
La justice belge soupçonne des responsables d’Huawei d’avoir été au courant du problème
La justice belge soupçonne plusieurs hauts responsables de l’entreprise de télécommunications chinoise Huawei d’avoir été au courant de la tentative de corruption de députés européens par ses lobbyistes, écrit l’agence Bloomberg sur base du mandat d’arrêt européen émis par la Belgique à l’encontre de Lucia Simeone.
Cette dernière, l’assistante parlementaire du député européen de Forza Italia et du PPE (droite) Fulvio Martusciello, a été interpellée le 19 mars lors d’un contrôle de routine de la police italienne.
Selon Bloomberg, le mandat d’arrêt européen délivré à l’encontre de Lucia Simeone montre que les dirigeants de Huawei devaient au moins être au courant des tentatives de corruption des députés européens et y consentir. L’avocat de l’Italienne a réagi auprès de Bloomberg, soulignant que sa cliente réfutait ces accusations. Elle dit n’avoir travaillé pour Fulvio Martusciello qu’en tant qu’assistante personnelle et secrétaire.
Dans le cadre de l’enquête, cinq personnes ont été inculpées pour corruption active ou blanchiment, après une série d’interpellations et de perquisitions les 13 et 17 mars en Belgique.
En France, le consultant portugais Nuno W.M., ancien conseiller en affaires européennes de Fulvio Martusciello, a été arrêté le 13 mars. Il a accepté d’être remis à la Belgique dans les jours qui viennent.
Selon le parquet fédéral, en charge de l’enquête pour corruption, ces pratiques auraient eu lieu de 2021 à récemment. L’objectif aurait été de contrer les pressions et le lobbying de Washington – qui voulait exclure l’entreprise chinoise de télécommunications de contrats sensibles -, de contredire les allégations d’espionnage visant Huawei et de plaider pour l’ouverture du marché européen aux investissements chinois.