Kicktable à Londres
Kicktable est une équipe de la startup belge éponyme qui a relevé le défi de participer à la récente édition du programme ‘accellerator/bootcamp’ anglais à Londres.
Kicktable est une équipe de la startup belge éponyme qui a relevé le défi de participer à la récente édition du programme ‘accellerator/bootcamp’ anglais à Londres.
Ce programme extrêmement intensif dure 12 à 13 semaines et se termine par une présentation pour ainsi dire ‘do or die’ de la jeune entreprise à un public de capital-risqueurs. Un boniment (‘pitch’) de six minutes maximum. Nous avons rencontré le co-fondateur de Kicktable George Henry de Frahan ‘the day after’, le lendemain de sa présentation.
Question: Comment cela s’est-il passé?
Réponse: Très bien! Nous avons reçu pas mal de feedback. La présentation a été réalisée par l’autre co-fondateur.
Q: Est-ce trop tôt pour en connaître l’issue? Etes-vous optimiste?
R: Oui, je suis optimiste. Nous avons récemment pris une autre direction avec l’entreprise et nous allons à présent nous concentrer sur la mise au point du métier et du produit. Ce n’est qu’ensuite que nous rechercherons du capital, mais nous avons déjà établi de nombreux contacts. Qui ont apprécié ce que nous envisageons de faire.
Une nouvelle direction
Nous observons en effet une différence importante entre la ‘mission’ de Kicktable telle que présentée sur son site web initial, et l’activité qu’elle a abordée lors de la répétition générale de sa présentation. Dans le premier cas, Kicktable ciblait en effet le regroupement d’organisateurs d’un événement et un public possible pour celui-ci. A Londres, l’on a présenté une entreprise qui informe les clients sur leur appareil mobile des événements qui offrent encore des places libres au cours des prochaines 24 heures. Une sorte de service de messagerie avec des offres de dernière minute pour des possibilités de détente dans la ville.
Q: Kicktable a fortement changé de cap. En partie sous l’influence du programme Springboard?
R: Nous sommes partis d’une idée que nous voulions lancer sur le marché belge, dans différentes villes. Cela nous est cependant apparu difficile à ‘évaluer’ et trop coûteux aussi. Nous sommes venus à Londres, parce qu’il y avait ici un marché suffisamment ample dans une même ville. Couvrir plusieurs villes n’était pas faisable pour des raisons de ressources.
Aujourd’hui, nous avons trouvé un bon compromis entre l’offre et la demande. Les gens ne planifient plus leurs moments de détente à l’avance, exception faite de leurs vacances et des citytrips. Non, ils décident au moment même ce qu’ils veulent faire. Face à cela, il y a une grande offre d’invendus. C’est ce que nous offrons aux utilisateurs en un seul endroit, sur un seul marché.
Q: Pourquoi participer à un programme ‘accellerator/bootcamp’ en Grande-Bretagne? N’y a-t-il pas ce genre de possibilités en Belgique?
R: Le marché est ici plus grand et plus développé.
Q: En Grande-Bretagne, il existe aussi différents programmes ‘accellerator/bootcamp’. Pourquoi précisément avoir choisi Springboard? Parce qu’on investit un montant dans votre entreprise?
R: Springboard était le meilleur programme. Nous avons rencontré les gens de Springboard, les mentors, et cela nous a paru très intéressant. En outre, nous avions déjà démarré notre service à Londres, et le moment était venu de lui donner une bonne poussée dans le dos. [L’opportunité] Springboard était aussi une affaire de bon timing, exactement le bon moment. Et sa réputation a joué aussi.
Q: Était-ce facile de venir à Londres? Vous n’avez en effet pas besoin de visa, etc.
R: C’est vrai que nous n’avions évidemment pas besoin de visa, puisque nous sommes citoyens de l’Union européenne. Mais c’était aussi enthousiasmant de rencontrer touts ces gens ici, toutes ces startups. Nous abandonnons quelque peu la Belgique, mais nous pouvons toujours y revenir. Nous concentrons à présent toute notre énergie et notre argent dans la réussite de notre entreprise.
Q: Allez-vous continuer ici?
R: Oui, nous envisageons de démarrer ici. Mais nous n’allons pas vivre en permanence à Londres. Il s’agit d’abord de mettre le produit au point et lorsque le temps sera venu, nous récolterons du capital et viendrons à Londres. Nous passerons une partie de notre vie dans l’Eurostar.
Q: Quels sont vos objectifs?
R: C’est encore un peu malaisé de citer des chiffres et de faire des prévisions. Nous étudions à présent les événements qui intéressent les utilisateurs et à propos desquels ils souhaitent recevoir des messages sur leur appareil mobile. Et nous voulons générer ainsi une top-expérience mobile. D’ici la fin de l’année, nous visons plusieurs milliers d’utilisateurs, mais il est difficile d’en parler.
Q: L’écosystème startups est-il meilleur à Londres qu’en Belgique?
R: Oui. Il se passe beaucoup de choses et c’est excitant, même si à Londres, le système est plus sophistiqué. Il y a plus de gens, plus de startups, mais aussi plus de capital, plus d’investisseurs. Aussi plus d’investisseurs institutionnels qui veulent entrer dans de jeunes entreprises, contre trop d”angels’ en Belgique. Il y a ici [à Londres] plus d’expérience.
Q: L’écosystème aux Etats-Unis est encore plus vaste et plus sophistiqué. Pourquoi ne pas aller là-bas?
R: Aller aux Etats-Unis, c’est trop complexe et aussi plus coûteux. C’est plus facile et faisable de venir à Londres avec l’Eurostar. Aux Etats-Unis, la concurrence est également plus forte. Il y a ici plus d’opportunités de se distinguer des autres.
Q: Vous êtes-vous fixé une date ultime ou êtes-vous décidés à poursuivre votre route ici?
R: Nous nous trouvons à présent encore dans un processus de découverte, où l’on décide de ce qu’on va faire sur un marché dans lequel on croit. Ensuite, l’on saura où se trouve la véritable opportunité et comment gagner ainsi de l’argent. Nous n’allons pas attendre toute notre vie. Si nous ne réussissons pas comme nous le souhaitons, nous pouvons encore changer de direction, comme nous l’avons déjà fait.
Q: Vous allez donc encore poursuivre l’aventure pendant un certain temps?
R: Nous voulons aller le plus vite possible et nous faire rapidement une idée. Do it fast!
Q: Encore quelque chose à ajouter?
R: C’était très important que Springboard nous ait sélectionnés pour participer au programme. Ce fut une expérience positive pour nous. Ils ont choisi 10 équipes [parmi tous les candidats] et le fait d’être sélectionnés est déjà une confirmation pour notre équipe, et pour l’énergie que nous y avons consacrée. Cela nous aidera à continuer. La sélection était en soi déjà un ‘seal of approval’, une reconnaissance!
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