Déconcertant!
S’il a échoué de peu, puisqu’en fin de compte, le Vlerick Award 2009 a été attribué au fabricant de lingerie Hendrik Van de Velde, le patron de Katoen Natie, Fernand Huts, n’en était pas moins l’un des quatre nominés.
S’il a échoué de peu, puisqu’en fin de compte, le Vlerick Award 2009 a été attribué au fabricant de lingerie Hendrik Van de Velde, le patron de Katoen Natie, Fernand Huts, n’en était pas moins l’un des quatre nominés.
Et à juste titre car le groupe anversois est devenu une véritable multinationale occupant 9.400 collaborateurs et réalisant un chiffre d’affaires de pas moins de 16 milliards EUR. Huts fait partie de Katoen Natie depuis 1983 et y créa trois ans plus tard la division des services logistiques, aujourd’hui numéro un du marché mondial de la pétrochimie. Mais ce qui m’a surpris le plus, que dis-je, ce qui m’a littéralement déconcerté, c’est que Fernand Huts ne dispose toujours pas d’un ordinateur et n’en veut pas. Même le bourgmestre de Louvain, Louis Tobback, a (légèrement) changé d’attitude en la matière. Fernand Huts, homme d’affaires intelligent, fait lui imprimer ses e-mails par sa secrétaire. “Si on a besoin de lui, on doit lui téléphoner. Son ordinateur, c’est son cerveau”, dit-elle.
Un patron dépourvu d’ordinateur, Pour moi, c’est à tout le moins inquiétant pour une société qui compte 150 filiales dans plus de 24 pays et qui a installé, il y a quelques années encore, un terminal de conteneurs à Montevideo en Uruguay. “Partout, je vois des CEO qui croulent sous le flot d’informations provenant d’ordinateurs portables, PC et autres Blackberry. Cela provoque stress et dépressions”, explique Fernand Huts dans le journal De Tijd. Il marque là assurément un point. Et son observation ne s’applique pas qu’aux seuls CEO.
Reste à savoir comment un IT-manager doit aborder un patron qui n’a pas d’ordinateur sur son bureau. Une société qui possède six business units – produits chimiques, biens de consommation, automobile, commodities, project & engineering, et opérations portuaires – se doit quand même de disposer d’une infrastructure de réseau ad hoc, mais aussi de solutions ERP, de la bi-intégration, de serveurs et d’ordinateurs. Et tel est bien le cas. Le logiciel basé sur la plate-forme Navision est d’ailleurs développé en interne, alors que sur son site web sobre, mais clair, Katoen Natie affirme sans ambage accorder une importance cruciale aux investissements durables dans les logiciels et le savoir-faire. Sur combien de sites web d’entreprises trouve-t-on ce genre de propos, à côté de leur historique et de leur stratégie? “Un chef doit être proche de son personnel”, déclare Fernand Huts. Y compris de ses informaticiens donc.
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