Gary Vaynerchuk: ‘Nous vivons sur un marché artificiel, et les start-ups se voient attribuer une valeur basée sur du vent’

Gary Vaynerchuk. © WK
Wim Kopinga Redacteur DataNews.be

La scène des start-ups est faite en grande partie de châteaux de sable, selon l’entrepreneur Gary Vaynerchuk: ‘Mais l’argent vient à manquer, et les jeunes entreprises doivent en gagner.’ En être un peu conscient ne pourrait pas faire de tort.

Néo-diplômé, Gary Vaynerchuk a en cinq années transformé le magasin de boissons de sa famille d’une simple affaire réalisant 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en une entreprise e-commerciale de 60 millions. Il a investi ensuite dans un stade précoce dans Facebook, Twitter,Tumblr et Uber. L’homme connaît donc son sujet. Mais il est peu optimiste à propos du marché actuel, dans lequel il n’a plus investi depuis un an déjà. ‘Au cours des 12 prochains mois, il y aura des corrections au niveau des start-ups. Les gens devront alors trouver de ‘véritables’ emplois au lieu de réinventer une fois encore Facebook’, déclare Vaynerchuk lors de The Next Web à Amsterdam.

Soyez bien conscient

‘Nous vivons sur un marché artificiel. Les start-ups se voient attribuer une valeur de 4 millions d’euros basée sur du vent. Il n’y a pas d’entreprise réelle derrière, rien qu’une image. Réfléchissez, avant de créer une start-up, à la façon dont vous allez gagner votre argent et faites-le dans les plus brefs délais.’ Les châteaux de sable deviennent toujours plus grands, estime l’entrepreneur, et les start-ups veulent uniquement devenir the next big thing. ‘Tout le monde pense devoir créer le prochain Uber. Mais vous pouvez le faire, si vous gagnez 100.000 euros par an et que vous avez déjà bien réussi. Nous devons de nouveau nous focaliser sur ce qu’est le succès. Tout le monde vise les 10 milliards, mais pensez qu’il n’existe que quatre applis qui les atteignent. Beaucoup de gens qui lancent une start-up, devraient être quelque peu plus conscients. Cela éviterait pas mal de déception.’ Sachez qui vous êtes. Tel est le message véhiculé par l’entrepreneur/investisseur à la langue bien pendue.

‘Dans d’autres secteurs spécialisés, les gens ont conscience qu’ils ne seront pas les prochains Beyonce ou Messi, mais en tant qu’entrepreneur, tout un chacun pense pouvoir subitement y arriver. Etre entrepreneur, on a cela dans son ADN. Vous pouvez certes devenir une meilleure version de vous-même en travaillant dur, mais vous avez un plafond qui est basé sur votre talent, tout comme dans d’autres domaines.’

‘Je suis moi-même mauvais dans pratiquement tout, mais il y a au moins une chose dans laquelle je suis bon: la prise de conscience. Je sais que malgré tout, j’ai eu beaucoup de suiveurs, il y a sept ans déjà, mais je n’ai pas récolté 50 millions d’euros pour créer le prochain Facebook. J’ai lancé une digital agency. Les gens me demandaient pourquoi je ne démarrais pas une grande entreprise, mais je suis fier de leur dire qu’en l’espace de sept ans, je suis passé de trois à cent millions de chiffre d’affaires. Et cela, ce n’est pas du vent!’

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