Des investisseurs injectent cinq millions dans la technologie ‘lab-on-chip’ gantoise
L’université de Gand et l’entreprise de biotechnologie MyCartis ont fondé une spin-off baptisée Antelope Dx. Celle-ci disposera directement de 5,1 millions d’euros de capital de départ. La spin-off entend ainsi lancer sur le marché un test MST à bon compte.
Pour la plupart des tests médicaux, il convient d’envoyer un échantillon dans un laboratoire clinique. A l’avenir, la technologie ‘lab-on-chip’ (littéralement laboratoire sur puce) réduira la taille des appareils de test, de sorte que les patients, sans trop de préparatifs, puissent eux-mêmes tester leurs échantillons à la maison. La nouvelle entreprise gantoise a en effet l’ambition d’être la première à lancer sur le marché ce genre de tests ‘domestiques’.
Le groupe photonique de l’université de Gand effectue depuis dix ans de la recherche sur une puce au silicium capable d’identifier divers bio-marqueurs. Cette puce optique constitue aujourd’hui le coeur même de la technologie ‘Antelope’, don le développement se poursuit depuis le milieu de l’année dernière par l’entreprise de biotechnologie MyCartis. A présent, cette composante est scindée pour poursuivre ses activités en tant qu’émanation (spin-off) de l’UGent et de MyCartis, sous l’appellation Antelope Dx.
“L’offre actuelle de tests domestiques fiables est encore très limitée. En l’occurrence, il s’agit de tests de grossesse et de glucose-mètres, qui sont du reste des produits qui rencontrent un franc succès commercial. Nous voulons étendre cette offre avec une série de tests à domicile qui passent en revue des paramètres pertinents et permettent ainsi au patient et, le cas échéant, au médecin de lancer rapidement une thérapie ou de l’ajuster”, déclare Hilde Windels, qui dirigera le nouvelle entreprise de biotechnologie.
Dans un premier temps, Antelope Dx entend lancer un test MST sur le marché. Un mini-appareil capable de détecter la chlamydia et la gonorrhée dans l’urine est dès à présent en cours de développement. Un deuxième test devrait vérifier si une infection a été causée par un virus ou par une bactérie. Voilà qui devrait permettre aux médecins de famille de moins prescrire d’antibiotiques.
Au sein de la start-up, on déclare vouloir combiner “les performances d’un laboratoire clinique avec la facilité d’emploi d’un test de grossesse et ce, à un prix abordable pour les consommateurs”. Reste à savoir si elle pourra mener à bien son ambition, mais un groupe d’investisseurs y croit en tout cas, comme le montrent les 5,1 millions d’euros qu’il investit dans le démarrage de la jeune entreprise. Parmi ces investisseurs se trouvent Rudi Mariën, qui fut précédemment à la base d’Innogenetics, ainsi que Jos Sluys du fonds d’investissement Saffelberg.
“Il existe un grand nombre de domaines dans lesquels cette technologie peut s’avérer révolutionnaire”, affirme Jan-Willlem Hoste, fondateur et directeur d’exploitation d’Antelope Dx. “En général, les tests exigeant une certaine rapidité d’exécution constitueront des applications intéressantes. Le suivi domestique d’affections chroniques en est certainement un. Ce genre de test convient aussi parfaitement pour les pratiques médicales et les centres de santé.”
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