Cette startup louvaniste développe une plate-forme logicielle pour les éleveurs de chèvres et de vaches laitières
Elever des vaches laitières? Cela représente une somme de travail que toute personne étrangère à la profession a du mal à comprendre. A présent qu’une jeune génération d’éleveurs est en train de prendre la relève, certains outils numériques pourraient les aider. Voilà pourquoi la startup louvaniste Agrin SPRL prépare Farmdesk, une plate-forme logicielle pour les soutenir dans tous les aspects de l’élevage et ce, tant des vaches que des chèvres.
Qu’obtient-on lorsqu’un ingénieur en agriculture possédant trente années d’expertise dans l’élevage de vaches laitières, un architecte software ayant décroché un doctorat en mathématiques, et un physicien disposant d’une solide expérience agricole unissent leurs efforts? Une solution logicielle adaptée spécifiquement à la production laitière. ‘Cela touche bien plus d’aspects que simplement traire le bétail deux fois par jour’, explique Jef Aernouts. ‘Il y a évidemment la gestion de la production et de sa qualité, mais il est aussi question de l’alimentation que l’on donne aux bêtes, de ce que vous pouvez éventuellement produire par vous-même à ce niveau, des rapports qu’il faut entretenir avec le bétail comme sur le plan de la santé animale générale par exemple.’
Il va de soi qu’il y a suffisamment d’experts qui peuvent conseiller correctement les éleveurs, mais qui sont issus de divers horizons: producteurs d’aliments pour bétail, acheteurs de lait,… ‘C’est au fermier, en tant que responsable de son exploitation, de prendre les bonnes décisions sur base de toute cette connaissance et de ces conseils’, affirme Aernouts. ‘Et c’est ici que notre outil Farmdesk a un rôle à jouer.’
Farmdesk est donc une plate-forme logicielle qui dispose de toutes les données nécessaires et les présente dans un tableau de bord synoptique. ‘Cela commence évidemment par la production du lait proprement dite’, ajoute Aernouts. ‘Augmente-t-elle? Diminue-t-elle? Il est possible aussi d’aller plus en profondeur et d’examiner les chiffres d’analyse sur le plan de la teneur en protéines et en matières grasses, de la quantité d’urée, et d’en tirer les conclusions à propos de la santé des bêtes. Dans un autre onglet, on peut visionner les données alimentaires, mais aussi d’autres paramètres économiques.’
Conseils automatiques
Avec Farmdesk, les éleveurs de chèvres/vaches laitières peuvent recevoir des conseils complémentaires et ce, de trois manières. ‘D’abord, il y a les conseils automatiques prodigués par des algorithmes sur base des données disponibles. En outre, nous entendons aussi organiser des séminaires pour les fermiers, afin de leur apprendre à travailler avec l’outil, pour qu’ils se rendent compte par eux-mêmes de ce qu’ils peuvent lui demander précisément. Tertio, la plate-forme offre également la possibilité de demander des conseils à un spécialiste qui collabore avec nous.’
Farmdesk en est aujourd’hui au stade de prototype 1.0, et Agrin est prête à déployer la plate-forme auprès d’un certain nombre d’exploitations-test, afin de pouvoir la lancer en septembre sur le marché commercial. ‘Dans un premier temps, nous ciblons l’élevage de chèvres, une niche qui a prospéré ces dernières années grâce à des prix intéressants au niveau du lait, et qui consiste surtout en des exploitations jeunes et modernes. Nous nous attendons à ce qu’elles soient plus réceptives à une solution numérique que les exploitations de vaches laitières’, ajoute Aernouts. ‘Cela n’en reste pas moins un marché restreint avec seulement 580 exploitations disséminées en Belgique et aux Pays-Bas. Nous entendons donc de toute façon nous attaquer à terme au marché international, mais rendre aussi l’outil disponible pour les éleveurs de vaches laitières. Le grand défi à relever dans ce cas, c’est surtout le regroupement automatique des données. Il nous faudra convaincre les exploitations qui disposent d’analyses laitières et d’autres données de bien vouloir les partager avec nous.’
Wikipedia pour les éleveurs de chèvres
Aernouts et ses deux co-fondateurs ont créé la SPRL Agrin avec des moyens propres et ont aussi été repris dans le programme IMEC iStart, ce qui leur a valu un premier investissement de 50.000 euros. VLAIO s’y est intéressé également avec un subside innovation de 72.000 euros. ‘Nous espérons ainsi nous débrouiller nous-mêmes’, poursuit Aernouts. ‘Nous voulons éviter le capital externe aussi longtemps que possible. Nous enregistrons en effet déjà des rentrées du fait que nous prodiguons des conseils professionnels et effectuons des scans minéraux pour les agriculteurs. L’objectif est de vendre l’outil par le biais de licences, puis chemin faisant de commercialiser d’autres produits. Actuellement, nous préparons par exemple Capripedia, une espèce de Wikipedia consacrée à l’élevage des chèvres, dans laquelle tous les articles sont rédigés par des experts dans le domaine, et dont l’accès sera proposé sous forme d’une licence payante.’
Farmdesk:
Siège social: Louvain
Nombre d’associés: 3
A la recherche de capital supplémentaire?: non
Site web: https://farmdesk.eu
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