Apple en justice pour ‘avoir sous-payé ses employées’
Apple fait face à un recours collectif potentiel pour avoir sous-payé ses employées. Un groupe de collaboratrices affirme que l’entreprise a comme politique de payer davantage les hommes pour un même travail.
La cour d’appel suprême de Californie a décidé mardi qu’Apple ne pouvait pas demander le rejet du recours collectif. L’entreprise technologique n’a pu faire valoir que l’écart de rémunération des employées était ‘justifié’ et que les 12.000 femmes prises en compte pour réclamer des arriérés de salaire si Apple est déclarée perdante dans cette affaire, étaient dans les conditions de le faire.
Le juge Ethan P. Schulman a convenu qu’il y avait une ‘possibilité raisonnable’ que des milliers de femmes actives dans les départements d’ingénierie, d’AppleCare et de marketing soient confrontées à un écart de rémunération et à une discrimination similaires à ceux allégués dans la plainte. Selon lui, les employées avaient suffisamment démontré qu’Apple maintenait un système de salaire illégal qui entraînait une sous-rémunération des femmes par rapport à leurs homologues masculins.
‘Trois lignes politiques’
Les employées qui ont porté plainte, affirment qu’Apple applique trois lignes politiques qui maintiennent, voire élargissent l’écart salarial. C’est ainsi que l’entreprise se base sur les salaires précédents et les attentes salariales pour déterminer une rémunération de départ, qu’elle a recours à des évaluations qui ‘récompensent’ les hommes et ‘punissent’ les femmes pour le même comportement au travail. Des considérations de ‘talent’ sont également utilisées pour payer les hommes plus que les femmes ‘ayant un niveau de talent similaire’.
Selon Schulman, les femmes ont été ‘en mesure de démontrer en suffisance que les décisions salariales étaient prises de manière centralisée, conformément à une politique du personnel qui, à première vue, semble neutre, mais qui a pour effet de perpétuer les différences salariales du passé et de rémunérer les femmes moins que les hommes pour un travail substantiellement similaire’.
Davantage de plaintes encore
Les avocats d’Apple ont contesté avec succès l’idée que les femmes qui ont quitté l’entreprise et qui ont également souffert des lignes politiques en vigueur, pouvaient également réclamer des arriérés de salaire. Cette plainte doit être abandonnée avant que le recours collectif ne soit porté devant les tribunaux. Une deuxième plainte contre Apple portant sur des disparités salariales sur une base raciale a également été rejetée, mais l’employée qui a initié l’affaire, aura la possibilité d’adapter sa demande. Elle affirme qu’elle a été licenciée après avoir déposé une plainte pour discrimination. Il convient qu’elle puisse présenter des preuves qu’elle a été victime d’un manager ayant des ‘antécédents d’interactions négatives avec des employées d’origine afro-américaine’, a déclaré Schulman.
Le juge a également examiné une accusation émise par une autre employée, Justina Jong, qui affirme qu’Apple n’a pas pris au sérieux sa plainte pour harcèlement sexuel de la part d’un collègue. Alors que le géant de la technologie a balayé l’incident d’un revers de la main, comme s’il s’agissait d’une discussion banale, Schulman a estimé que Jong avait suffisamment prouvé qu’il s’agissait plus que d’un incident avec le collègue concerné.
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