Bye, bye la soufflerie: tester la résistance au vent peut désormais aussi se faire dans le nuage
Tester un concept à la résistance au vent peut s’avérer coûteux. Voilà ce qu’a expérimenté Wouter Remmerie en personne, lorsqu’il voulut passer par là. Heureusement, il avait la connaissance nécessaire pour trouver la parade. Avec sa startup Airshaper, il a mis au point une manière de soumettre un modèle à des simulations aérodynamiques et ce, pour un prix nettement moindre que celui demandé par une véritable soufflerie.
Une voiture: voilà comment tout a commencé. Remmerie rêvait de concevoir une voiture capable de négocier plus rapidement les virages grâce à un ingénieux système d’éoliennes externes et internes. Et c’est ce qu’il fit. Mais le résultat était-il à la hauteur des espérances? Pour le savoir, il se tourna vers un bureau d’ingénieurs qui lui fit miroiter une facture pas piquée des vers, ce qui le fit changer d’avis.
Il n’y a pas de hasard. Quelques années plus tard, la vie amena Remmerie à travailler pour une firme de consultance. Créer des simulations aérodynamiques devint son lot quotidien. Au fil du temps, il se rendit compte que les choses pouvaient et devaient s’améliorer. ‘En gros, ce travail manuel très répétitif devait pouvoir être automatisé’, déclare-t-il. Et en 2015, il présenta son idée à Start It @KBC, qui lui donna la chance de concevoir un prototype.
Un prototype? Bien sûr. L’ingénieur y avait déjà réfléchi et avait développé une soufflerie virtuelle. ‘Plus précisément un outil dans le nuage’, explique-t-il. ‘Ce type d’opérations ne peut être exécuté sur un ordinateur portable ordinaire, car cela exige une plus grande puissance de calcul. Il existe bien entendu déjà d’autres solutions de test de la résistance au vent et d’aspects apparentés d’un concept, mais souvent, elles sont très orientées ingénierie. Les ingénieurs utilisent un jargon qui n’est accessible qu’à eux, et ont recours à des paramètres compliqués qu’un profane ne comprend pas… Il en va autrement chez nous. Nous avons automatisé notre solution autant que possible, afin qu’elle soit à la portée de n’importe quel concepteur. La seule chose qu’ils doivent faire, c’est transférer un modèle 3D de leur concept, régler la vitesse et l’orientation du vent, ainsi que le degré de précision des calculs. C’est ce dernier point qui fait en sorte que le résultat final sorte quelques heures ou quelques jours plus tard.’
Le client est facturé au calcul. Le prix dépend de la précision requise et varie de deux cents à mille cinq cents euros. ‘C’est en juin que nous avons lancé commercialement notre MVP, qui a déjà trouvé son public. C’est ainsi que l’entreprise de dragage DEME notamment utilise notre outil, qui l’aide aussi pour des activités sous-marines, où nous calculons aussi la force de l’eau. Dans le domaine des drones, nous avons déjà pu adapter des concepts sur base de nos tests, pour en arriver à accroître la durée de vol de trente pour cent. Même le skieur de vitesse professionnel Joost Vandendries a réussi à battre un record grâce à nos calculs.’
Airshaper a été fondée avec de l’argent personnel, mais a reçu très vite un subside à l’innovation de la part de VLAJO, mais aussi une participation de l’imec et un apport de business angles. ‘Nous sommes ainsi suffisamment financés pour l’instant’, prétend Vandendries. ‘Nous pouvons à présent développer plus avant notre produit et l’automatiser davantage encore.’
Et cette voiture? ‘J’ai poursuivi son développement durant mes loisirs, et cela a débouché sur un brevet qui a même suscité l’intérêt de Toyota et de Ferrari. J’ai mis au point une démonstration et imprimé un modèle 3D, mais ensuite, tous les projets furent interrompus. Je le regrette, mais cela a quand même débouché sur Airshaper.’
Airshaper
Siège social: Berchem
Nombre d’associés: 1
A la recherche de capital supplémentaire?: Non
Site web: www.airshaper.com
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