Avec Djump, Djengo revient à l’idée d’un Lyft européen
A l’origine, lors de sa création en 2011 par quatre jeunes universitaires, Djengo visait à développer une plateforme pour faciliter le covoiturage.
A l’origine, lors de sa création en 2011 par quatre jeunes universitaires, Djengo visait à développer une plateforme pour faciliter le covoiturage.
L’idée était d’utiliser le web pour détecter en temps réel qui était disponible, au sein d’une communauté, pour me conduire d’un point A à un point B.
“On a réalisé que le marché n’était pas prêt, en Belgique, mais aussi dans d’autres pays du monde où des initiatives semblables ne décollaient pas,” nous explique la cofondatrice Anissia Tcherniaeff. Djengo “pivote” dès lors vers le segment des entreprises, en leur proposant une solution facilitant le covoiturage, régulier et planifié celui-là, de leurs employés.
La start-up fait valoir des références comme Cofinimmo, Mobistar, IBA ou Solvay.
En lançant le projet Djump au début de cet été, la jeune entreprise bruxelloise revient à son idée originale de covoiturage ‘communautaire’, à l’instar de Lyft, qui connaît un beau succès à San Francisco.
“On parle de ‘on demand peer-to-peer ride-sharing’. Il s’agit donc de partager des trajets entre particuliers, sur un modèle d’économie collaborative,” précise Anissia Tcherniaeff qui est actuellement occupée à développer Djump à Paris, parallèlement à Bruxelles.
Djump tient par ailleurs à se distinguer d’une initiative comme Uber, assez populaire à Paris : Uber permet à tout détenteur de smartphone de repérer rapidement tout VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) qui se trouve dans le quartier, tandis que Djump mise davantage sur le partage de ressources entre non-professionnels.
Chaque Djumper donne a priori ce qu’il veut à son Driver. Plus il est généreux, plus cela profite à Djump, puisque celle-ci prélève une commission de 20% sur la somme versée.
Seuls les paiements électroniques via l’appli Djump sont autorisés, même si un contrôle dans la pratique peut s’avérer difficile.
“Notre système repose sur la confiance et se veut volontairement assez fermé. Les chauffeurs sont admis dans la communauté Djump par cooptation et chaque utilisateur doit donner ses coordonnées de carte de crédit avant de pouvoir commander son premier covoiturage. C’est un frein important mais c’est le seul moyen pour nous d’éviter des comportements abusifs.”
Djump existe actuellement uniquement pour l’iPhone, toujours en Bêta, et une première version Android est annoncée pour la fin de l’année. Après 4 mois, Djump revendique environ 5.000 utilisateurs et une moyenne de 50 covoiturages par jour à Bruxelles comme à Paris. A Bruxelles, la priorité du moment est plutôt de faire connaître l’appli auprès des utilisateurs, tandis qu’à Paris, les efforts se concentrent sur la création d’une communauté suffisante de chauffeurs.
Anissia Tcherniaeff reconnaît que le principal défi pour Djump est pour ainsi dire de “créer” un créneau où il a encore beaucoup à faire. Il faudra notamment convaincre les compagnies d’assurances de proposer des formules flexibles pour ce type de transport partagé. Et il y a de nombreuses inconnues juridiques et sociales.
A Paris, Uber, accusé de concurrence déloyale, subit par exemple la fronde des organisations de taxis.
“Ce sera à nous de vérifier qu’il n’y a pas d’abus. Nos conditions générales d’utilisation stipulent déjà par exemple que toute personne qui perçoit une rémunération via Djump doit la déclarer en ‘revenus divers’. Notre modèle collaboratif a sa raison d’être, je ne vois pas pourquoi on nous mettrait des bâtons dans les roues.”
Ces inconnues n’empêchent pas Djump d’avoir les dents longues : “Si nos tests sont concluants à Bruxelles et Paris, nous lancerons peut-être d’autres villes. C’est pourquoi nous sommes toujours à la recherche d’investisseurs”, après avoir déjà levé 500.000 euros auprès d’investisseurs belges et américains en avril 2012. “Lyft a bien levé 80 millions d’euros …”
Passeport
Nom de société : Djengo (projet Djump.in)
Création : 2011
Siège social : Bruxelles (ICAB)
Effectifs : 9 personnes
Capitaux : levée de fonds de 500.000 euros en 2012
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