Des ‘digital minds’ pour aider De Croo à élaborer son agenda numérique pour la Belgique
Le ministre de l’Agenda Numérique et des Télécoms Alexander De Croo (Open VLD) entend stimuler l’économie numérique dans notre pays et prépare à cette fin un authentique ‘agenda numérique’. Une vingtaine de CEO technologiques, universitaires, capital-risqueurs et faiseurs d’opinion l’aideront à affiner ses plans.
Patricia Ceysens (BE Commerce), Marc Lambotte (Agoria), Karen Boers (Startups.be), Jos Donvil (Base), Danielle Jacobs (Beltug), Dominique Leroy (Proximus), Frank Maene (Volta Ventures), Henri-Jean Pollet (ISPA), Robin Wauters (Tech.eu), Thierry Geerts (Google), Toon Vanagt (Lean Fund), Benjamin Beeckmans (FeWeb) et bien d’autres encore: la fine fleur de l’économie numérique de notre pays s’est réunie ce mardi matin dans les locaux d’Alexander De Croo pour une première réunion de travail.
Le vice-premier planche (tout comme l’avait fait la commissaire européenne Neelie Kroes à l’échelle européenne) sur un ‘agenda numérique’ pour la Belgique et demande l’aide de toute une série de visages connus. “Un énième groupe de discussion? Peut-être. Mais son objectif est bien de mettre quelque chose en branle, afin de faire enfin exécuter les plans. Si cela ne réussit pas avec l’aide de ces têtes bien pleines, il faudra alors commencer à se poser des questions.”
Le cabinet de De Croo entend présenter début avril l’agenda final avec des objectifs et des propositions concrètes de mesures. “Il appartient à présent à nos ‘digital minds’ de mettre les points sur les i et d’affiner encore les plans. Avec le résultat final, nous devrons franchir les cinq prochaines années.”
Le but est d’attirer le plus d’emplois numériques possibles dans notre pays, même si De Croo est bien conscient que la Belgique a encore un long chemin à parcourir. “Dans le domaine du sans fil (4G, wifi,…), nous devons par exemple encore réaliser une fameuse manoeuvre de rattrapage”, soupire le ministre. “Espérons que les régions ne nous mettront plus de bâtons dans les roues.”
“En matière d’e-commerce, nous accusons aussi un net retard et ce, tant du côté des fournisseurs que de celui des clients”, affirme De Coo. “Pourquoi? En grande partie parce qu’il existe un certain nombre d’éléments dans notre législation qui s’opposent à la numérisation. Il nous manque plusieurs pièces du puzzle. Si nous trouvons la parade, nous renforcerons l’économie numérique dans notre pays, et ce dernier pourra se transformer en un écosystème numérique assurant le progrès économique, des emplois et l’innovation.”
Startups
Les ‘digital minds’ ont plusieurs fois déjà insisté sur le fait que les starters devraient pouvoir accéder plus facilement au capital de croissance et que la fiscalité pour les jeunes entreprises devrait être revue. “L’on accorde aujourd’hui une forte réduction de l’impôt sur les sociétés pour les chercheurs”, poursuit De Croo. “Et les multinationales en profitent avidement. Mais pour les starters, cette réduction n’est pour l’instant guère utile à cause de la législation archaïque existante. Il y a encore trop de pierres d’achoppement.”
Quant à savoir si De Croo envisage une sorte de tax shelter pour les entreprises qui veulent investir dans les startups, le ministre reste encore dans le vague: “Nous devons encore avoir des choses à dire en avril (rire). En tout cas, nous voulons créer une environnement dans lequel les starters accéderont plus rapidement au capital.”
“Dans le secteur télécom, nous devons donc veiller à ce que nos plus grandes entreprises continuent d’investir, mais en même temps aussi que nos acteurs plus modestes reçoivent leur chance. Des mesures doivent également être prises à propos d’initiatives ‘peer-to-peer’ telles Uber et Airbnb.”
De Croo: “Pourquoi ne pourrait-on pas prévoir un statut ‘allégé’ fiscalement et juridiquement correct pour les gens qui s’occupent de peer-to-peer? L’on ne peut interdire ces choses comme si de rien n’était, mais il faut rechercher une solution opérationnelle en concertation avec l’ensemble des acteurs. Afin que Bruxelles puisse davantage devenir un laboratoire, où peuvent être testés de nouveaux modèles d’entreprise.”
Caisse de résonnance
“Nos esprits numériques doivent être une espèce de caisse de résonnance, tout comme l’est le conseil d’administration dans une entreprise”, conclut le ministre. “Voilà pourquoi je suis satisfait que tant de personnalités se soient engagées. En même temps, la composition est très diversifiée: la réunion de starters, de CEO de plus grandes sociétés et de penseurs numériques engendre un mix intéressant de personnes d’où peuvent surgir des idées créatives.”
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