Emeutes en Angleterre: le boomerang Blackberry
Le fait que les vandales à Londres et dans d’autres villes britanniques communiquent via Blackberry Messenger a déjà été établi et semble toujours plus se confirmer. L’utilisation de la technologie mobile en général et des Blackberry en particulier risque cependant de revenir en plein visage des émeutiers comme une sorte de boomerang. La police pourrait en effet a posteriori utiliser les données envoyées en guise de preuve, comme l’ont déclaré des juristes à la BBC. Ce qui représente actuellement un handicap pour les services d’ordre pourrait bien se transformer par la suite en un atout.
Le fait que les vandales à Londres et dans d’autres villes britanniques communiquent via Blackberry Messenger a déjà été établi et semble toujours plus se confirmer. L’utilisation de la technologie mobile en général et des Blackberry en particulier risque cependant de revenir en plein visage des émeutiers comme une sorte de boomerang. La police pourrait en effet a posteriori utiliser les données envoyées en guise de preuve, comme l’ont déclaré des juristes à la BBC. Ce qui représente actuellement un handicap pour les services d’ordre pourrait bien se transformer par la suite en un atout.
Au sein de la police, l’on en est encore au stade d’évaluer les différentes possibilités. Pour l’instant, elle est en effet autorisée par la loi britannique à exiger de la part des opérateurs les données téléphoniques et internet (emplacement et détails des communications et des messages internet) des suspects. Mais cela doit se faire au cas par cas: “Nous devons détenir les données de telle ou telle personne pour cette raison bien spécifique.” Ce qui est donc interdit à la police, c’est d’exiger tout le trafic de données dans un certain quartier, dans lesquelles apparaît le terme ‘riot’ (émeute). Cela représente un fameux travail: les suspects doivent par exemple être d’abord identifiés, par exemple au moyen de matériel vidéo. De plus, il convient de disposer de suffisamment de preuves de leur éventuelle implication dans les troubles. Les données téléphoniques sont donc une preuve complémentaire plutôt qu’un premier recours pour la police.
Voilà qui explique par conséquent pourquoi dans le cas des émeutes de Londres et d’autres villes, le débat fait rage à propos d’une extension de la loi. Exiger dans certains endroits (où les troubles sont les plus intenses) toute les données des téléphones mobiles serait “proportionnel” à l’importance des faits pour l’enquête, selon un expert cité par la BBC. Pourtant, poursuit-il, il paraît improbable que la police le fera vraiment.
Mauvaise publicité Une autre option entièrement légale serait que Research in Motion (RIM), la maison mère du Blackberry, remette elle-même à la police une partie strictement définie des données de ses utilisateurs, par exemple sur base de l’emplacement, de l’heure et d’une grande quantité de messages envoyés, à la suite desquels il s’est effectivement avéré qu’un grand nombre de destinataires de ces messages se sont ensuite rassemblés à l’endroit en question. RIM pourrait le faire dans le but de ‘dépister le délit’. Avec ces informations, la quantité de suspects pourrait être plus simplement et plus rapidement restreinte au groupe des fauteurs de trouble les plus actifs.
RIM a déjà fait savoir qu’elle collaborera avec la police en la matière. L’entreprise, qui a éprouvé ces dernières années des difficultés à sortir le Blackberry assez orienté business de l’ombre que lui faisait l’iPhone branché d’Apple, se retrouve aujourd’hui subitement sous les feux de la rampe. Le problème, c’est que l’entreprise n’a rien à gagner de l’image des ‘smartphones utilisés par des fauteurs de trouble et des terroristes’. Reste aussi la question de savoir si elle souhaite remettre en question la confidentialité de ses utilisateurs afin de restaurer sa réputation. Dans les deux cas, ce serait de la publicité négative pour l’entreprise. Ou bien fera-t-elle sien le slogan selon lequel ‘il n’y a pas de mauvaise publicité’?
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