Des responsables de Fedict soumis à une enquête à propos de l’approche eHR
Jan Deprest et Sven Forster, fonctionnaires-cadres de Fedict, font l’objet d’une enquête par l’Inspection des Finances. Fedict aurait rétribué un consultant pour le projet bancal de gestion eHR avec de l’argent destiné à eBirth.
Jan Deprest et Sven Forster, fonctionnaires-cadres de Fedict, font l’objet d’une enquête par l’Inspection des Finances. Fedict aurait rétribué un consultant pour le projet bancal de gestion eHR avec de l’argent destiné à eBirth.
L’on pourrait déjà écrire pas mal de pages sur ce projet eHR lancé en 2007 par le SPF Personnel et Organisation (P&O). Le but était d’automatiser et de moderniser la gestion du personnel composé de quelque 65.000 fonctionnaires fédéraux. Il s’agit d’un contrat d’une valeur de 26,2 millions d’euros réparti sur 7 années, qui fut en son temps décroché par EDS/HP (qui implémenterait Oracle/PeopleSoft) en collaboration avec Ernst & Young pour la gestion des changements, et avec Acerta pour le moteur des salaires. Le coût du projet avait été estimé au départ à 26 millions d’euros.
Le projet ne se déroula cependant pas comme prévu. Début 2012, le SPF P&O n’avait pu encore et toujours qu’en présenter de maigres résultats. En avril de cette année, Data News avait signalé que le cabinet du secrétaire d’Etat à l’administration publique et à l’informatisation Hendrik Bogaert (CD&V) avait choisi de retirer la gestion du projet du SPF P&O – avec Jacky Leroy (obédience PS) comme responsable – et de la confier à Fedict (dont Bogaert est aussi le secrétaire d’Etat compétent). “Ici, il ne s’agit pas de cadavre dans un placard, mais bien d’un véritable charnier”, avaient marmonné à l’époque les fonctionnaires impliqués du Fedict.
Or voici qu’à présent, l’Inspection des Finances annonce que Fedict a aussi commis des erreurs, peut-on lire dans le journal De Morgen. Les fonctionnaires-cadres Jan Deprest et Sven Forster auraient utilisé des fonds – 30.000 à 40.000 euros – qui étaient destinés au projet eBirth (enregistrement numérique des naissances) pour louer les services d’un consultant en vue de diriger le projet eHR. Personne ne veut prononcer le terme ‘fraude’ – les fonctionnaires ne sont aucunement enrichis -, mais l’on évoque une ‘utilisation incorrecte de fonds’, en contradiction avec la loi sur les commandes publiques. Une enquête est en cours à l’encontre de Deprest et Forster. Tous deux risquent une sanction disciplinaire.
Inutile de dire que les péripéties concernant le projet eHR n’ont que très peu à voir avec l’ICT, mais plutôt avec un combat d’arrière-garde politique. C’est ainsi qu’une source bien placée déclare qu’il est clair que le PS ne souhaite pas que le CD&V (Bogaert) marque à présent des points en rectifiant le projet eHR. Mais le cabinet Bogaert a – en réaction? – non seulement ordonné une enquête à l’encontre des fonctionnaires de Fedict, mais aussi au sein du SPF P&O même. Et la N-VA, qui a dévoilé toute l’affaire, dénonce surtout le gaspillage d’argent causé par ce projet eHR, qui n’a encore et toujours donné aucun résultat au bout de 5 ans. Le parti demande donc une audition au parlement.
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