La plate-forme de rendez-vous médicaux Doctena recueille 4,5 millions d’euros

© Doctena
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Doctena, une plate-forme en ligne luxembourgeoise, récolte 4,5 millions d’euros auprès de quelques investisseurs, business angels et créanciers non nommément cités. Ce capital frais doit servir à déployer rapidement plus avant la plate-forme en Europe.

Doctena a été fondée en 2013 par le Luxembourgeois Patrick Kersten, dans l’intention explicite de débarquer rapidement en Belgique également. La plate-forme simplifie et uniformise la prise de rendez-vous médicaux, et réduit la charge de travail au niveau des pratiques médicales (les médecins ne devant plus gérer leurs rendez-vous quotidiens).

A l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un PC, les patients peuvent choisir la spécialité, la langue et le domaine pratique. La plate-forme offre un aperçu des plages horaires, auxquelles le patient peut ensuite souscrire. Le rendez-vous est alors enregistré et quasi immédiatement confirmé.

“Notre plate-forme est compatible avec les principaux progiciels-calendriers sur plusieurs marchés locaux”, explique le CEO Patrick Kersten. Ce n’est pas anodin dans la mesure où les pratiques médicales utilisent aujourd’hui déjà des logiciels pour gérer les rendez-vous.

“La grande différence avec Doctena, c’est que nous uniformisons”, poursuit Kersten. “Votre dentiste utilisera une autre plate-forme que votre médecin de famille, mais à partir de Doctena, vous pourrez prendre tous ces rendez-vous au départ de la même interface utilisateur.”

Adeptes précoces

Doctena a été lancée d’abord au Luxembourg et est désormais aussi disponible en Belgique et aux Pays-Bas. Sur son marché local, la plate-forme est utilisée par plus de 15 pour cent des médecins, selon Kersten, un pourcentage qui, dans certaines spécialités, dépasserait les 30 pour cent.

“Les médecins sont tout sauf des adeptes précoces, mais nous avons découvert qu’une forte croissance virale s’amorce à partir d’un pourcentage d’acceptation de 15 pour cent”, apprend-on encore. “Doctena est l’un des rares outils à avoir atteint ce niveau d’acceptation.”

Ceci dit, il faudra encore attendre un bon bout de temps en Belgique avant que tout un chacun puisse retrouver ainsi tous les médecins de sa région sur la plate-forme. Actuellement, la petite entreprise se concentre surtout sur la région de Bruxelles, puis dans un stade ultérieur, elle se focalisera sur la Wallonie et la Flandre. La banque de données n’est pas encore volumineuse.

“Mais comme la Belgique est si importante pour nous, nous avons stationné la plupart de nos collaborateurs à Bruxelles”, suggère Kersten, qui est conscient que sa plate-forme ne peut réussir que s’il trouve suffisamment de médecins intéressés: “En comparaison avec nos concurrents, nous avons mis en branle une équipe commerciale nettement plus étoffée. Début de l’année prochaine, 23 personnes travailleront pour Doctena.”

Concurrence

Kerstens sait aussi qu’il faudra faire vite car la concurrence ne manque pas. En Belgique, il y a ainsi déjà DocBook, qui opère au départ d’Anvers, alors qu’en France et aux Pays-Bas, il existe aussi déjà plusieurs jeunes entreprises qui suivent le même trajet.

“Il y a encore du potentiel”, affirme le CEO. “Actuellement, à peine 3 pour cent des rendez-vous médicaux sont pris en ligne. Et d’une enquête, il apparaît que 77 pour cent des patients indiquent qu’ils préféreraient prendre, changer ou annuler leurs rendez-vous en ligne.”

“En étant actifs à un stade précoce sur plusieurs marchés, nous avons aussi appris pas mal de choses sur le mode de fonctionnement des divers cadres de réglementation nationaux”, conclut l’entrepreneur. “Les différences peuvent s’avérer plutôt intimidantes au début. Notre expérience acquise du fait de travailler avec plusieurs instances sera un atout important vis-à-vis de nos concurrents au fur et à mesure que nous nous étendrons sur d’autres marchés européens en 2016.”

Doctena utilisera les fonds récoltés (en tout 6 millions d’euros, dont 4,5 millions dans le cadre de cette phase-ci) pour étendre radicalement ses équipes de vente sur les marchés existants, pour accélérer sa croissance et pour s’étendre sur d’autres marchés européens avec la Suisse en priorité.

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