Kroes annonce son plan startups pour l’Europe
Lors de LeWeb à Paris, Neelie Kroes a annoncé un plan startups destiné à stimuler l’entreprenariat technologique en Europe. La commissaire européenne en charge de l’Agenda Numérique a déjà libéré 100 millions d’euros pour ce plan.
Lors de LeWeb à Paris, Neelie Kroes a annoncé un plan startups destiné à stimuler l’entreprenariat technologique en Europe. La commissaire européenne en charge de l’Agenda Numérique a déjà libéré 100 millions d’euros pour ce plan.
A l’entendre, Neelie Kroes est une grande adepte du jeu Angry Birds. Plus tôt cette semaine, la commissaire européenne de 71 ans a rencontré les deux fondateurs de Rovio, ce qui fut pour elle une grande source d’inspiration. D’autres rendez-vous ont été annulés, et certains de ses collègues politiciens, dont le vice-premier ministre espagnol, ont été invités à venir écouter le duo.
“Quelques heures plus tard, nous avions toute une liste d’éléments utilisables par l’Union européenne en vue de promouvoir l’entreprenariat”, a déclaré Kroes. “C’est quand même mieux que de rester les bras ballants en disant que tout va mal.”
La commissaire est persuadée que l’Europe n’a rien à envier à Silicon Valley: “Sur le plan de la recherche et de l’innovation, nous sommes en avance, alors que nos salaires sont nettement inférieurs. Le gros problème, c’est que nous n’avons pas encore créé de marché numérique et ‘sans frontières’.”
“L’avantage de la crise actuelle, c’est qu’on est secoué de manière brutale. Mes collègues doivent se rendre compte qu’il faut faire quelque chose. Nos problèmes actuels sont un sérieux appel à se réveiller.”
A Paris, Kroes a donc annoncé un ‘start-up plan’ en vue de dynamiser les entrepreneurs technologiques. Dans un premier temps, ce sont 100 millions d’euros qui vont y être consacrés. “Le secteur ICT est un excellent exemple. Il nous donne de l’espoir et doit donc être soutenu. Nous devons élaborer un réseau d’entrepreneurs technologiques et créer un écosystème au sein de l’Union. Avec des accélérateurs propres et des initiatives de ‘crowdfunding’ (financement participatif) propres. Les capital-risqueurs doivent être encouragés.”
“Quiconque a des idées inspiratrices, peut toujours m’appeler”, a ajouté en souriant l’euro-commissaire, qui a insisté sur le fait que nos entrepreneurs technologiques doivent surtout demeurer en Europe: “Nous avons besoin de vous car nous devons assumer de nouveau un rôle directeur.”
Problèmes L’on n’a cependant guère eu de précisions à propos de ce que la commissaire comptait faire pour résoudre des problèmes connus comme le marché du travail rigide, la législation sociale qui diffère d’un pays à l’autre ou encore les points d’interrogation relatifs aux impôts et à la TVA. “Les impôts et la TVA sont de la compétence des états membres. Il est donc difficile de changer rapidement la situation”, a-t-elle avancé prudemment.
Loïc Le Meur, l’hôte et le fondateur de LeWeb, a cité pour sa part encore quelques points délicats: “En Europe, le succès est tabou. Alors que tout le monde idolâtre Mark Zuckerberg à San Francisco. Là au moins, l’on sait ce qu’est l’esprit d’entreprise. A l’école, l’on inculque aux enfants qu’être entrepreneur est une piste intéressante, alors que chez nous, c’est tout le contraire. La perception de l’entreprenariat est complètement faussée. Les jeunes gens devraient se focaliser davantage sur la création de nouveaux emplois plutôt que d’en trouver un.”
Kroes a réfuté cet argument: “Notre jeunesse a énormément à offrir. C’est surtout l’ancienne génération qui doit s’adapter, qui doit apprendre à sortir des sentiers battus. Rien ne va mal chez nos jeunes.”
“J’ai récemment encore rencontré deux jeunes de 14 ans lors d’une conférence pour entrepreneurs. Ils discutaient de leur business plan. Je leur ai lancé une mise en garde: c’est insensé, vous montrez votre business plan à des concurrents potentiels. Ce à quoi ils m’ont répondu: ‘Ce que vous êtes vieux jeu…’. Vous voyez, voilà pourquoi la jeune génération peut amener du changement. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est ‘sharing and joining’ et non pas tenter de protéger ses idées avec acharnement.”
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