Enquête: les startups web belges en quête d’argent et de talent
Les prévisions pour la communauté des startups belges sont bonnes, mais le climat économique incertain et le manque de capital pour soutenir les attentes de croissance souvent d’ordre international peuvent causer quelques soucis.
Les prévisions pour la communauté des startups belges sont bonnes, mais le climat économique incertain et le manque de capital pour soutenir les attentes de croissance souvent d’ordre international peuvent causer quelques soucis. Voilà ce qui ressort de la première enquête sur les startups web belges, qui a été réalisée par l’Institute for Future Insights en collaboration avec Bloovi. En tout, 61 petites entreprises belges ont collaboré au sondage, dont Edge.be, ClearFacts, Engagor, In the Pocket, Paycento, TagTagCity, TapCrowd, Mobile Vikings et TwitSpark.
Les starters participant à l’enquête évoquent un avenir teinté de rose et s’attendent à une croissance de leur chiffre d’affaires de 736 pour cent d’ici 2015. 74 pour cent de ces petites entreprises estiment qu’elles seront rentables pour la fin de 2013. Durant cette même année, le chiffre d’affaires total dans le secteur devrait atteindre les 750 millions d’euros (contre 89 millions d’euros en 2011).
“Le secteur créerait 5.000 à quasiment 12.000 nouveaux emplois”, insiste l’initiateur et coorganisateur Frederic De Meyer, “en fonction d’un scénario plus ou moins positif. Mais le besoin en capital va également croître, jusqu’à 360 pour cent au cours des trois prochaines années, selon nos 61 participants. Si l’on extrapole ce résultat à l’ensemble du marché des startups dans notre pays, cela signifie que ce secteur aurait besoin de 200 à 400 pour cent de capital en plus pour pouvoir atteindre les attentes de croissance (internationales) et pour pouvoir faire du développement de produits. Ce n’est pas rien.”
L’obstacle le plus souvent cité sur la voie de la croissance est – comme l’on pouvait s’y attendre – le climat économique, suivi de très près par le manque de moyens financiers. “Ce qui est étonnant aussi, c’est que pour certaines catégories de starters web, il semble très malaisé de trouver le personnel adéquat”, ajoute De Meyer. “Les bons programmeurs sont rares et doivent souvent venir de par delà les frontières. Et cela ne s’applique pas qu’aux programmeurs et aux développeurs. Il manque chez nous aussi de talents en marketing et dans la vente.”
Pouvoirs publics
Que peut faire le gouvernement pour faciliter l’accès au capital pour les jeunes starters? “Des avantages fiscaux pourraient être combinés à des investissements dans les startups”, poursuit De Meyer. “L’on pourrait aussi faire preuve de davantage de créativité. Pourquoi ne pas attirer des responsables expérimentés du marketing et de la vente vers les startups au moyen de subsides par exemple?”
“En tout cas, le manque de capital est l’une des principales raisons pour lesquelles des starters quittent notre pays ou à tout le moins envisagent de le faire. La pénurie de personnel expérimenté en est une autre.
Les 61 entreprises débutantes participant à l’enquête ont récolté en tout déjà 5,5 millions d’euros. Quasiment la moitié d’entre elles disposaient de moins de 10.000 euros pour démarrer, et deux tiers ont investi surtout leurs fonds propres.
Pour pouvoir atteindre leurs objectifs, 49 pour cent des participants estiment avoir besoin de 250.000 euros durant les trois prochaines années.
Wallonie Il est regrettable que peu d’entreprises wallonnes aient participé à l’enquête. Quant à Bruxelles, elle représente 12 pour cent. Ce n’est pas qu’il y ait de grandes divergences dans les réponses toutes régions confondues. Les différences résident plutôt dans le type d’entreprises (consultance, outils web, applis).
“Le fait que si peu de startups wallonnes aient participé à l’enquête, est peut-être significatif du fait qu’il y a tout simplement moins de starters dans le sud du pays ou qu’ils se concentrent surtout sur Bruxelles”, conclut De Meyer. “En Flandre, l’on observe une assez grande dispersion dans les provinces, même s’il faut s’abstenir d’en tirer une conclusion générale.”
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