Comment la chaîne de blocs va bouleverser le monde
Si le principe de la ‘blockchain’ est relativement simple, le caractère transparent et décentralisé de la technologie peut avoir des conséquences majeures.
En fait, une ‘blockchain’ n’est rien d’autre qu’une technologie permet-tant d’établir des transactions ineffa-çables. Ces transactions sont véri-fiées par un réseau d’ordinateurs et ne peuvent être actualisées que de manière séquentielle, presque comme une voie de chemin de fer pratiquement infinie. La description la plus courante est celle d’une ‘comptabilité ouverte et décentralisée. ‘
Ce qui semble à première vue assez trivial pourrait à terme avoir des conséquences insoupçonnées. Car cette approche remet en question non seulement la manière dont les transactions sont organisées et dont les actifs sont traités – via un amalgame d’intermédiaires -, mais aussi les anciennes idées reçues et considérées comme acquises depuis des décennies.
“Grâce à la blockchain, un médecin pourra demain confirmer une naissance via une appli sans qu’aucun fonctionnaire ne doive intervenir”, expliquait récemment Bart De Wever (N-VA), bourgmestre d’Anvers, dans un quotidien flamand. Et c’est effectivement la promesse faite par cette technologie: permettre à 2 parties qui ne se connaissent pas d’effectuer une transaction fiable sans l’intervention d’un intermédiaire.
Pas étonnant que les banques s’intéressent tout particulièrement à la chaîne de blocs puisque dans leur monde, des milliards de paiements et autres transactions génèrent d’énormes flux d’informations qui sont gérés et contrôlés de manière centralisée par des acteurs de type Swift ou Euroclear.
Grâce à la chaîne de blocs, ce type de transactions pourrait (en théorie du moins) être exécuté de manière plus rapide, tandis que les organes de contrôles deviendraient superflus, ce qui permettrait -de réduire considérablement les coûts. Il en va de même pour de très nombreuses instances publiques bureaucratiques et administrations centralisées : seront-elles encore utiles demain ?
Quelques cas pratiques
Si la chaîne de blocs reste assez expérimentale, le secteur bancaire et les pouvoirs publics lancent des expériences de chaînes de blocs.
- Internet des objets : la chaîne de blocs peut être utilisée pour répertorier avec précision l’historique des appareils ou dans des applications comme celle de Slock.it, une startup qui a conçu un verrou intelligent basé sur une chaîne de blocs et qui ne s’ouvre que si toutes les conditions sont remplies (paiement en ether, date exacte, heure exacte, etc.). Ainsi, il est possible par exemple de louer sa maison sans devoir passer par Airbnb.
- Transport : Si on connaissait déjà une plate-forme de partage de voitures comme BlaBlaCar, la chaîne de blocs y ajoute encore la possibilité de chercher des passagers pour un trajet sans l’aide d’une tierce partie. Surveillez à cet égard Arcade City, désormais considérée comme une appli tueuse pour Uber.
- Marchés décentralisés : Les places de marché en ligne décentralisées marquent-elles la mort de l’e-commerce ? Il sera en tout cas possible de commercer avec n’importe qui dans le monde sans l’intervention d’un eBay ou d’un Amazon. C’est ainsi qu’Open Bazaar est une place de marché pour utilisateurs de bitcoins.
- Stockage de données : Les actuels services de stockage dans le cloud sont centralisés, ce qui oblige les clients à faire confiance à un seul fournisseur. Grâce à la chaîne de blocs, le stockage peut désormais être décentralisé, ce qui peut être particulièrement intéressant pour des informations sensibles (santé, paiements, etc.). NTX a ainsi déjà construit un système de stockage décentralisé basé sur la chaîne de blocs. Idem dito pour Tierion.
- Plates-formes de paris et jeux en ligne : Les parieurs doivent pratiquement remuer ciel et terre pour placer leurs mises et retirer leurs gains sur des sites de paris. Une situation à laquelle entend remédier Deckbound avec sa plate-forme où se rencontrent joueurs et offreurs et partagent les actifs de différents jeux dans un environnement sécurisé.
- Authentification de médicaments et de produits de luxe : Chaque année, plus de 200.000 personnes meurent des suites de la prise de médicaments contrefaits. Des start-up comme Blockverify et ChainLink utilisent la technologie blockchain pour vérifier la véracité et l’authenticité de tels produits.
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