Laurens van Reijen
COVID-19: pourquoi le secteur numérique ne fait-il pas partie des ‘infrastructures critiques’ essentielles?
Malgré les restrictions sanitaires imposées ces quatre dernières semaines, le secteur technologique s’en tire plutôt bien en Belgique. Grâce à la numérisation croissante du travail, 92 pour cent des employés peuvent travailler à domicile. Il en résulte que le chômage technique est ramené à un minimum. Selon la fédération sectorielle Agoria, ce chômage temporaire au sein des secteurs numérique et télécoms flirte actuellement avec les 7 pour cent.
Sur base de ces chiffres, le secteur numérique paraît essentiel. Selon le législateur, ‘l’infrastructure critique’, qui a comme but d’éviter tout incident de sécurité, ne l’est cependant pas. Car selon ce même législateur, nos ‘infrastructures critiques’ ne couvrent que la production et le transport énergétique, les plaques tournantes du transport, les indispensables maillons du trafic électronique des paiements et les connexions nationales de la communication électronique.
Pourquoi le secteur numérique ne fait-il pas partie des ‘infrastructures critiques’ essentielles?
Il est bizarre que le secteur numérique n’en fasse pas entièrement partie. La législation dans le domaine de l’infrastructure numérique accuse du retard.
En raison de la crise du covid-19, le gouvernement a néanmoins reconnu l’infrastructure numérique comme un ‘service essentiel’. Cela signifie qu’il est primordial pour la sécurisation des besoins vitaux de la nation et de la population. La récente crise sanitaire a donc démontré la valeur ajoutée de l’industrie numérique. L’ICT est en effet l’un des secteurs innovants les plus importants de l’économie.
Ces deux dernières semaines, nous avons déjà mis au point toutes les projections en termes d’infrastructure pour les 6 prochains mois.
L’un de nos clients a ces derniers jours mis à niveau ses systèmes informatiques, afin de permettre à davantage d’employés d’accéder via le télétravail au réseau de l’entreprise. Plus de 4.000 employés ont ainsi échappé au chômage technique! Beaucoup d’opérateurs dans les centres de données de LCL travaillent dur pour proposer ces mises à niveau et pour amplifier gratuitement les volumes de données et ce, dans le but de faciliter le télétravail.
Mais toutes les transactions dans les centres de données et l’ICT ne peuvent toutefois pas s’effectuer virtuellement. Une grande partie du travail doit être réallisée physiquement. Aujourd’hui, beaucoup de techniciens sont en train de réparer et d’entretenir les installations, ce dont il convient de tenir compte aussi.
Même si la mise à niveau des ordinateurs reste simple et que l’amélioration des machines virtuelles s’effectue suffisamment vite, nous avons ces deux dernières semaines déjà mis au point toutes les projections en termes d’infrastructure pour les 6 prochains mois. Sans tenir compte du fait que les charges de travail aux centres de données et les ‘compute instances’ dans notre pays ont crû d’un facteur 6,5 entre 2010 et 2018, et que la quantité de données a été multipliée par 26 ces 8 dernières années!
Autre exemple: pensons à la 5G et aux retards de la 4G à Bruxelles. Que se serait-il passé si nous n’avions pas investi dans la 4G à Bruxelles?
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