CyberClasse: l’huile a du mal à atteindre les rouages
Il y a, comme qui dirait, un joli dialogue de sourds entre le ministre Tarabella, chargé en Région wallonne du dossier CyberClasse, d’une part, et le monde de l’enseignement, de l’autre.
Il y a, comme qui dirait, un joli dialogue de sourds entre le ministre Tarabella, chargé en Région wallonne du dossier CyberClasse, d’une part, et le monde de l’enseignement, de l’autre.
Tous les volets du dossier CyberClasse ont- enfin- été attribués. En ce compris le helpdesk et le mobilier. Le processus de déploiement devrait donc être enclenché et il l’est en effet mais semble patiner joyeusement.
Dans un premier temps, 800 écoles ont été averties qu’elles étaient les premières à pouvoir bénéficier du renouvellement de leur parc décati d’ordinateurs… à condition de rentrer leur plan d’équipement en bonne et due forme via le site et l’application de workflow mis à leur disposition par le pouvoir public. Las ! Une trentaine seulement de ces écoles semblent avoir déjà réagi.
Fin de semaine, l’AIDE (Association Inter-réseaux des Directions d’Ecoles) publiait un communiqué déplorant la situation, critiquant un ministre qui, selon elle, est trop souvent aux abonnés absents, pas très efficace en communication et peu au fait de la réalité sur le terrain et, plus particulièrement, des difficultés logistiques et organisationnelles rencontrées par les écoles du fondamental.
Les deux parties se renvoient la responsabilité du taux ridicule d’équipement aujourd’hui atteint. Côté ministère et administration, on accuse en quelque sorte les écoles de manquer de volontarisme. Sur le terrain, enseignants et directeurs se plaignent d’un manque d’information, d’un outil de workflow qui manque de convivialité et d’un désintéressement total du ministre sur les causes profondes du manque de réaction des écoles.
“Conscient des difficultés”, le ministre Marc Tarabella réplique en affirmant avoir pris diverses mesures devant permettre que “le déploiement du matériel informatique se déroule au mieux”. Quelles sont ces mesures? Des réunions d’informations devant “encourager les directeurs d’école à participer au projet CyberClasse”, un nouveau courrier d’information aux implantations scolaires concernées (elles sont 3.300 au total), le renforcement temporaire de l’équipe de la cellule CyberClasse du Service Public Wallon (résultant de la fusion entre MET et MRW), et une modification dans l’ordre de ré-équipement. Désormais “la possibilité sera laissée aux écoles prêtes à rentrer leur plan d’équipement de le faire et donc de ne plus suivre l’ordre d’équipement initialement prévu. Le but est d’atteindre au plus vite le rythme d’équipement prévu”.
Pour rappel, l’ordre de renouvellement initialement prévu s’alignait sur celui qui avait prévalu antérieurement lors de la mise en oeuvre du projet CyberEcoles. Histoire de remplacer les systèmes les plus anciens en priorité.
Ratage complet. Seules 30 écoles sur 800, on l’a vu, ont rentré leur plan d’équipement. Les autres soit ont mal compris l’information, soit n’ont pas les ressources (locaux ou personnes) pour préparer le terrain et le plan d’équipement, soit (on peut rêver) se sont débrouillées elles-mêmes pour renouveler leur parc démodé.
D’où l’idée de commencer par celles qui, parmi les 3.300 écoles concernées, sont “prêtes” (locaux préparés, personnel formé, plan rentré). A condition que le courrier qu’elles vont recevoir soit plus explicite, qu’elles se signalent via l’application de workflow et disposent des ressources humaines nécessaires pour procéder au déploiement…
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