Concevez vos propres circuits imprimés
Lancer de petites entreprises: le professeur Benjamin Schrauwen a manifestement cela dans le sang, puisqu’après Mollom, voilà qu’il tient à présent aussi Circuits.io sur les fonts baptismaux.
Lancer de petites entreprises: le professeur Benjamin Schrauwen a manifestement cela dans le sang, puisqu’après Mollom, voilà qu’il tient à présent aussi Circuits.io sur les fonts baptismaux. Aujourd’hui, le professeur Benjamin Schrauwen fait partie du groupe spécialisé ‘Elektronica en Informatiesystemen’ de l’université de Gand, et affiche une connaissance et une expérience particulières dans les domaines de l’apprentissage machine et des réseaux neuraux. Mais à côté de cela, le sang de l’entreprenariat coule aussi dans ses veines, ce qui n’a rien d’étonnant pour quelqu’un qui a été un excellent ami de Dries Buytaert au cours de ses études universitaires.
Conjointement, ils ont développé Mollom, un puissant service web anti-spam destiné aux consommateurs, mais qui a rencontré de manière inattendue un grand succès auprès des entreprises. Cela s’est traduit par la création d’une petite entreprise qui fut finalement rachetée par Acquia de Dries Buytaert, et dans laquelle Schrauwen est encore et toujours impliqué.
Aujourd’hui, son attention s’est portée sur un autre secteur, nettement plus proche du monde de l’électronique pure et dure. Avec Circuits.io (www.circuits.io), il entend en effet fournir des moyens aux candidats pour qu’ils conçoivent eux-mêmes des ‘printed circuit boards’ (circuits imprimés) et les fassent produire en petites quantités.
Cela devrait offrir un juste milieu correct entre le sur mesure coûteux sur cartes prototypes ou environnements d’expérimentation (tels Arduino ou Twengo) d’une part et les quantités minimales déjà trop importantes que représente la production industrielle de circuits imprimés d’autre part.
Cela peut sembler n’être qu’une petite niche, mais le prof. Schrauwen a d’autres ambitions. Il voit en effet le succès rencontré par ce qu’on appelle le ‘maker movement’ avec toujours plus de personnes qui développent leurs idées soit seules, soit plus souvent encore au sein d’une communauté, et commencent à produire à petite échelle.
“Récemment, j’ai assisté à un ‘Maker Fair’ qui a attiré 7.000 visiteurs”, déclare-t-il admiratif. Du reste, ces ‘hobbyistes’ représentent seulement son premier marché qu’il souhaite étendre ultérieurement aux PME.
Concrètement, Circuits.io offrira sur son site les composants, voire des concepts complets permettant de créer ensuite de nouveaux circuits. Normalement, l’on y trouvera à chaque fois le schéma et l’illustration du circuit imprimé. Les visiteurs pourront assembler eux-mêmes les composants pour réaliser de nouveaux concepts adaptés à leurs besoins, puis tester leur fonctionnement (il s’agira d’abord de contrôler l’utilisation correcte des composants, alors que dans une phase ultérieure, il y aura une possibilité de simulation).
Schrauwen espère que les utilisateurs mettront ensuite leur travail à disposition sur le site, dans un souci d’aider la communauté.
Circuits.io table sur deux sources de revenus. C’est ainsi que les utilisateurs pourront placer sur le site une commande de leur carte imprimée, ce qui permettra à Circuits.io d’engranger une partie du prix de vente.
Plus tard, l’entreprise envisage aussi des achats groupés de cartes imprimées brochées sur base de concepts intéressants et populaires, comparable avec l’approche ‘kickstarter’. Les clients de Circuits.io et en particulier les entreprises pourront récolter ainsi les fruits du sur-mesure à moindres frais. En effet, les plus grandes quantités requises par les producteurs de PCB sont souvent dues au temps et aux efforts qui doivent être consentis pour résoudre les derniers problèmes d’un concept, avant d’entamer la production. Avec Ciruits.io, l’on pourra aisément ‘concevoir des circuits productibles’.
Pour ce qui est de la production proprement dite, il existe des entreprises en Belgique qui sont en surcapacité au niveau de la fabrication de cartes imprimées propres, comprenez du ‘manufacturing as a service’. Circuits.io servira ici donc d’intermédiaire entre le producteur et le client.
Mais l”additive manufacturing’ – alias le ‘3D printing’ – ne sera-t-il pas à brève échéance un concurrent de ce genre d’approche, où les concepteurs pourront aussi ‘imprimer’ eux-mêmes le circuit? Du point de vue purement technologique, l’impression 3D des cartes imprimées devrait être possible, mais “aujourd’hui ou dans les trois années à venir, cela ne pourra pas encore répondre aux exigences de qualité actuelles”, déclare Schauwers. “Il sera éventuellement possible de produire le boîtier à la demande en impression 3D.”
La création de l’entreprise devrait être terminée pour la fin de l’année, après quoi elle se tournera d’abord vers le marché américain.
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