Cashforce prévoit votre cash flow
Savoir ce qui va se passer au niveau financier avec sa société: nombre de chefs d’entreprise se posent des questions à ce propos, mais grâce à l’application Cashforce de Nicolas Christiaen et de Bart Claes, ce n’est plus nécessaire.
Cashforce est une jeune entreprise ‘fintech’ flamande qui a développé un logiciel ‘cloud’ offrant aux entreprises une vue de leur cash flow, prévoyant ce qui va se passer sur le plan financier et indiquant comment le cash flow peut être optimalisé.
“Notre plate-forme est non seulement compatible avec les données de quasiment tous les systèmes ERP possibles”, explique le CEO et co-fondateur Nicolas Christiaen. “Mais elle communique aussi avec les institutions bancaires. En Europe, c’est CODA (‘coded statement of account’) qui est utilisé en tant que norme pour les messages électroniques échangés entre la banque et le client. Notre application reprend ces transactions dans ses analyses.”
En explorant toutes ces données, Cashforce est capable de dresser une image assez précise de ce qui va se passer sur le plan financier dans les jours et semaines à venir. Ce n’est pas négligeable dans la mesure où les entreprises qui sentent l’arrivée d’un creux, peuvent y réagir en souscrivant pro-activement un prêt supplémentaire pour passer cette période difficile, ou en investissant dans un autre projet meilleur.
“Le client peut aussi simuler ses propres hypothèses”, ajoute Christiaen. “L’application en tient alors compte dans ses analyses. Chaque fois que des données sont actualisées, il en va de même des prévisions.”
Applications BI classiques
La grande question que l’on peut se poser, c’est de savoir si la fonctionnalité de Cashforce n’est pas déjà intégrée à de grandes suites ERP ou à tout le moins dans des applications BI classiques proposées par SAP et Oracle notamment.
Brian Shanahan, spécialiste mondial en fonds de roulement et CEO du consultant Informita, estime que non. Shanahan conseille Cashforce et accompagne la petite entreprise dans son internationalisation. “Je suis actif depuis 20 ans déjà sur ce marché, et la prévision précise du cash flow est sans conteste un Graal”, suggère-t-il.
“Tout le monde estime qu’après avoir investi des millions dans SAP ou dans Business Objects, l’on va pouvoir se livrer à des prévisions financières, mais tel n’est pas le cas. SAP HANA est une formidable technologie, mais elle ne peut pas faire des prévisions sur le cash-flow. Les consultants BI vous diront qu’ils peuvent arriver au même résultat que Cashforce, mais vous devrez alors débourser pas mal d’argent et attendre longtemps.”
Selon Shanahan, le nombre d’entreprises incapables de dire combien d’argent sortira de chez elles la semaine suivante, est astronomiquement grand. “Je le répète: ce n’est pas que cette information ne se trouve pas dans leurs systèmes ERP. Le problème, c’est qu’elles ne disposent pas d’une application qui fonde les données dans une forme sensée et en fait un graphique clair. C’est cela la force de Cashforce. Grâce à l’actuelle technologie big data (données massives), les petites et jeunes entreprises peuvent à présent proposer du software meilleur que ce que vendent les acteurs en vue.”
Treasury management software
Cashforce possède actuellement une vingtaine de clients, surtout dans les secteurs de la fabrication, de la logistique et de la vente au détail. La petite entreprise gantoise s’adresse principalement aux entreprises enregistrant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros.
“Nous négocions également avec de grandes banques”, insiste le CEO. “Lorsqu’une banque sait que la prévision d’un client est positive, elle court moins de risques d’y investir. A l’inverse, les institutions financières qui savent qu’un de leurs clients va connaître des problèmes, peuvent y réagir pro-activement. D’ici quelques années, les banques voudront de toute façon savoir comment se présentent les activités de leurs clients. Cashforce peut les y aider.”
L’équipe a déjà effectué de la prospection aux Etats-Unis et a entre-temps ouvert un petit bureau à New York. “Nous avons-nous-mêmes financé entièrement notre entreprise”, poursuit Christiaen. “En 2012, nous avons commencé à prodiguer des conseils en matière de gestion de cash flow et sur base des réactions obtenues de la part de nos clients, nous avons alors créé notre produit. Il était très important que Cashforce rencontre les exigences des CFO.”
Plutôt que les applications BI classiques, Christiaen et Claes envisagent surtout la concurrence émaner du secteur des logiciels de gestion de la trésorerie. “Et ce, même si ces acteurs nous considèrent même souvent comme un partenaire possible, parce que leurs propres prévisions de cash flow ne sont pas encore tout à fait au point.”
“En outre, nous observons que quelques jeunes entreprises prennent notre direction. Voilà pourquoi il est important de passer à présent à la vitesse supérieure. C’est la raison pour laquelle nous recherchons maintenant du capital risque. Dans un premier temps, nous visons un million d’euros. A cette fin, nous avons déjà noué des contacts avec des investisseurs belges et américains.”
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