Kristof Van der Stadt
Cinq ans d’iPad en Belgique: êtes-vous vous aussi un fan du balayage?
‘Aujourd’hui, cela fait exactement cinq ans que l’iPad est vendu dans notre pays. Et l’on ne peut que reconnaître que l’impact de la tablette d’Apple a été et est du reste toujours particulièrement important en Belgique’, selon Kristof Van der Stadt, rédacteur en chef de Data News.
Aujourd’hui, cela fait précisément cinq ans que l’iPad est commercialisé chez nous. Nous avons été forcés de l’attendre six mois après que feu Steve Jobs ait présenté le nouveau-né sur la scène mondiale dénommée pour l’occasion Apple Keynote. La petite Belgique n’était pas une priorité pour Apple et, soyons clairs, elle ne l’est toujours pas. Mais cinq années plus tard, nous ne pouvons que reconnaître que l’impact de l’iPad dans notre pays a été particulièrement grand, et il l’est encore et toujours. Des centaines, puis des milliers, des dizaines de milliers et des centaines de milliers d’unités vendues: les iPad sont partis comme des petits pains. Les consommateurs – jeunes et moins jeunes – en ont raffolé.
Le produit attendu depuis si longtemps
Le spécialiste en marketing qu’était Steve Jobs, l’a joué finement et a fait croire au monde entier que c’était là le produit que tout le monde attendait depuis des années sans en avoir vraiment conscience. Le pilotage aisé de l’écran par des déplacements des doigts a fait merveille. Cela a généré aussi de nouveaux mots-clés: le balayage (swipe) – le déplacement vers la gauche, la droite, le haut et le bas du doigt pour passer en revue texte, photos ou applis – et le pinçage (pinch) – le zoom avant et arrière sur des photos par exemple en rapprochant ou en éloignant le pouce et l’index. Archi-simple. Voilà pourquoi les jeunes sont devenus fous de l’iPad.
Le premier iPad a été un véritable succès de vente dans notre pays: un succès qui n’a fait que se répéter, voire se renforcer à chaque nouvelle itération lancée par Apple. C’est l’ensemble de l’industrie du PC qui fut prise de vitesse et qui n’épargna alors ni les coûts ni les moyens pour formuler des réponses à l’iPad. Les tablettes à système d’exploitation Android étaient destinées à changer la donne et à contrer la domination menaçante du marché exercée par Apple. Cela ne réussit qu’à moitié. Il n’y avait personne en 2010 ou 2011 à oser recommander une tablette Android plutôt qu’un iPad.
Ecroulement des ventes de PC
Conjointement avec l’introduction de l’iPad, les choses allèrent de mal en pis au niveau des ventes des ordinateurs portables et desktop traditionnels. Les ventes s’écroulèrent, et les fabricants de PC durent chercher de nouvelles réponses qui s’appelèrent netbooks, hybrides, 2 en 1,… pour ne mentionner que ces nouveaux produits.
Aujourd’hui, cinq ans après l’introduction de l’iPad, le marché du PC dans son ensemble semble de nouveau se stabiliser. L’iPad est aussi quelque peu moins dominant. Samsung surtout a réussi ces dernières années à écouler un assez grand nombre de tablettes battant pavillon Galaxy. Mais peu importe qu’il s’agisse d’un iPad ou d’une Galaxy Tab, le fait est que le monde est devenu plus mobile que jamais et ce, tant au niveau des consommateurs qu’à celui des entreprises. Et cet impact, on peut manifestement le mettre au compte de l’iPad.
Cinq ans d’iPad, cinq ans de rupture, de ‘business transformation’ et de changements sociaux
Le petit jeu du CEO et de ses enfants
En 2010, l’iPad a également conquis le monde professionnel tant en son sommet qu’à sa base. Non seulement les férus d’IT et autres fans de la première heure ont accueilli à bras ouverts le gadget, mais les spécialistes du marketing et de la communication tout comme le consultant en vente se faisaient un plaisir aussi de l’emmener chez leurs clients. Alors que chaque chef d’entreprise, CEO, CIO ou directeur exécutif aimait être vu avec leur nouveau joujou: bref, un exemple d’innovation que l’on se devait donc de posséder et d’exhiber. Génial dans sa simplicité, savamment étudié dans sa réalisation.
L’impact sur l’infrastructure IT fut peut-être encore plus grand que l’introduction de l’iPad proprement dite. L’IT dût se réinventer. Avant l’arrivée de l’iPad, l’approche de l’IT consistait à tout boucher. Boucher dans le sens d’une non autorisation d’utiliser des appareils personnels, d’une l’impossibilité d’installer des logiciels supplémentaires, mais aussi d’une défense d’utiliser des réseaux autres que ceux des entreprises ou de pas pouvoir établir de connexion avec d’autres appareils, personnes ou données. Cinq ans plus tard, l’on peut remplacer chaque ‘non’ par un ‘oui’.
Ce que peuvent représenter cinq années
Cinq ans d’iPad. Cinq ans de rupture, de ‘business transformation’ et de changements sociaux. Le paysage est à présent tout à fait différent de ce qu’il était à l’époque. Il est plus mobile que jamais, non seulement dans un environnement domestique, mais tout aussi bien dans les entreprises. Non pas que tout le pays est à présent accro à l’iPad car les tablettes sont elles aussi omniprésentes. Plus d’1 famille sur 2 possède une tablette. Les écoles en utilisent. Les vendeurs ne tarissent pas d’éloges à leur propos. Le personnel soignant et les médecins y enregistrent les données médicales de leurs patients. Et nous, nous regardons tous la télévision avec notre tablette, nous y consultons nos courriels dans notre divan, y jouons à Angry Birds, y chattons et pâssons en revue les photos et messages Facebook. La tablette est peut-être même devenue l’écran le plus important dans de nombreux ménages.
Cinq années, c’est une éternité en technologie. Un regard en arrière est toujours utile pour s’apercevoir de la manière dont une technologie radicale peut faire évoluer la vie sociale et les entreprises. C’est aussi le moment de prendre conscience que regarder cinq années en avant s’avère particulièrement ardu. Pensez-y peut-être quand même, lorsque vous adapterez sur votre iPad votre business plan sur base de votre vision à long terme d’ici 2020. 2020, cela ne fait que dans cinq ans après tout.
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