy, autodiagnostic de problèmes d’érection
Problème: les problèmes d’érection se manifesteraient chez plus de la moitié des hommes âgés entre 40 et 70 ans. Il peut parfois se passer jusqu’à deux ans, avant que les hommes osent en parler avec leur médecin, avec toutes les conséquences que cela peut donner…
Mode de fonctionnement: Willy se compose d’une appli et d’un wearable. En fixant le wearable Willy autour du pénis, l’appareil mesure le nombre d’érections que l’homme a pendant la nuit. S’il apparaît que le résultat est correct, la cause n’est dans ce cas pas physique, mais peut être d’ordre psychologique, selon les auteurs de l’appli. Sur ce point, l’appli Willy distille des conseils sur le style de vie (c’est ainsi que le fait de fumer augmente par exemple le risque de problèmes d’érection) et du coaching (exercices) afin d’aborder les causes psychologiques, comme l’anxiété ou les problèmes relationnels. Si cela n’apporte pas de solution, il reste encore le chat anonyme avec des professionnels.
Pour qui? Les hommes souffrant de problèmes d’érection.
Yagram Health, suivi de a à z de la grossesse
Problème: La grossesse est pour beaucoup de femmes une période merveilleuse, mais aussi souvent stressante. Pourquoi ai-je mal au ventre? Qu’en est-il des conseils de santé contradictoires que les femmes reçoivent de leur environnement au cours des premiers jours suivant l’accouchement? Il existe certes toutes sortes de livrets d’information, mais dans pratique, ils n’apportent pas grand-chose.
Mode de fonctionnement: avec une appli, la femme peut être suivie dès le tout début de sa grossesse. Elle reçoit ainsi des réponses à toutes ses questions. Via un tableau de bord, elle peut aussi chatter avec la sage-femme. Si nécessaire, cette dernière peut envoyer des informations médicales validées et élaborer un plan de soins partagé en collaboration avec un diététicien, l’hôpital, etc.
Pour qui? Pour toutes les mamans en devenir. A raison de 125.000 naissances par an en Belgique, il s’agit d’un important marché. Yagram Health lancera bientôt un projet-pilote dans la clinique bruxelloise Brugmann.
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