De nouveaux processeurs SPARC d’Oracle protègent les données au niveau silicium
Un logiciel intégré aux nouveaux processeurs M7 d’Oracle veille à ce que les données d’entreprise soient sécurisées au niveau silicium. “C’est là la principale primeur offerte par les processeurs SPARC en l’espace de dix ans”, suggère Matthew Eastwood de l’analyste IDC.
Oracle annonce lors d’Oracle Open World tout un éventail de nouveaux produits, comme des applications de fabrication et d’e-commerce au sein de sa suite ERP, un outil d’intégration de données pour la plate-forme middleware Fusion, ainsi qu’une authentique appli d’apprentissage dans le HCM Cloud (RF et finance).
L’une des innovations les plus étonnantes se situe cependant au niveau hardware. Les nouveaux serveurs T et M du géant technologique seront en effet équipés de processeurs SPARC (de la série M7) destinés à protéger les données professionnelles au niveau silicium, ce qui peut être effectivement considéré comme une primeur.
La technologie, qui a été baptisée par Oracle ‘silicon-secured memory’, veille à ce que du software mal intentionné n’ait pas accès à la mémoire de l’ordinateur ‘in memory’, ce qui compliquera singulièrement la vie des pirates.
Lorsqu’une application requiert un bout de mémoire, la puce M7 crée une clé de sécurité (un ‘color bit’) qui s’assure que l’appli n’ait accès qu’au fragment de la mémoire spécifiquement alloué. Pour chaque fragment suivant requis de la mémoire, une nouvelle clé est créée.
Les processeurs peuvent ainsi éviter que du malware n’accède à des parties non-autorisées de la mémoire. Les puces contrôlent en temps réel si les ‘color bits’ correspondent et si tel n’est pas le cas, elles bloquent l’accès à la mémoire.
La fonction de sécurisation sur les nouveaux processeurs SPARC est importante dans la mesure où les clients stockent des quantités toujours plus importantes d’informations dans les bases de données ‘in memory’ à des fins d’analyse. C’est là que les données sont les plus vulnérables aux cyber-attaques, comme l’a démontré Heartblead.
La technologie sera disponible pour toutes les applications tournant sur les serveurs M7, donc pas uniquement celles d’Oracle. Les puces sont par ailleurs capables de détecter également ce qu’on appelle les low level bugs (bugs de bas niveau) dans les applications logicielles, parce qu’elles mettent au jour tout problème éventuel d’allocation de mémoire.
Pour Matthew Eastwood de l’analyste de marché IDC, il s’agit là de la principale nouveauté pour les processeurs SPARC depuis une décennie.
Une puce unique
Au risque de se répéter, Oracle proposera les puces M7 dans ses serveurs T et M, et cela aussi, c’est une primeur: c’est en effet la première fois que l’entreprise introduit les mêmes processeurs pour deux gammes de produits.
Le processeur M7 dispose de 32 coeurs (douze de plus que le M6) et est cadencé à la vitesse de 4,1 GHz. Il possède aussi quatre fois plus de cache par coeur que son prédécesseur, ainsi qu’une double largeur de bande mémoire.
A première vue, le M7 semble donc être une puce ultraperformante. Selon Mark Hurd et consorts, les nouveaux serveurs d’Oracle vont ainsi sérieusement prendre leurs distances vis-à-vis de ceux d’entreprises telles IBM.
Oracle espère évidemment que ces nouveautés sur le plan de la sécurité et de la vitesse lui permettront d’attirer pas mal de nouveaux clients hardware et ce, à un moment où le marché Unix régresse et où toujours plus d’entreprises déplacent leurs charges de travail dans le nuage.
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