Google à Londres: un Campus bourré d’idées de départ
Dans Bonhill Street, là où bat le coeur des petites entreprises numériques d’Inner East London, le Campus de Google tourne à plein régime depuis trois mois déjà.
Dans Bonhill Street, là où bat le coeur des petites entreprises numériques d’Inner East London, le Campus de Google tourne à plein régime depuis trois mois déjà.
Et ce n’est pas une expression vaine, car le bâtiment est plein de jeunes gens, d’idées et d’espoir. L’édifice de sept étages est un endroit particulièrement populaire et affiche déjà complet, alors que la liste d’attente ne cesse de s’allonger. C’est aussi un bâtiment débordant d’activités et d’événements, “never a dull moment”, comme l’explique Eze Vidra, en charge de ce Google Campus.
Il ne s’agit pourtant pas réellement d’un campus de Google. Google même le considère en effet comme un édifice “open source, dans lequel l’entreprise investit”, selon Vidra. Il n’est pas tant utilisé par Google même (avec un seul étage prévu pour des collaborateurs de l’entreprise en séjour à Londres), mais il est surtout conçu comme un environnement où les jeunes entrepreneurs peuvent trouver chaussure à leur pied. Et sans l’objectif que Google investisse directement dans ces petites entreprises.
Dans les différents étages, l’on trouve dès lors aussi diverses facilités. C’est ainsi qu’au rez-de-chaussée, il y a l’espace café avec connectivité réseautique gratuite, où gens et idées peuvent se rencontrer. “C’est déjà arrivé qu’une petite entreprise se crée par des personnes qui ne se connaissaient pas, au terme d’une rencontre dans le café”, explique Vidra.
Tech Hub
Le Tech Hub est nettement plus structuré et occupe deux des étages les plus hauts. L’on y trouve les sponsors, dont Google, Pearson (éditeur) et Bluevia (téléphonie).
Le Tech Hub cible explicitement les petites entreprises orientées software/web et donc pas celles qui s’occupent de services ou de consultance. Il est décrit comme un ‘environnement accompagné’ (‘curated’) et comme une communauté (‘community’). Le premier signifie que le Tech Hub se charge de l’environnement de travail nécessaire, en offrant une connectivité sécurisée et tout ce qui est requis pour un poste de travail de qualité. Quant à ‘community’, cela signifie que les petites entreprises peuvent s’aider l’une l’autre et demander et/ou organiser en commun un support complémentaire (comme des sessions d’informations sur ce qu’est réellement la ‘propriété intellectuelle’). Les petites entreprises peuvent également y solliciter des conseils sur des fournisseurs de services comme des comptables, conseillers juridiques, PR, etc.
A Tech Hub, les ‘abonnés’ ont la garantie qu’un poste de travail est disponible pour eux 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 (avec réseau, etc.). Ce poste de travail peut même être attribué de manière fixe, mais il existe aussi une possibilité de ‘drop by’ (passage simple, sans place fixe). Les abonnés peuvent utiliser leur poste de travail jour après jour ou de temps à autre. Dans un autre bâtiment, l’on prépare aussi un service de location d’espace de bureau nu (pour les petites entreprises qui ont déjà franchi un pas).
Actuellement déjà, quelque 250 membres/abonnés utilisent les services de Tech Hub. Aujourd’hui, l’on envisage même d’exporter l’idée avec déjà une filiale à Riga, en Lettonie.
Toute la philosophie de Tech Hub peut quasiment se résumer en ‘Réussir ou pas? Il vous offre une chance et une place pour la saisir!’
Deux entreprises à tenir à l’oeil
Import.io
Ce n’est pas une petite entreprise qui fait du commerce avec des produits d’importation, mais qui permet d’accéder aisément à de vastes gisements de données pour des analyses, même de données de plusieurs gisements. L’entreprise a dans ce but développé une API ‘générique’ avec un grand nombre d’adaptateurs, dans l’optique d’une flexibilité maximale en matière d’applications sources et cibles. Les utilisateurs peuvent aussi développer leurs propres adaptateurs. L’objectif est de pouvoir mêler des données de plusieurs gisements de données à la recherche d’une valeur ajoutée. L’entreprise est du reste une émanation (‘spin-off’) d’un développement dans le cadre d’un projet (par KPMG). Actuellement, il s’agit quasiment du principal ‘locataire’ de Tech Hub.
