Des dizaines d’arrestations arbitraires et Internet bloqué
Au moins 115 personnes ont été arbitrairement arrêtées lors des plus grandes manifestations populaires à Cuba depuis des décennies, selon Amnesty International. Il s’agit notamment d’éminents dissidents et journalistes, a posté sur Twitter Erika Guevara-Rosas, directrice d’Amnesty pour les Amériques. Les services de sécurité seraient massivement présents. Certaines vidéos circulent en ligne sur des manifestations à plus petite échelle lundi, mais comme l’accès à Internet est restreint, le monde extérieur reçoit peu d’informations.
Des milliers de personnes sont descendues dans la rue dimanche dans plusieurs villes cubaines contre l’oppression et l’économie chancelante de l’île. La raison est, entre autres, le manque de médicaments et de nourriture. “S’ils veulent mater la révolution, ils devront passer sur nos cadavres”, a déclaré dimanche le président Miguel Diaz-Canal dans un discours télévisé. Il a appelé la population à défendre “la révolution” dans les rues. Les services de sécurité se montrent très durs. Des vidéos montraient des hommes, qui, selon les opposants au gouvernement, étaient des agents en civil, battant et arrêtant des manifestants.
Le gouvernement de La Havane voit ces manifestations comme l’oeuvre de “contre-révolutionnaires” soutenus par Washington pour déstabiliser Cuba. Le journal du parti communiste PCC, le seul parti autorisé à Cuba, écrit que le peuple est descendu dans la rue pour défendre la révolution.
L’ancien président américain, Donald Trump, a renforcé les sanctions contre Cuba, et la pandémie a réduit la quantité de devises étrangères entrant dans le pays. De plus, le nombre d’infections au Covid-19 augmente depuis un certain temps.