Clo Willaerts
Copain-copain avec les enseignants sur Facebook?
Les avis sont partagés: les enseignants doivent-ils ou peuvent-ils copiner avec des élèves sur Facebook? Les opinions sont partagées parce que le débat est terni par la terminologie utilisée par Facebook même. Se connecter via Facebook est en effet une “demande d’amitié”.
Les avis sont partagés: les enseignants doivent-ils ou peuvent-ils copiner avec des élèves sur Facebook? Les opinions sont partagées parce que le débat est terni par la terminologie utilisée par Facebook même. Se connecter via Facebook est en effet une “demande d’amitié”.
Je me tiendrai pour ma part à l’écart de ce débat quant à savoir si les enseignants peuvent copiner avec leurs élèves, et je me limiterai à répondre à la question suivante: si un élève veut se connecter à un enseignant via Facebook, ce dernier accepte-t-il ou pas?
La réponse est évidemment: “cela dépend”. Je distingue deux pistes possibles:
1) L’élève est avide d’en connaître plus sur la vie privée de son professeur. Si ce dernier désapprouve le caractère semi-public de Facebook, la connexion n’est pas une bonne idée. La gestion de la vie privée sur Facebook est un art en soi. Si l’enseignant que vous êtes, ne sait pas comment éviter d’être “taggé” dans une photo de café gênante que quelqu’un aurait faite de vous, mieux vaut renoncer à cette demande d’amitié.
2) L’élève recherche une personne de confiance pour parler de sujets à propos desquels il ne peut pas discuter avec ses condisciples ou à la maison. Facebook est devenu tellement tendance qu’il est aussi facile d’accès. Je peux m’imaginer qu’il s’agit même d’une façon efficace d’aborder des sujets comme le harcèlement ou les pensées suicidaires.
Mais qu’en est-il de l’enseignant? Est-ce quelqu’un qui veut assumer ce rôle dans la vie de ses élèves? Et surtout: est-ce quelqu’un qui n’abusera jamais de cette relation de force et de confiance?
L’enseignant idéal est abordable, tout en gardant une certaine distance. L’enseignant idéal n’existe pas non plus. Rien d’humain ne lui est étranger. Mais si un problème potentiellement grave auquel l’élève est confronté, ne peut être débattu que durant une session de chat sur Facebook, le site social s’avère alors incontournable. Une oreille attentive est une oreille attentive, qu’elle se trouve dans un bâtiment scolaire ou ailleurs. Le défi consiste à garder la juste distance entre le professeur et l’élève et à faire référence au moment opportun à des instances qui sont formées et équipées pour faire face à la problématique abordée.
Pour les enseignants dans le doute, il est utile de penser à des captures d’écran (screenshots). Tout ce qui est numérique, peut être sans trop de problème capté, archivé et diffusé.
D’une session de chat privée sur Facebook, quelqu’un peut aisément faire une capture d’écran. Cela peut sembler de la paranoïa, mais j’ai l’espoir naïf que cela permettra d’éviter qu’une petite minorité d’enseignants dépassent les bornes dans leur communication via Facebook avec des élèves.
Pour terminer, peut-on interdire à des enseignants de se connecter à des élèves via Facebook? Indépendamment du fait qu’il y ait une base juridique pour cela, ce genre d’interdiction ne peut que difficilement être forcé. Ce n’est que s’il y a une raison fondée pour une enquête judiciaire par exemple que l’on peut condamner un enseignant pour comportement indésirable sur Facebook.
Et si vous vous posez des questions, c’est à cela que servent les captures d’écran.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici