Earnieland, le Robin des Bois de l’e-commerce
Earnieland sort officiellement des starting-blocks. Il s’agit d’une carte client numérique avec laquelle vous pourrez faire vos courses dans plus de 300 magasins web. Les ristournes supplémentaires collectées, Earnieland les transfère sur le compte en banque du client.
Earnieland sort officiellement des starting-blocks. Il s’agit d’une carte client numérique avec laquelle vous pourrez faire vos courses dans plus de 300 magasins web. Les ristournes supplémentaires collectées, Earnieland les transfère sur le compte en banque du client.
Pas une masse de mailings pleins de bons de ristourne chez Earnieland, qui entend se distinguer des concurrents en permettant à ses clients de faire leurs emplettes sur internet d’une manière aussi agréable qu’aisée.
“Je considère cela comme une nouvelle sorte de carte client, où vous ne bénéficiez pas des avantages dans les entreprises mêmes, mais auprès d’un réseau social séparé”, déclare Folke Lemaitre, qui, en juillet, déménagera à San Francisco pour continuer à y développer sa propre startup, Engagor.
Même si le site est facile d’emploi, la technologie sous-jacente est compliquée. Earnieland est un site qui combine tant de choses: il associe des codes de ristourne, remises ‘cashback’ et d’autres accords en ligne à un système de cartes client numériques qui chapeaute le tout. Il faut encore y ajouter des influences issues du monde des jeux et d’un réseau social tel Foursquare.
“Il s’agit là d’un système hybride et complexe tout-en-un, mais pour le consommateur, nous l’avons simplifié”, déclare le fondateur Steven Spillebeen, lauréat en 2000 du programme de réalité Big Brother et qui a utilisé l’argent de ce prix pour entamer une carrière d’entrepreneur.
“Nous demandons que le client s’enregistre et décline son numéro de compte. A partir de là, tout se passe automatiquement.” L’entrepreneur n’aime du reste pas trop les termes ‘carte client’ et ‘ristourne’: “La carte client revêt une connotation négative, et je ne veux pas non plus la qualifier de site de ristournes ordinaire.”
Pour Earnieland, Spillebeen s’est inspiré de l’étranger: “Acheter quelque chose et y obtenir du cash sur votre compte, cela existe depuis longtemps déjà aux Etats-Unis, mais chez nous, tel n’est pas encore le cas. Notre backoffice est conçu pour informer les utilisateurs une fois par mois par courriel à propos de leur solde, leurs achats et leurs ristournes.
Lorsqu’un client a collecté 10 euros de ristourne supplémentaire, voire plus sur Earnieland, nous versons ce montant une fois par mois sur son compte.”
Pour attirer cette année déjà des utilisateurs précoces (des personnes enthousiastes qui aiment utiliser une technologie, avant même qu’elle ne perce vraiment dans le grand public), cette limite de 10 euros ne sera provisoirement pas encore utilisée, et les clients verront arriver automatiquement sur leur compte en banque la ristourne dont ils ont bénéficié.
Le coeur même du modèle commercial est un modèle de marketing ‘affiliate’ (‘affiliate’ est le terme anglais pour ‘partenaire’). Cela signifie que les magasins web récompensent Earnieland pour les ventes ou ‘leads’ réalisés. En d’autres mots, Zalando, bol.com, Brussels Airlines, iTunes et d’autres partenaires (entre-temps plus de 300) versent à Earnieland une commission pour les clients et les ventes qu’Earnieland génère pour eux.
Cette commission explique pourquoi Earnieland peut proposer des biens et des services meilleur marché que dans le magasin web du partenaire. “Sur dix clients qu’Earnieland dirige vers les boutiques web de ses partenaires, il y a trois clients existants. Sur ces trois clients, le partenaire réalise moins de bénéfice, parce qu’il verse une commission à Earnieland, mais du coup, il gagne sept nouveaux clients.”
Comment ces partenaires calculent-ils alors la commission qu’ils versent à Earnieland? Avec Earnieland, Spillebeen espère s’approprier une partie du budget que ses partenaires consacrent à présent aux publicités classiques à la télévision, sur les panneaux d’affichage, à la radio ou dans les supports imprimés.
“Notre stratégie marketing est basée sur le partage des revenus et a surtout comme but de créer des fans actifs en les récompensant chez Earnieland”, explique Spillebeen.
Il veut ainsi dire que les entreprises feraient bien de consacrer une partie de leur budget publicitaire à Earnieland, afin que le client reçoive un morceau du gâteau. Earnieland convertit en effet une partie de la commission reçue en ristournes pour les clients.
“Pour les magasins en ligne, Earnieland devient ainsi un canal de marketing supplémentaire”, affirme Folke Lemaitre, qui coache gratuitement Spillebeen. “Si Earnieland commence à croître, cela deviendra d’autant plus intéressant pour eux.” Il en résultera un modèle où tout le monde sera gagnant: Earnieland, le magasin web partenaire et le client.
Spillebeen a investi 50.000 euros dans Earnieland et a recueilli en outre 200.000 euros auprès de trois business angels et de prêts connexes. Une action de financement participatif (crowdfunding) via MyMicroInvest devrait encore rapporter 100.000 euros.
“Nous aurons alors encore besoin de 500.000 euros minimum, mais nous avons l’intention d’en récolter davantage, afin que nous puissions nous étendre très vite à l’échelle internationale.”
Earnieland n’existe provisoirement qu’en néerlandais. La version anglaise est quasiment terminée. “Nous avons déjà conclu des accords avec 400 boutiques web en Grande-Bretagne”, conclut Spillebeen.
Par Benny Debruyne
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