Deux tiers des emplois menacés par l’automatisation dans les pays en voie de développement
Selon Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, deux emplois sur trois sont menacés par l’automatisation dans les pays en voie de développement. En outre, les évolutions technologiques pourraient faire encore gonfler les flux migratoires vers les pays dits riches.
Et Kim de citer l’exemple de l’industrie vestimentaire, qui pourrait changer notablement suite à la percée des imprimantes 3D. “Il y a deux, trois ans, on se demandait si tel serait bien le cas, mais aujourd’hui, on en voit déjà des exemples”, déclare Kim.
Dans un discours prononcé à la London School of Economics, il a récemment prévenu que le bonheur individuel est lié non seulement aux revenus de chacun, mais aussi à ceux des autres. Voilà pourquoi, selon lui, la comparaison se fera toujours plus avec les pays riches. “L’internet, les smartphones et les médias sociaux montrent comment chacun vit. Il en résulte que les attentes croissent au niveau mondial. Je le vois partout où je me rends.”
Si nous ne parvenons pas à réagir à ces attentes, le risque de conflits, d’actes de terrorisme et d’une croissance de la migration ne fera que s’accentuer, selon Kim. “Je me préoccupe de l’absence d’opportunités permettant de réaliser ces ambitions, ce qui provoque de plus en plus de frustrations, qui conduisent à leur tour à la fragilité, aux conflits, à la violence et, enfin, à la migration… Le nombre de conflits violents a rapidement crû depuis 2010. Le nombre de morts dus à des actions terroristes a même augmenté de 120 pour cent au niveau mondial depuis 2012”, affirme-t-il.
Comme solution, la Banque mondiale propose de faire jouer par les entreprises privées un rôle plus en vue dans des projets d’infrastructure comme l’énergie solaire et le transport. Des organisations telles la Banque mondiale pourront alors s’orienter davantage sur le développement et l’enseignement. Kim aspire à une situation où chacun est gagnant (win-win): “Des billions de dollars sommeillent, qui n’offrent pas ou très peu d’intérêt et pour lesquels les investisseurs veulent trouver de meilleurs rendements. C’est ce capital qu’il faut mobiliser.”
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