Un juge américain a rejeté mardi la demande du gouvernement américain d’obliger Google à vendre son navigateur Chrome, mais lui a imposé des exigences strictes sur le partage des données afin de rétablir la concurrence dans le domaine de la recherche en ligne.
Cette décision historique est la suite de celle rendue en août 2024 par le juge Amit Mehta, qui avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an. Mais la peine était encore attendue jusqu’à ce jour.
Google est un monopole qui cherche à le rester estime un juge américain
Dans la foulée de l’annonce, le cours d’Alphabet, maison mère de Google, augmentait de plus de 7% vers 21H30 GMT (23h30 heure belge) dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street.
La décision du juge Mehta dans cette affaire représentait l’une des plus importantes depuis deux décennies dans la lutte contre les pratiques monopolistiques des entreprises, et aurait pu radicalement bouleverser l’avenir du géant technologique.
Le gouvernement américain faisait pression pour que la condamnation de Google implique la cession de Chrome, arguant que ce navigateur est devenue une passerelle essentielle vers Internet et qu’il permet un tiers de toutes les recherches effectuées via Google.
En conséquence, le gouvernement demandait au juge d’ordonner à Google de vendre son navigateur Chrome, de partager certaines données avec des concurrents, de ne plus payer Apple et d’autres sociétés pour installer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils, et de limiter ses investissements dans d’autres entreprises d’intelligence artificielle (IA), entre autres requêtes.
A qui profiterait une scission de Google?
Mais dans sa décision, le juge Mehta avertit qu’une vente de Chrome “serait extrêmement compliquée et très risquée”, estimant que le ministère avait outrepassé ses droits en formulant cette demande.
L’affaire portait principalement sur les accords de distribution exclusifs, à plusieurs milliards de dollars par an, conclus par Google avec Apple, Samsung et d’autres fabricants de smartphones, qui ont fait de Google le moteur de recherche par défaut sur leurs appareils.