Hoverkey (www.hoverkey.com)
Hoverkey vise avec son produit éponyme le développement d’une puissante sécurité. Le contrôle d’accès à un système mobile est ici réglé par un jeton NFC (near field communication). L’entreprise part de l’idée que NFC sera toujours plus incorporé aux systèmes Android, et estime savoir avec 90% de certitude que cette technologie intégrera aussi le prochain iPhone. L’entreprise offre également un SDK afin d’incorporer facilement cette facilité dans une application.
Springboard
Le bâtiment Campus offre aussi de l’espace pour Springboard , un accelerator/bootcamp, dont l’idée émane des Etats-Unis. Concrètement, plusieurs équipes sont invitées à développer leur idée pendant 12 à 13 semaines ‘à résidence’, avec un support extrêmement étendu de mentors dans tous les domaines. A la fin du parcours, les participants ont la possibilité de présenter leur idée/produit à des investisseurs.
Nous avons visité Springboard le jour même où les participants de l’édition en cours ‘vendaient’ leur trouvaille à un parterre de capital-risqueurs. Qui plus est, nous avons été leur public lors d’une répétition générale (en ce compris un ‘pitch’ trainer, et nous avons remarqué qu’il ne faut jamais dire ‘I quit’, car l’on n’est pas un ‘quitter’, ni que l’on va utiliser l’argent à des fins de ‘marketing’, mais bien ‘d’engagement’ et de ‘développement’). Espérons que Springboard aura mieux préparé la session du lendemain, car pendant tout un temps, l’on a cherché en vain un connecteur entre l’ordinateur et le projecteur…
Lancé par John Bradford, un entrepreneur en série, Springboard en est déjà à sa cinquième édition. Ce qui est étonnant, c’est que les équipes sont obligées de venir à Londres durant toute la période, même si elles reçoivent une indemnité (en échange de 6% des actions de l’entreprise). Grâce à l’accompagnement intensif, l’on observe combien les idées initiales des équipes prennent ensuite des directions complètement nouvelles et gagnent en réalisme. Cela se traduit également dans les résultats, car après les éditions précédentes, les équipes avait conjointement déjà obtenu en tout quelque 10 millions d’euros d’investissements. Une nouvelle édition démarrera en septembre de cette année (inscriptions jusqu’au 22 juillet).
Entreprises intéressantes à suivre
Alias l”inbox revolution’. Un outil de traitement partiellement automatisé d’une multitude de boîtes mail et de leur contenu. Si l’outil ne fournit encore que 5 pour cent de gain de temps, c’est déjà une bénédiction, affirme-t-on. Le produit a été apprécié lors de concours précédents. L’équipe possède entre autres une expertise dans le domaine du web sémantique.
Comment permettre à des scientifiques de créer eux-mêmes des vidéos et tout autre matériel de sensibilisation pour le grand public. Ce genre de matériel est toujours plus souvent demandé par les chercheurs et imposé tant par leur institution de recherche que par les organisations qui allouent les subsides. L’on a suivi notre conseil de changer le sujet de leur exemple en l’annonce actuellement brûlante de la découverte (hautement vraisemblable) du boson de Higgs.
Un ‘Yammer’ pour étudiants qui veulent étudier en commun. Voilà qui le permet non seulement aisément (contrairement à quiconque veut utiliser Facebook, etc. pour ce faire), notamment grâce au support d’éléments spécifiques de rédaction scientifique. Il offre aussi un aperçu de la manière et dans quelle mesure les étudiants interagissent.
Comment les cartes de crédit et autres cartes de paiement existantes peuvent être converties par de petites entreprises locales comme des restaurants en ‘cartes de fidélité’. Avec à la clé des avantages en espèces pour les utilisateurs.
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