Du stade de startup à celui d’entreprise viable: trois conseils
Ces derniers temps, les starters ont vraiment la cote dans les médias grand public, même s’il s’agit dans la plupart des cas d’histoires B2C en vogue. L’on ne peut quasiment plus lire un article sans qu’il soit fait référence à Airbnb, Pinterest, Instagram ou à des nouveaux venus tels Uber ou Rdio. Il existe même quelques sites web (tels VentureBeat) qui ne font pratiquement rien d’autre.
Ces derniers temps, les starters ont vraiment la cote dans les médias grand public, même s’il s’agit dans la plupart des cas d’histoires B2C en vogue.
L’on ne peut quasiment plus lire un article sans qu’il soit fait référence à Airbnb, Pinterest, Instagram ou à des nouveaux venus tels Uber ou Rdio. Il existe même quelques sites web (tels VentureBeat) qui ne font pratiquement rien d’autre.
Admettons-le, il est bon d’entendre parler de gigantesques investissements et d’évaluations hors proportions. Ces starters sont en effet entourés d’une véritable aura, et leurs récits ont un effet très motivant. Si vous souhaitez vous-même créer ce genre d’entreprise, ne manquez pas la lecture de l’article écrit par le gourou des startups Steve Blanc, mais aussi ce post sur Quora à propos des résultats financiers de telles startups.
A côté de cela, il y a évidemment encore une autre catégorie de startups. Celles qui fonctionnent en toute discrétion, mais avec une grande efficience. Celles qui ne défraient la chronique des médias grand public que quand elles sont rachetées pour des centaines de millions d’euros ou font leur entrée à la Bourse. Des startups pour adultes, pourrait-on dire.
Veuillez trouvez ci-après trois conseils pour la création d’une telle ‘startup pour adultes’:
1) Commencez par le B2B et par ce que vous connaissez
Il est tentant de lancer un projet axé sur vos ennuis personnels ou sur l’un de vos hobbys. “Ne serait-il pas bon de…”, vous avez déjà entendu cela, mais cela ne me plaît guère et voici pourquoi.
Un spécialiste des achats d’une multinationale établie à Bruxelles démissionna il y a quelques années pour ouvrir un café-bar dans la capitale. Il aimait le café et avait découvert que cela manquait sur le marché. Notre homme servait de l’excellent café (peut-être même le meilleur de la ville) et le vendait à un prix très raisonnable.
Vous pourriez dès lors penser: ce fut le succès garanti, non?
Et bien pas vraiment. Au cours des 18 mois que son bar resta ouvert, notre amateur de café n’engrangea du bénéfice que pendant un mois. Finalement, il revendit son affaire et se chercha un autre boulot.
Cet exemple nous montre que l’homme avait certes découvert un produit intéressant, mais qu’il ne connaissait pas bien son secteur (l’HORECA) – trop peu de monde passait là où il s’était installé, et il investit trop peu dans le marketing pour pouvoir s’attirer un public fidèle.
En outre, les prix qu’il pratiquait, ne lui laissaient que peu de marge bénéficiaire. Lancer une entreprise, tout en apprenant à connaître un nouveau secteur, cela ne fait pas non ménage.
Démarrez donc dans un secteur que vous comprenez, travaillez dans un domaine que vous connaissez, concentrez-vous sur les problèmes que vous rencontrez dans votre vie professionnelle.
Parlez avec le personnel de vos concurrents à propos de leurs ennuis professionnels autour d’une bière lors de la prochaine conférence sectorielle ou du prochain salon. Intéressez-vous aux grands changements mondiaux qui pourraient impacter votre travail.
Deux exemples belges: CVWarehouse est aujourd’hui une entreprise ayant pignon sur rue (sa création remonte à quasiment 7 ans) qui prodigue de précieux services aux entreprises. De son côté, Woorank a récemment fêté ses trois années d’existence et supporte les agences de publicité et les consultants SEO. Toutes deux ont grandi grâce à la connaissance approfondie de leur fondateur (Inge Geerdens et Jean Derely) dans leur domaine spécifique respectif.
Outre la courbe d’apprentissage quasiment impossible à franchir, il y a encore une raison intéressante d’opter pour le B2B: une fois que vous êtes paré pour la croissance, les investisseurs sont davantage prêts à vous soutenir.
Sequoia Capital aux Etats-Unis se plaint du manque aigu de startups B2B, alors qu’Internet Attitude en Belgique et Newion Investments aux Pays-Bas se feront un plaisir de vous rencontrer.
