Comment Twitter peut juger si vous êtes dépressif

Si comScore chiffre à 636.000 LE NOMBRE DE VISITEURS UNIQUES chaque mois sur Twitter, on évalue entre 500.000 et 1 million le nombre de profils... tous n'étant évidemment pas actifs régulièrement.
Michael Ilegems Responsable musique Knack Focus

Des chercheurs de Microsoft ont imaginé un modèle informatique capable, sur base de votre fil Twitter, de déterminer si vous risquez de sombrer dans la dépression. Voilà ce que l’on peut lire dans l’hebdomadaire américain Time.

“Nous tentons de prévoir des dépressions imminentes en scannant les messages des médias sociaux publics”, explique Eric Horvitz, codirecteur Research Redmond chez Microsoft. “Nous pourrons ainsi mettre des gens en garde contre des sautes d’humeur, avant même qu’ils les sentent eux-mêmes arriver.”

Horvitz a développé, conjointement avec une équipe de recherche, un modèle basé sur l’intelligence artificielle qui scanne automatiquement les tweets et prévoit sur cette base des dépressions imminentes.

Pour créer ce modèle, l’équipe de chercheurs a comparé les tweets de centaines de personnes gravement dépressives avec ceux de deux cents utilisateurs non dépressifs. Les fils Twitter ont été scannés en fonction notamment de l’utilisation de termes précis (‘anxiety’, ‘suicidal’, ‘nausea’, ‘fatigue’,…), du niveau d’engagement, des références à certain médicaments et bien d’autres facteurs encore.

En tout, 2,2 millions de tweets de 476 utilisateurs de Twitter (dont 171 dépressifs) ont été examinés à la loupe. Le modèle a été testé et a fonctionné avec précision dans 70 pour cent des cas, selon les chercheurs.

Le modèle n’est donc pas encore tout à fait au point. Certains signaux ne sont pas captés, ce qui fait qu’aucun problème n’est détecté chez nombre de personnes (quelque 30 pour cent) qui tombent pourtant en dépression. D’autre part, le modèle prévoit des dépressions chez des utilisateurs qui semblent parfaitement sains (10 pour cent).

A l’ère post-Snowden, l’on peut se poser la question de savoir si cette forme de collecte massive de données est bien permise. Les utilisateurs de Twitter repris dans cette étude de Microsoft, ont certes autorisé l’entreprise à étudier leurs tweets. Mais un programme informatique à grande échelle qui scannerait à l’avenir automatiquement les tweets, pourrait soulever maintes critiques.

Pas mal d’eau risque donc encore de couler sous les ponts, avant que ce genre de modèle informatique soit réellement utilisé. Pourtant aujourd’hui, les universités de Washington et de San Diego planchent sur ce type de modèle Twitter.

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