Emmanuel Macron ciblé par les même pirates que Clinton
La campagne du candidat à la présidence française Emmanuel Macron est devenue la cible d’attaques d’hameçonnage (phishing). Il est très probable que ces attaques soient lancées par la même organisation russe, qui fut l’année dernière à l’initiative du piratage du parti démocrate aux Etats-Unis. Voilà ce qui ressort d’un rapport établi par l’entreprise de cyber-sécurité Trend Micro.
Selon Trend Micro, des membres du groupe de pirates connu sous l’appellation ‘Fancy Bear’ ou ‘ATP28’ ont enregistré divers noms de domaine ressemblant fortement à ‘En Marche’, le nom officiel du parti de Macron. Ces noms de domaine ont été créés par les pirates, afin de transférer par e-mail de faux liens vers les collaborateurs de Macron. L’un des noms de domaine factices utilisés était ‘onedrive-en-marche.fr’. Si des victimes saisissaient ici leurs données de login, les pirates s’en emparaient aussitôt.
Le professionnalisme avec lequel les sites web factices étaient créés, de même que le recours à des attaques d’hameçonnage en vue de subtiliser des données confidentielles, font fortement penser au modus operandi de ‘Fancy Bear’. La même méthode avait en effet été utilisée pour pirater le système e-mail de John Podesta notamment, le président de la campagne d’Hillary Clinton. ‘Fancy Bear’ est suspecté de faire partie d’un service de renseignements russe.
Le directeur de la campagne numérique de Macron a confirmé au Wall Street Journal que des attaques d’hameçonnage avaient été récemment lancées. Des mesures ont toutefois été prises, afin de bloquer les mails contenant les faux liens. Macron pointe depuis des semaines déjà un doigt accusateur vers la Russie pour des tentatives de piratage. C’est cependant la première fois qu’une preuve est trouvée. Ce n’est assurément pas un hasard si Macron est devenu la cible de services de renseignements russes. Macron est en effet pro-UE et pro-euro, alors que l’autre candidate à la présidence Marine Le Pen adopte une position davantage pro-russe et veut quitter l’Union européenne.
Précédemment, on avait aussi découvert qu’un tweet sur quatre relatif aux élections françaises était ce qu’on appelle une ‘fake news’ (info bidon), très probablement envoyée au départ de la Russie. Ce n’est pas la première fois que Moscou est soupçonnée de tenter d’influencer des élections en Occident. Dans des pays comme les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, on a aussi suspecté que la Russie ait effectué des tentatives en vue d’influencer les élections locales. Le Kremlin a toujours démenti ces accusations.
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