Lors de la conférence des utilisateurs AWS re:Invent à Las Vegas, l’entreprise a consacré deux heures à détailler les prérequis pour se lancer dans l’IA. Ensuite, le CEO Matt Garman a ‘expédié’ 25 autres annonces en dix minutes.
AWS a vu le jour il y a plus de vingt ans sous la forme d’une start-up interne à Amazon. Le premier stagiaire à rejoindre cette jeune pousse n’était autre que Matt Garman. Aujourd’hui, ce dernier dirige une entreprise dont le chiffre d’affaires atteint 132 milliards de dollars, et qui continue de croître de quelque 20 pour cent par an.
Liberté pour les développeurs
Toute l’histoire d’AWS repose sur l’infrastructure – plus particulièrement sur le cloud -, même si ce point n’a été qu’effleuré lors du discours thématique prononcé par Garman. Comme en début de semaine, il fut de nouveau question d’un avant et d’un après IA. Garman établit d’ailleurs ici un parallèle intéressant: ‘AWS a toujours eu pour vocation d’offrir aux développeurs les moyens de créer à leur guise. Le cloud leur a permis d’accéder à la puissance de calcul et au stockage sans avoir à investir eux-mêmes dans des serveurs.’
Cette idée reste encore et toujours d’actualité. ‘L’IA change tout’, affirme Garman. ‘Certes, de nombreuses entreprises n’ont jusqu’à présent constaté qu’un faible retour sur investissement de leurs efforts en matière d’IA. Mais cela ne saurait tarder, grâce à l’IA agentique. Nous atteignons un point de bascule.’ AWS envisage un avenir où des milliards d’agents réaliseront toutes sortes de tâches, ce qui aura un impact considérable. ‘Mais cela signifie aussi que l’infrastructure devra être capable de gérer cette évolution. C’est pourquoi nous réinventons chez AWS toutes les couches de la pile.’
Se lancer!
Vous trouverez ci-dessous une longue liste de nouvelles solutions répondant à tous les besoins d’une entreprise pour se lancer dans l’IA: une infrastructure d’IA adaptée, une plateforme d’inférence, des données pertinentes et, enfin, des outils pour créer des agents. Une attention particulière est portée à AWS AI Factories, une solution qui fournit aux entreprises une infrastructure d’IA dédiée sur mesure.
‘Les données restent la matière première de l’IA’, affirme Garman. ‘Mais pour les exploiter efficacement, elles doivent être stockées dans le cloud.’ Parallèlement, il est essentiel d’éviter que vos données ne se retrouvent dans un modèle d’IA sur lequel travaillent également d’autres entreprises. ‘De plus, développer et former son propre modèle s’avérerait évidemment très long et coûteux.’ C’est précisément ce qu’Amazon Nova Forge entend résoudre, puisqu’il s’agit d’un modèle de formation ouvert, contenant déjà une base, auquel les entreprises peuvent ensuite ajouter leurs propres données liées à leur domaine.
Pour créer ensuite réellement des agents, AWS a développé AgentCore. La plateforme s’enrichit à présent de plusieurs extensions, telles que Policy et Evaluations. ‘Tout évolue rapidement, ce qui complique la vérification manuelle des limites dans lesquelles opèrent les agents.’ Grâce à ces nouvelles extensions dans AgentCore, AWS ajoute une couche d’automatisation supplémentaire. Ceci illustre comment l’IA ouvre également une nouvelle ère dans le développement des logiciels.
Et la souveraineté?
Après son discours thématique de deux heures presqu’entièrement consacré à l’IA, Garman a rapidement passé en revue 25 ‘autres’ annonces, dont un étonnant Database Saving Plan. Apparemment, les clients d’AWS le réclamaient depuis longtemps déjà. Ce plan est censé les aider à maîtriser leurs coûts en matière de bases de données. La souveraineté numérique, elle, n’a été que peu abordée durant toute la présentation de Matt Garman. S’agirait-il donc d’un concept qui ne concernerait que l’Europe?