2) Commencez avec ce que vous avez
Admettons que vous ayez trouvé un problème ennuyeux – ou une carence sur le marché dans votre branche – et que vous pensiez savoir comment le résoudre. La première chose qui vous vient à l’esprit alors, c’est probablement d’élaborer un business plan, de trouver des fonds, etc.
Erreur! La meilleure façon de lancer une startup aujourd’hui, c’est de démarrer avec les moyens que vous avez à votre disposition au lieu de rechercher directement des moyens supplémentaires (je me base ici sur les récits d’entrepreneurs à succès et pas sur des soi-disant modèles idéaux).
Lors de la mise en oeuvre de votre startup, vous devez tenir compte de la perte que vous pouvez vous permettre (et pas du gain maximal envisagé) et vous devez affronter les problèmes, lorsqu’ils se présentent (au lieu de planifier des événements imprévus).
Allez vite voir sur http://effectuation.org/ pour découvrir une certaine théorie en la matière, ainsi qu’un tas d’exemples tirés de la pratique (merci pour le conseil, Miguel Meuleman de Vlerick!).
Une implication pratique de la théorie expliquée derrière le lien susmentionné, c’est que vous pourrez très probablement débuter avec les moyens dont vous disposez. Tout ce dont vous avez besoin, c’est quelques milliers d’euros pour tenir le coup les premiers mois, en plus d’être prêt à travailler dur et de faire preuve d’une bonne dose d’ingéniosité.
Souhaitez-vous vendre aux PME? C’est possible, mais cela prendra du temps avant que vous ayez attiré suffisamment de clients pour vous assurer assez de rentrées. En d’autres mots, commencez par vendre aux grandes sociétés.
Vous n’avez pas d’argent pour fabriquer votre produit? Commencez avec des services et ne créez votre application qu’ensuite (en travaillant une journée à un tarif de consultance correct, vous pourrez vite louer un bon développeur aux Philippines, en Inde ou en Ukraine pendant une semaine entière).
3) Intéressez-vous davantage à la ‘science’ derrière les startups – et suivez la recette
Un effet secondaire singulier du ‘mouvement des startups sur le web’, c’est l’abondance de livres écrits sur le sujet ces dernières années. Cela a dans un certain sens ajouté une teinte académique, une aura scientifique à l’art de créer une entreprise. Conséquence logique: il existe plusieurs recettes relativement éprouvées pour faire décoller une startup viable.
L’un des principaux sujets est celui de ‘lean start-up’, un terme que vous avez probablement déjà rencontré si vous vous intéressez au domaine. Vous avez assurément aussi déjà entendu parler d’autres notions connexes: produit minimum viable (PMV), pivot, évolution de la clientèle,…
Si cela ne vous dit rien, vous trouverez ici un bref exposé dénué de tout jargon: un article posté sur le blog par Joel Gascoigne, fondateur de Buffer, dans lequel il explique comment son entreprise a évolué en 7 semaines du stade de simple idée jusqu’à celui de startup avec des clients payants.
Si vous voulez en savoir encore plus, je vous conseille de lire le livre d’Ash Maurya (Running Lean). C’est une sorte de mode d’emploi vous expliquant comment ‘passer d’un plan A à un plan B qui fonctionne’. Sans fioritures, de manière très pratique et concrète – à conseiller absolument à ceux qui veulent démarrer leur propre entreprise. Les meilleurs 20 euros que vous ayez jamais dépensés (et non, je ne touche pas de commission sur la vente).
Il va de soi que les meilleures théories et les plus récentes recettes ne suffisent pas pour lancer une entreprise avec succès car en fin de compte, c’est vous qui devez faire le travail. Mais avec ce bagage, il y a davantage de chance que vous fassiez les bons choix au cours des phases préliminaires critiques de la création de votre start-up.
Bonne chance et n’hésitez pas à poser des questions!
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Leo Exter est l’initiateur de Westartup, un réseau de plus de 2.000 entrepreneurs, mentors et investisseurs. Il est aussi partner chez HealthStartup, une communauté européenne de petites entreprises technologiques actives dans le secteur de la santé, mais aussi coach au sein de l’accelerator Boostcamp du MIC Brussels. Durant ses heures de loisirs, il s’occupe d’organiser le Startup Weekend dans notre pays, Bizcamp Belgium et BetaInvest.
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