“La Belgique ne peut manquer le train du ‘crowdfunding'”
“Le crowdfunding et d’autres modèles en ligne de financement d’entrepreneurs vont se généraliser de plus en plus. Veillons s.v.p. à ne pas laisser tomber nos entrepreneurs.”
Depuis le début, je suis un adepte du ‘crowdfunding’ (financement participatif). Selon moi, notre système financier est en train de voler en éclats, et nous devons revoir dans l’urgence la façon dont nous finançons les entrepreneurs et les startups.
Internet est d’une grande aide pour la réalisation de changements structurels dans nombre de secteurs, et il en sera ainsi aussi pour les services financiers.
De données récentes, il apparaît également que le ‘crowdfunding’ décolle. En tant qu’investisseur précoce dans SonicAngel, une petite entreprise de crowdfunding belge qui défraie à présent la chronique en raison de ses problèmes et parce que ses fondateurs n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une solution, j’ai suivi pas à pas le marché ces dernières années. Et je n’espère qu’une chose: que nous ne jetions pas en Belgique l’enfant avec l’eau de son bain.
Selon Massolution, une entreprise spécialisée dans des études sur le crowdfunding, les volumes en Amérique du Nord ont augmenté l’année dernière de 105 pour cent à 1,6 milliard de dollars, et en Europe de 65 pour cent à 945 millions de dollars.
L’entreprise ajoute que ces deux régions représentent 95 pour cent de toutes les transactions de crowdfunding. Actuellement, le volume se compose pour 85 pour cent de dons et de dons en échange de petits extras (modèle Kickstarter).
Massolution prévoit que les entrepreneurs et les entreprises joueront un rôle plus important en 2013. En même temps, l’analyste a enregistré aussi une croissance du nombre de prêts, tout comme du ‘funding for equity’ (où les financiers mettent la main sur une partie de l’entreprise) et du ‘funding for royalties’ (où le chiffre d’affaires est partagé).
Massolution indique aussi que le crowdfunding n’est pas uniquement destiné à trouver de l’argent, mais aussi à en savoir plus sur la demande de produits spécifiques, et à réduire les coûts en études de marché. Le ‘live crowdsourcing’ – récolte de fonds combinée à des événements – et les sites verticaux spécialisés sont d’autres idées qui ont le vent en poupe.
Voilà qui me ramène à SonicAngel: l’idée de l’entreprise était de se spécialiser dans divers types de sites verticaux, pour utiliser un modèle de royalty et diversifier les rentrées, afin de pouvoir s’occuper aussi de la gestion d’artistes financés.
Je ne vais pas ici entrer dans les détails sur ce qui a cloché, mais je souhaite néanmoins tirer une conclusion. Le modèle commercial d’une plate-forme technologique en combinaison avec les activités d’un label musical traditionnel n’a pas fonctionné.
Lorsqu’on s’en est rendu compte, la direction n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur la façon dont il fallait continuer, et voilà qui explique pourquoi nous sommes là où nous en sommes. Je crois que l’idée de base du crowdfunding était encore et toujours bonne, mais le volume exigé ne pouvait être atteint sans s’internationaliser, ce qui a trop tardé.
J’ai écrit ces mots de San Francisco, où tout le monde est d’accord pour dire que les erreurs font partie du monde des startups. L’essentiel est d’apprendre de ses erreurs. Entre-temps, le monde du crowdfunding n’est pas resté figé, et l’on comprend déjà nettement mieux ses mécanismes.
La législation a été adaptée et ce, tant aux Etats-Unis (JOBS act) que dans des pays comme la Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Le crowdfunding et d’autres modèles en ligne de financement d’entrepreneurs vont de toute façon se généraliser de plus en plus.
Veillons s.v.p. à ne pas laisser tomber nos entrepreneurs.
Wim De Waele CEO d’iMinds
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